IFLA

As of 22 April 2009 this website is 'frozen' in time — see the current IFLA websites

This old website and all of its content will stay on as archive – http://archive.ifla.org

IFLANET home - International Federation of Library Associations and InstitutionsAnnual ConferenceSearchContacts
*    
Jerusalem Conference logo

66th IFLA Council and General
Conference

Jerusalem, Israel, 13-18 August

 
 


Code Number: 015-134-F
Division Number: V
Professional Group: Acquisition and Collection Development
Joint Meeting with: Serial Publications
Meeting Number: 134
Simultaneous Interpretation: Yes

BIBLIOTHEQUES SANS RESSOURCES : VERS DES COLLECTIONS PERSONNALISEES

Bas Savenije
&
Natalia Grygierczyk

E-mail: b.savenije@library.uu.nl


Résumé

La principale fonction de la bibliothèque de demain est de fournir l'accès aux sources numériques, stockées ailleurs. Afin de se conformer aux besoins des usagers, divers scénarios de licences sont nécessaires.
Une autre fonction de la bibliothèque sera de créer des systèmes d'information personnalisés, et d'aider les usagers à structurer leur propre information, qui devrait être la plus intégrée possible à leurs propres travaux de recherche.
La bibliothèque du futur ne fournira plus une collection d'information au sens traditionnel du terme mais un accès à cette information. Les outils de bibliothèque, les systèmes de facilitation et les infrastructures permettront aux usagers de créer leurs propres systèmes d'information. : des collections composées de liens aux sources d'information, adaptées à leur usage personnel.


Paper

1. Vers la création des bibliothèques numériques

La première vague d'informatisation des bibliothèques a eu lieu dans les années 70. A cette époque, des activités manuelles telles que les acquisitions, le prêt, et le catalogage ont été informatisées. Aussi les usagers traditionnels de la bibliothèque ont-ils du s'adapter à un nouvel outil pour rechercher l'information bibliographique : l'OPAC, catalogue public, informatisé en ligne. Les premières bases de données bibliographiques et d'indexation ainsi que d'autres datent de cette époque également.
La deuxième vague d'informatisation qui démarra dans les années 1990, a vu la mise en place des réseaux informatiques donnant accès aux informations numériques à distance. L'accès à l'information numérique n'est plus limité aux informations dites secondaires (catalogues, bases de données bibliographiques). L'information primaire est maintenant accessible électroniquement. Par exemple, les usagers peuvent accéder au texte numérique intégral des périodiques scientifiques. Avec les ouvrages et manuels électroniques, les usagers peuvent consulter l'information hors de la bibliothèque, c'est à dire à leur domicile sur leur site professionnel.
Il faut donc reconnaître que toutes les activités traditionnelles de la bibliothèque sont touchées par cette innovation. Dans ce contexte, nous pouvons dégager plusieurs orientations.

  • Tout d'abord, nous constatons une diminution importante des collections physiques de la bibliothèque et parallèlement un accroissement du nombre de références d'informations ; la bibliothèque devient pour les usagers le portail permettant d'accéder aux informations, indépendamment de l'endroit où celles-ci sont stockées physiquement.

  • Autre orientation : L'appréciation traditionnelle des tâches bibliothéconomiques en tant que telles va se transformer. Dans le futur, ces tâches seront considérées comme des forces directement productives ; Il sera sans cesse plus difficile de faire une distinction entre la réelle quantité d'information et les divers procédés dans lesquels cette information est utilisée.Une bibliothèque universitaire, par exemple, est connectée à une université dont les tâches de base sont : enseignement et recherche. L'éducation est prioritairement le transfert des connaissances de l'enseignant à l'élève. La frontière traditionnelle entre le transfert des connaissances par l'enseignant d'une part .et la fourniture de l'information par la bibliothèque d'autre part est très réduite, compte tenu de l'utilisation de la technologie de l'information dans l'éducation. Les services bibliothéconomiques se confondent avec les processus d'enseignement . Cette même tendance peut être observée dans le travail de recherche et dans d'autres processus primaires soutenus par les tâches de bibliothèqvue, par exemple dans les domaines de décision politique ou d'expertise.

