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66th IFLA Council and General
Conference

Jerusalem, Israel, 13-18 August

 
 


Code Number: 050-132-F
Division Number: II
Professional Group: Science and Technology Libraries
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 132
Simultaneous Interpretation: No

L'influence de la bibliothèque électronique sur le management des bibliothèques : expérience d'une bibliothèque d'université de technologie

Nurit Roitberg
Elyachar Central Library, Technion-Israel Institute of Technology
Haifa, Israel
E-mail: roitberg@tx.technion.ac.il


Résumé

La bibliothèque électronique se développe rapidement en parallèle avec la bibliothèque traditionnelle. Le taux de croissance élevé est dicté par des facteurs extérieurs à la bibliothèque. La direction de la bibliothèque est soumise à forte pression pour réaliser ses objectifs plus rapidement que ce qui a été programmé, pour adopter de nouvelles technologies, pour rivaliser avec d'autres sur le terrain du monde de l'information et être capable d'être un leader dans ce domaine. Ce processus ajoute une charge énorme pour le personnel et le budget de la bibliothèque.

La bibliothèque doit vérifier et mettre à jour sa stratégie et changer ses priorités fréquemment. En conséquence, les modes de travail doivent évoluer et les bibliothécaires doivent s'approprier des tâches nouvelles supplémentaires. C'est un processus dynamique qui requiert un réexamen constant.

L'organisation des bases de données et des périodiques électroniques, la migration vers de nouveaux systèmes intégrés de bibliothèque, le lien entre les collections imprimées et électroniques, les nouveaux modes d'assistance et de guidage des lecteurs, le développement de matériel d'enseignement universitaire basé sur le Web, tout cela modifie la gestion des bibliothèques aujourd'hui. La bibliothèque fait face à de nouvelles réalités et doit les gérer.

L'ancienne hiérarchie et division en départements n'est pas toujours opérationnelle. Des groupes de travail spécifiques et des missions spécifiques peuvent être la bonne réponse. De même, les agents peuvent devenir partie intégrante des nouvelles missions sur la base de leurs connaissances et de leur enthousiasme spécifiques. Vision, leadership et une nouvelle culture organisationnelle basée sur les réalisations et la fierté professionnelles sont nécessaires pour motiver les gens afin qu'ils prennent part et qu'ils s'investissent de plus en plus dans des objectifs supplémentaires.

Dans le domaine de la bibliothèque électronique, de nouvelles tâches peuvent tellement se développer qu'un nouveau service doit être créé. Parfois un changement administratif majeur est nécessaire dans les systèmes de bibliothèques où il y a plus d'une bibliothèque dans l'institution.Actuellement et dans les années à venir, la gestion des bibliothèques a besoin d'être abordée d'une façon différente, dans laquelle les mots clés sont flexibilité, travail d'équipe et enthousiasme.


Document

La réorganisation de la bibliothèque en vue d'adopter de nouvelles techniques et d'intégrer la bibliothèque électronique est quelquefois appelée, en anglais, "re-engineering". Ce terme exprime le sentiment d'une ère de bouleversements, de changements dans les comportements, d'entrée dans de nouveaux domaines technologiques et dans la construction d'un nouveau système de bibliothèque, basé sur des collections virtuelles. Cependant, contrairement à la définition originelle du "re-engineering", qui signifie que le nouveau système remplace l'ancien, la bibliothèque traditionnelle n'est pas abandonnée ni négligée mais continue à se développer à côté de la bibliothèque électronique. La bibliothèque continue d'acheter et de cataloguer des livres et de fournir des services aux lecteurs qui vont en personne à la bibliothèque. La combinaison de services à la fois traditionnels et électroniques est aujourd'hui appelée la bibliothèque hybride.

 

Le personnel de la bibliothèque électronique

Les nouvelles tâches ne sont pas également réparties dans l'ancienne organisation et le travail supplémentaire de développement et de maintenance de la bibliothèque électronique ne se coule pas toujours dans l'ordre existant.

Certaines tâches relèvent des départements traditionnels de la bibliothèque et d'autres sont nouvelles. En général, la bibliothèque électronique ajoute de nombreuses tâches supplémentaires à l'équipe actuelle. La gestion des licences des périodiques électroniques est fortement reliée au département des périodiques mais c'est un travail lourd et consommateur de temps. La gestion des liens des périodiques électroniques dans la page d'accueil de la bibliothèque est une tâche nouvelle que personne n'effectuait auparavant.

Les services aux lecteurs sont aujourd'hui fournis non seulement directement aux personnes mais aussi par des moyens électroniques. Cela inclut un support électronique en plus des services bibliographiques. Les nouvelles bases de données et les nouveaux périodiques électroniques doivent être constamment vérifiés par les bibliothécaires pour ce qui est de leur contenu, de leur format et de la façon dont les liens sont gérés. C'est une tâche fastidieuse. Elle est suivie de la préparation d'explications écrites et de messages aux lecteurs au sujet des nouveaux services et d'instructions de groupe sur la manière d'utiliser la bibliothèque électronique. En réalité, développer et maintenir la page d'accueil de la bibliothèque, qui devient le cœur du travail bibliographique, exige une somme d'efforts, de planification, de rédaction de textes et de tâches techniques.

Travailler dans des conditions de continuels changements signifie s'adapter constamment à de nouvelles missions, de nouvelles technologies, de nouveaux partenaires avec qui se mesurer et une pression constante pour agir et ne pas être laissé en arrière. Changer les priorités de la bibliothèque et la planification stratégique est une chose, accomplir toutes les tâches avec la même équipe est le vrai problème.

Administrativement de nombreuses bibliothèques sont encore organisées selon l'ancien système, qui est basé sur des services traditionnels tels que ceux des acquisitions, du catalogage, des périodiques, etc. Le personnel se sent en sécurité à l'intérieur de ce cadre puisque nombre d'entre eux ont un statut garanti et d'autres privilèges. Les tâches et la hiérarchie sont habituellement bien définies dans ce système.

Il est difficile de transformer l'ancienne hiérarchie et les anciennes tâches et il n'est pas souhaitable de le faire si ce n'est pas nécessaire. L'organisation traditionnelle de la bibliothèque a de solides raisons mais les domaines qui sont concernés par le changement continu nécessitent des solutions flexibles et dynamiques. Ici, ce qui convient aujourd'hui risque de ne plus être approprié demain. Les bibliothèques n'ont pas encore assez d'expérience pour définir et mesurer toutes les nouvelles fonctions relatives aux tâches de la bibliothèque électronique. Certaines tâches nouvelles peuvent se développer dans un service nouveau d'autres peuvent disparaître au bout d'un moment quand un travail spécifique est achevé. En conséquence, seule une approche différente permettra à la bibliothèque de faire face aux nouvelles tâches sans transformer de façon dramatique l'organisation administrative du personnel de la bibliothèque. La solution ne devrait pas se trouver dans une partie de l'ancienne hiérarchie mais elle peut l'enrichir. la bibliothèque peut créer un schéma parallèle dans lequel les bibliothécaires seraient traités sur une base individuelle plutôt que d'après leur place et leurs fonctions dans la hiérarchie traditionnelle. Des tâches spécifiques peuvent être proposées comme des objectifs personnels à des personnes qualifiées, compétentes et enthousiastes pour en faire plus et prendre part aux nouveaux développement de pointe. Il apparaît qu'avoir la responsabilité d'une mission dans la bibliothèque électronique est une récompense en soi grâce à l'intérêt professionnel, la considération de la direction de la bibliothèque et la fierté personnelle à son accomplissement.