  • Troisième orientation : l'érosion du rôle évident de la bibliothèque dans le processus de production d'information vers la consommation d'information. Cependant, bien que quelques tâches traditionnelles soient menacées, de nouvelles activités peuvent être des opportunités pour affirmer la position de la bibliothèque.

Pour mieux comprendre l'impact des nouvelles technologies sur les activités de la bibliothèque, nous devrions examiner cette nouvelle chaîne de l'information. Le rôle de la bibliothèque est souvent décrit comme un lien dans cette chaîne. Dans la chaîne traditionnelle de l'information, les grandes fonctions (production, diffusion, acquisition et consommation de l'information) étaient toujours séparées. Toutefois la configuration de ces fonctions dans la chaîne de l'information a commencé à changer et dans cette mouvance, toutes les parties impliquées se sont battues pour trouver leur place. Ces transformations montrent qu'il est important pour tous les acteurs d'innover et d'avancer par la création plutôt que de rester attachés à des modèles traditionnels.

Tout effort rigoureux pour préserver l'ancienne structure non seulement n'entravera pas le développement en tant que tel, mais encore exposera cette structure à un risque de désintégration. .Une des conclusions tirées de cette analyse est que les bibliothèques devraient essayer de devenir des éditeurs électroniques plutôt que de compter sur les accords avec les éditeurs commerciaux. Actuellement, les implications à long terme de ces développements sont loin d'être claires. Le rôle de la bibliothèque en tant qu'institution pourrait devenir moins évident. C'est tout à fait concevable que les fonctions de la bibliothèque puissent fusionner avec celles d'autres institutions.

 

2 Accès aux sources électroniques

Licence

Une des caractéristiques de la bibliothèque numérique est la fourniture de l'accès à l'information électronique, quel que soit l'endroit où celle-ci est stockée. Une politique moderne de bibliothèque devrait permettre l'accès, électroniquement à toute information pertinente, tout en conservant la forme papier quand c'est nécessaire. Une bibliothèque peut bien sûr stocker l'information sur son propre serveur, mais en général ce n'est pas efficace sauf si ce sont des données de la bibliothèque en tant qu'éditeur. La plupart des informations auxquelles la bibliothèque donne accès sont stockées sur les serveurs des éditeurs ou des fournisseurs. Comment l'accès à cette information peut être garanti ? On peut distinguer plusieurs possibilités.

  1. accès gratuit. Spécialement pour les sites Internet.

  2. Licences texte intégral pour des groupes d'utilisateurs bien définis. Les universitaires et les étudiants sont des exemples de tels groupes d'utilisateurs. Les prix sont élevés.Un petit nombre de périodique scientifique combine de telles licences avec des abonnements obligatoires à des revues sous la forme papier et souvent incluent des clauses à long terme de non-annulation

  3. Des licences pour des groupes bien identifiés, avec un nombre maximum d'utilisateurs simultanés, avec la possibilité extrême de restreindre l'accès à un seul utilisateur sur une station de travail dédiée.

  4. Paiement à l'acte

  5. Non accès.

Dans l'idéal, les utilisateurs ont accès à toutes les sources d'informations. Les conditions financières peuvent bien sûr varier selon les différents types d'information et les groupes d'utilisateurs. Cette situation idéale ne peut être atteinte à moins que des arrangements souples soient organisés entre bibliothèques et éditeurs. Pour ce faire, les abonnements aux licences électroniques, sous forme papier devraient être annulés.