Les pré-requis d'une telle approche sont un environnement organisationnel approprié avec de nouvelles valeurs. La création de la culture adéquate exige un effort d'investissement dans la formation du personnel, l'apprentissage de nouvelles techniques et une constante mise à jour. La plupart des bibliothèques n'ont pas assez de personnel supplémentaire, si même il y en a pour affronter les nouvelles tâches relatives à la bibliothèque électronique. Quand elles ont du personnel supplémentaire, il est mobilisé avant tout pour des tâches techniques qui exigent des ingénieurs compétents etc. Le plus gros du travail requis pour la transition vers les domaines de la bibliothèque électronique est effectué par l'équipe de bibliothécaires existante. L'ordinateur ou le PC avec ses logiciels de base est un outil essentiel, et les bibliothécaires doivent améliorer leur capacité à s'en servir correctement. La combinaison de bibliothécaires expérimentés, bien entraînés aux nouvelles technologies avec la responsabilité personnelle de missions individuelles ou en équipe est la clé du succès et du progrès.

L'Institut de technologie Technion-Israël est une université de technologie et une institution de recherche située à Haïfa, Israël. Elle comporte une Bibliothèque centrale et vingt Bibliothèques départementales, qui opèrent comme une seule unité bibliographique. La bibliothèque électronique est développée et maintenue par la Bibliothèque centrale pour l'ensemble du campus.

A la Bibliothèque centrale, les membres de l'encadrement ont pris volontairement des responsabilités personnelles qui ne relevaient pas de leur domaine : le chef du département du catalogage des imprimés établit les liens des périodiques électroniques dans la page d'accueil de la bibliothèque, le chef du département des acquisitions des imprimés prépare les licences pour les périodiques électroniques, les chefs des départements des services aux lecteurs, du catalogage et des acquisitions constituent l'équipe éditoriale de la page d'accueil de la bibliothèque, le spécialiste de l'information classe les journaux électroniques, les bibliothécaires du service de référence prennent part à des tâches variées concernant le développement de la bibliothèque électronique. Même la secrétaire est impliquée dans la mise à jour de l'information concernant les thèmes électroniques.

Ce n'était pas planifié ainsi, mais c'est le résultat d'un processus continu qui a commencé par l'apparition de problèmes, leur discussion au sein de l'encadrement de la bibliothèque et la recherche de solutions pragmatiques avec le personnel existant. Les discussions portaient sur des sujets comme la manière d'améliorer la page d'accueil et les services électroniques pour les bibliothèques départementales, le catalogage des périodiques électroniques, les liens entre le catalogue et la page d'accueil de la bibliothèque, les problèmes techniques relatifs au système de gestion intégré de la bibliothèque, aux bases locales et autres. De nombreuses questions ont été résolues d'une façon créative et efficace, quelques une ne sont pas encore résolues. Des erreurs faites et corrigées ont également fait partie du processus. Le résultat le plus important a été le sentiment de solidarité et de responsabilité partagée de l'encadrement et les sentiments de succès partagés et de fierté professionnelle.

Les bibliothécaires de tous niveaux sont encouragés à suivre des cours pour améliorer leurs compétences informatiques. De tels cours sont organisés pour les bibliothécaires, quelquefois en commun avec d'autres agents de Technion, en coopération avec la division du personnel de Technion. Des conférences internes portant sur des sujets techniques spécifiques sont données de temps en temps aux bibliothécaires par l'équipe technique de la Bibliothèque centrale.

 

La bibliothèque comme leader

La direction des bibliothèques sait déjà qu'elle doit s'adapter elle-même à une situation de changement continu. Le rythme du changement est fortement influencé par des facteurs extérieurs à la bibliothèque: de nombreuses bases de données nouvelles et de nombreux périodiques électroniques nouveaux apparaissent fréquemment sur le marché, quelquefois avec plusieurs interfaces et beaucoup de recherche est nécessaire avant de prendre une décision concernant des produits nouveaux. De longues périodes de préparation sont nécessaires pour l'installation d'une nouvelle version ou d'un nouveau système de gestion intégré de bibliothèque et ensuite cela prend du temps pour l'assimiler. Le matériel de la bibliothèque doit être mis à jour suivant les développements de la technologie, de nouveaux supports de formation universitaire basés sur le Web doivent être rendus accessibles et intégrés dans la bibliothèque virtuelle et la formation des utilisateurs est exigée à une plus large échelle et dans des formes variées.

Les directeurs de bibliothèques sont également sous pression pour réaliser leurs objectifs plus rapidement afin de rivaliser avec d'autres sur le terrain du monde de l'information. La gestion de l'information électronique est devenue prestigieuse, et pour être leader dans ce domaine la bibliothèque doit prendre des initiatives et lancer de nouveaux projets s'ils sont en rapport avec ses services. La bibliothèque devient un spécialiste de l'information en réseau, principalement en offrant différents services unifiés à tous les utilisateurs du campus.

Quoi qu'il en soit, il y a aujourd'hui dans les bibliothèques beaucoup plus de savoir et de compétence professionnelle pour maîtriser le rythme plus élevé du développement et pour l'orienter selon leurs besoins. De nombreuses bibliothèques ont déjà donné des preuves de leur compétence pour prendre en compte les nouvelles technologies et la bibliothèque virtuelle ou électronique. Les bibliothèques peuvent agir aujourd'hui en situation de pouvoir plutôt que de devoir subir. Aujourd'hui, le statut de la bibliothèque universitaire est plus élevé dans l'université et aux yeux des fournisseurs d'information. Le résultat est que la bibliothèque peut beaucoup mieux contrôler le rythme et le sens de son développement. Bien entendu, un tel statut est obtenu en investissant beaucoup et continûment de travail, de réflexion et de planification et en faisant des erreurs et en les corrigeant.

De nombreuses bibliothèques sont parvenues à une position de leader. Etre leader signifie avoir plus de chance d'atteindre des objectifs dans le futur tels que la bibliothèque les voit. La bibliothèque doit faire tous ses efforts pour garder cette position en faisant de sa vision un outil administratif. Cela signifie encourager les initiatives et les idées nouvelles apportées par le personnel de la bibliothèque et essayer de créer le futur, plutôt que d'y être conduit par les autres.

Ces perspectives sont aujourd'hui permises par le développement de la bibliothèque électronique et sur la base de ce que les bibliothèques universitaires ont accompli jusqu'à maintenant. Non seulement la bibliothéconomie s'est transformée en un métier moderne sur le tranchant de la technologie mais les bibliothèques ont tiré partie de leurs traditions de coopération pour former de puissants consortia. Les managers des universités ne peuvent pas ignorer l'impact du changement apporté par les bibliothèques à la communauté académique. Les bibliothèques sont aujourd'hui des experts dans l'information en réseau et en conséquence elles peuvent intervenir dans d'autres domaines qui lui sont reliés.

A Technion, il a été décidé de changer de technologie pour les cours de base diffusés sur vidéo. Les cours sont aujourd'hui disponibles sur des vidéo-cassettes qui peuvent être visionnées sur des postes de télévision situés dans la bibliothèque audiovisuelle. Il a été décidé de migrer vers la technologie DVD et de relier l'information au réseau du campus en utilisant un serveur dédié. La direction de Technion a demandé à la Bibliothèque centrale de prendre en charge le marketing de la collection audiovisuelle dans cette nouvelle forme. Les conférences filmées seront disponibles sur le réseau du campus via la page d'accueil de la bibliothèque.

La Bibliothèque centrale se sert également de son influence pour convaincre les autorités concernées de Technion qu'un ensemble uniforme de régles est nécessaire pour mettre du matériel d'enseignement sur le Web. L'expérience pratique accumulée en observant les manières dont les ordinateurs en grappe de la bibliothèque sont utilisés sert d'outil pour identifier les besoins des étudiants autres que les exigences bibliographiques traditionnelles. La bibliothèque électronique ne peut pas être séparée d'une grande variété d'autres aspects relatifs à l'enseignement.

La bibliothèque doit constamment prendre en compte les futurs développements et en être partie intégrante. En les ignorant la bibliothèque risque d'abandonner les développements nouveaux à des concurrents internes dans l'institution.

 

Centralisation versus décentralisation

Le vieux débat entre centralisation et décentralisation a dorénavant penché de façon définitive en faveur de la centralisation. A l'âge de l'information virtuelle la localisation physique de l'information n'a pas d'importance mais il y a de grands avantages, financiers et bibliographiques, à disposer de systèmes unifiés et distribués.

Les bibliothèques ont besoin d'un pouvoir plus fort pour réussir dans leurs négociations avec les fournisseurs d'information électronique. Parfois les fournisseurs eux-mêmes préfèrent vendre de l'information électronique à des organismes de plus grande taille. La renaissance des consortia dans sa version moderne est une conséquence directe de ce processus.

Le problème de la décentralisation est habituellement un problème institutionnel. Alors que les bibliothèques sont prêtes à coopérer à un niveau national ou régional, elles rencontrent beaucoup de difficulté à le faire au sein des institutions. La coopération dans le domaine électronique est un meilleur moyen que le prêt inter-bibliothèques ou la coordination des acquisitions. Cela implique quelquefois de la perte d'indépendance. Les progrès dépendent beaucoup plus de la centralisation que de la coopération. Néanmoins, la coopération est un bon outil pour réussir la centralisation. Dans un système de bibliothèque universitaire distribué, les bases de données et les périodiques électroniques doivent être achetées une seule fois et mises sur le réseau de l'université avec accès pour tous les lecteurs. En fait l'efficacité n'est pas la seule motivation, le prestige compte aussi et les bibliothèques départementales ne renoncent pas si aisément. Une question majeure est qui contrôle la page d'accueil de la bibliothèque et les autres systèmes bibliographiques informatiquement centralisés dans un système de bibliothèque universitaire décentralisé. La coopération volontaire entre les bibliothèques du campus ne peut résoudre qu'une partie du conflit. Une gestion officiellement centralisée de la bibliothèque électronique peut assurer que les investissements financiers effectués pour développer la bibliothèque électronique serviront efficacement à tous les utilisateurs de l'université.

A Technion par exemple, il existe 20 bibliothèques départementales. Il y a une longue tradition de coopération entre les bibliothèques et les services techniques (acquisitions, contrôle du budget, catalogage, classification, prêt inter- bibliothèques) sont centralisés. La coopération a bien fonctionné durant une longue période. La Bibliothèque centrale a pris la direction dans l'informatisation des services traditionnels de toutes les bibliothèques de Technion. Les bibliothécaires départementaux comprirent l'intérêt du système informatisé, ajoutèrent leurs propres demandes et le résultat fut que les bibliothèques de Technion ont un seul catalogue informatique et un seul fichier des lecteurs. Comme les services aux lecteurs étaient principalement basés sur les publications sous forme papier, les bibliothécaires départementaux se réjouirent du prestige de rendre un service important à leurs lecteurs.

Au début des années quatre-vingt dix des bases de données sur cédéroms avec des lecteurs monopostes furent introduits dans les bibliothèques. L'étape suivante fut la mise en réseau. La Bibliothèque centrale prit l'initiative et la direction des opérations et mis les principales bases de données sur le réseau du campus.

Les cédéroms en réseau n'étaient pas la bonne solution pour le réseau du campus. Les cédéroms ne sont accessibles que sur PC via le réseau Novell du campus. Il y avait des problèmes avec les autres types d'ordinateurs. Au milieu des années quatre-vingt dix quand la technologie Internet a été disponible, la Bibliothèque centrale a décidé de s'en servir comme épine dorsale de ses services bibliographiques. La page d'accueil de la bibliothèque fut créée et les bases de données y furent reliées en se servant des numéros IP pour l'identification, sans recourir aux logins ni aux mots de passe. Tous les ordinateurs de Technion pouvaient accéder aux services via le réseau du campus. Quand les périodiques électroniques commencèrent à apparaître, la Bibliothèque centrale n'autorisa aucun arrangement privé entre une bibliothèque départementale et les fournisseurs. La Bibliothèque centrale conclut tous les accords de licences pour l'ensemble de Technion et établit les liens aux périodiques électroniques à partir de la page d'accueil centrale. Des liens furent créés entre la page d'accueil et le catalogue centralisé. Les bibliothèques firent des tentatives de développement de pages d'accueil indépendantes. La Bibliothèque centrale les encouragea pour des objectifs locaux au niveau des facultés mais pas pour des systèmes parallèles. Les pages d'accueil des bibliothèques départementales sont reliées à la page d'accueil de la bibliothèque principale qui fait partie de la page d'accueil de Technion et représente l'ensemble de la bibliothèque électronique.

Afin d'éviter la décentralisation des collections électroniques et de s'assurer que la bibliothèque électronique est au service de tous les utilisateurs du campus, la Bibliothèque centrale a été officiellement désignée pour gérer la bibliothèque électronique. La plupart des périodiques et des bases bibliographiques électroniques sont payés sur le budget de la Bibliothèque centrale. La Bibliothèque centrale représente Technion dans le consortium des bibliothèques universitaires d'Israël.  

Le support technique dans la bibliothèque

Le volume et le niveau d'informatisation dans les bibliothèques d'université modernes, ainsi que la responsabilité de la bibliothèque quant aux services du réseau sur le campus, oblige à une approche plus indépendante du support technique. Etre relié à une assistance technique extérieure ou aux services du centre informatique de l'université est une solution partielle. Bien que le situation soit différente selon les institutions, la tendance est à plus d'indépendance dans la maintenance de leurs réseaux de services d'information. En réalité, les bibliothèques universitaires jouent le rôle de centres techniques pour la bibliothèque électronique.

Dans une bibliothèque universitaire il y a aujourd'hui un grand nombre de stations de travail. Dans les bibliothèques de Technion, il y a 300 stations de travail et ce nombre va grandissant. La plupart si ce n'est la totalité des membres de l'encadrement travaillent avec des PC et les services aux lecteurs sont tous basés sur eux. Les bibliothèques avancées ont mis en place des grappes d'ordinateurs à la disposition des lecteurs. Maintenir et mettre à jour un tel volume d'équipements exige un travail continu. De plus, il y a les serveurs des bibliothèques et les équipements de réseau. Les serveurs situés dans la bibliothèque sont reliés au système d'information ou parfois au système intégré de gestion de la bibliothèque. A la Bibliothèque centrale de Technion, il y a cinq serveurs dédiés à différentes tâches liées aux bases de données locales, à la page d'accueil de la bibliothèque et à la sauvegarde. L'ordinateur de la bibliothèque qui sert pour le système de gestion de bibliothèque "Aleph" est situé au centre informatique pour des raisons historiques. Afin de faire fonctionner efficacement tous ces systèmes, la bibliothèque doit disposer de sa propre équipe technique : un ingénieur ou un technicien. Le personnel de la bibliothèque a besoin de savoir à qui immédiatement s'adresser en cas de problème technique et les problèmes de la bibliothèque sont la première priorité pour l'ingénieur de la bibliothèque.

La question des communications est une des plus importantes. Les services de la bibliothèque sont basés sur le réseau du campus, qui en général est maintenu et développé par le centre informatique de l'université. La connexion entre la bibliothèque universitaire et le centre informatique de l'université est avant tout basée sur des protocoles de réseau et un fonctionnement en réseau. A Technion, le "proxy" de la bibliothèque qui est la porte d'entrée vers les bases de données distantes et les périodiques électroniques est maintenu par le centre informatique. Une coordination continue est nécessaire et doit être assurée du côté bibliothèque par un professionnel.
A côté des équipements et des communications mentionnés plus haut, la bibliothèque assure la maintenance d'une grande page d'accueil, fournit des conseils techniques aux bibliothèques départementales, aide les utilisateurs du réseau, développe des solutions logicielles pour des problèmes qui ne sont pas résolus dans le système de gestion intégré, etc.

Dans des grands systèmes de bibliothèques décentralisés comme ceux de Technion, un dialogue continuel entre l'équipe technique de la Bibliothèque centrale et les ingénieurs de l'université est nécessaire pour résoudre les problèmes relatifs aux équipements des bibliothèques départementales.

Dans le passé, la bibliothèque se reposait beaucoup plus sur les services du centre informatique et un ou deux bibliothécaires expérimentés assuraient la coordination. Plus tard, quand le niveau d'informatisation des bibliothèques s'est élevé, le manque de compétence technique suffisante devint un obstacle pour des développements ultérieurs. L'Internet ouvrait des possibilités nouvelles, les membres de l'équipe acquirent plus de savoir technique. Afin d'augmenter les services en réseau de la bibliothèque et d'y consacrer des investissements budgétaires, les tâches de la maintenance technique devaient être assurées.

Le besoin d'un département informatique au sein de la bibliothèque découle du développement de la bibliothèque électronique. Ce besoin est beaucoup mieux défini que d'autres nouvelles tâches qui découlent de la bibliothèque électronique. Une fois que la bibliothèque a recruté son propre ingénieur, elle dispose d'une plus grande palette de possibilités pour améliorer les services électroniques. Les bibliothécaires peuvent faire appel à un niveau plus élevé de solutions techniques. A mesure que le développement des services informatisés de la bibliothèque continue, la demande de solutions aux problèmes techniques augmente. Les systèmes de la bibliothèque s'agrandissant, une seule personne devint insuffisante et peu à peu du personnel supplémentaire a été recruté pour son département informatique.

 

Les transformations possibles dans le futur

Le développement de la bibliothèque électronique affecte considérablement l'évolution du management de la bibliothèque et de son organisation des ressources humaines. Il est difficile de prévoir les caractéristiques et le rythme des transformations de la bibliothèque électronique mais ces facteurs détermineront l'avenir de l'organisation de la bibliothèque.

Conséquence des réalisations actuelles de la bibliothèque électronique, les services de prêt inter-bibliothèques et de fourniture de documents requièrent d'ores et déjà moins de personnel, dans la mesure où il y a de plus en plus de documentation disponible sur le réseau pour l'utilisateur final. D'un autre côté, le service des périodiques maintient deux systèmes parallèles, imprimé et électronique. Quand les versions électroniques auront complètement remplacé les éditions papier, le service des périodiques aura une charge de travail considérablement diminuée, mais l'accès en ligne aux volumes rétrospectifs est un problème majeur encore non résolu.

La vision d'une bibliothèque avec un très petit nombre de bibliothécaires ne semble pas réaliste. La bibliothèque aura toujours besoin de ses professionnels, mais ils doivent être préparés à passer d'un domaine à l'autre, ou à intégrer fréquemment des tâches supplémentaires. Des compétences plus grandes et une constante mise à jour sont essentielles pour que le travail soit efficace dans la bibliothèque du futur.

L'information électronique n'est pas moins coûteuse que l'information imprimée. Au contraire, de plus gros investissements sont nécessaires. Les bibliothèques mesurent les bénéfices de la coopération et le nombre des consortia grandit. La bibliothèque électronique devient de plus en plus une partie du campus virtuel et est intégrée dans l'enseignement virtuel.

Traduction : Philippe Raccah
Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques

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Latest Revision: May 31, 2000 Copyright © 1995-2000
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