Il existe trois grandes variantes pour les licences :

  1. Accès gratuit
  2. Licences texte intégral pour des groupes clairement définis
  3. Paiement à l'acte

Des combinaisons entre les variantes 2 et 3 peuvent accroître la flexibilité. Supposons qu'un éditeur ait 500 périodiques, tous accessibles en ligne. Supposons aussi que 300 de ces titres constituent le " noyau " de la collection de la bibliothèque A. Dans ce cas, un modèle de fonctionnement efficace serait l'acquisition des licences texte intégral pour ces 300 titres et le modèle paiement à l'acte pour les 200 autres titres. Si quelques-uns des 200 titres " secondaires " sont consultés si souvent que le paiement par article excède le prix de la licence du texte intégral, alors pour ce titre particulier le paiement à l'acte est automatiquement transformé en licence texte intégral. De même, la situation inverse serait possible (passage du texte intégral au paiement à l'acte). Ce modèle permet également l'intégration de titres nouvellement publiés, en débutant avec la licence paiement à l'acte. Des sous-variantes de ce modèle sont bien sûr possibles Par exemple, les parties concernées pourraient convenir d'un prix réduit licence texte intégral, donnant accès aux droits de paiement à l'acte à un coût réduit.
L'essentiel est que le groupe défini d'usagers ait accès à toutes les sources d'information, le prix différent selon les sources, dépend entre autres du budget disponible. Une telle organisation nécessite des outils administratifs adéquats, pour éviter aux usagers d'être confrontés à toutes ces procédures administratives telles que des demandes répétées de mot de passe ou de numéro de carte bleue.

Recherche documentaire

Les éditeurs présentent souvent leurs bases de données numériques avec l'aide d'une interface utilisateurs développée spécialement pour leurs propres produits, et ils ont tendance à considérer que cette interface est une valeur ajoutée. Cependant, cette approche présente un certain nombre de problèmes.

Premièrement, étant donné qu'elles sont orientées vers la diffusion tout azimut de l'information, de telles interfaces ne sont pas suffisamment en adéquation avec les attentes des utilisateurs. Ce n'est pas étonnant car la plupart des éditeurs ont peu de contacts avec leurs utilisateurs finals.

Deuxièmement, ces interfaces sont surtout développées pour les propres produits des éditeurs. Quelques éditeurs tels que Elsevier ont ouvert leurs interfaces à d'autres éditeurs mais ces interfaces fournissent seulement l'accès à un petit nombre d'informations. Des intermédiaires telles que les agences de périodiques peuvent également offrir l'accès à des bases de données via leur propre interface. Cependant, dans ce cas aussi, l'accès est très limité.
Du point de vue de l'utilisateur, la conséquence est qu'il devra exécuter la tâche compliquée de numériser les sources d'information des différents éditeurs, à travers diverses interfaces. En d'autres termes, si vous cherchez une information, vous devrez savoir quel éditeur la diffuse pour la trouver. C'est tout à fait inefficace.
Techniquement, une solution " software " est réalisable pour régler ce problème d'interface multiple. Il y a plusieurs types de logiciels qui exécutent la recherche documentaire, indépendamment des interfaces développées par les éditeurs. Pour cette tâche, ils ont besoin d'un accès direct aux données structurées des sources d'information des éditeurs (le plus souvent programmées en XML ou SGML). La bibliothèque de l'université d'Utrecht a créé un logiciel qui permet ce type de recherche documentaire (Muscat). Cependant, dans la pratique ce n'est pas une réussite totale. Plusieurs éditeurs sont peu disposés à fournir l'accès à leurs propres données ou alors demandent en contrepartie un coût très élevé.

En effet, nous sommes confrontés à une situation d'entrave au processus de recherche documentaire de la part des éditeurs Etant donné qu'il est souvent impossible d'acheter des sommaires tels quels sans l'interface de recherche, les bibliothèques sont obligées de payer des coûts supplémentaires pour ces interfaces qui empêchent en fait les usagers de rechercher l'information dont ils ont besoin. Les éditeurs justifient ces coûts en présentant ce produit comme un service à valeur ajoutée.
A cause des structures rigides des licences, les usagers ont seulement accès à une partie de toutes les collections scientifiques. Les solutions offertes par les éditeurs avec une multitude d'interfaces partagent cet accès en un grand nombre de petites parcelles. Ces restrictions de l'accès à l'information ont pour conséquence une moindre consultation de celle-ci.
De notre point de vue, la recherche documentaire n'est pas un service qui doit être fourni uniquement par les éditeurs. Les bibliothèques en particulier ont un rôle important en tant que moyens de navigation pour les utilisateurs. Il y a plusieurs raisons pour expliquer ce rôle. Traditionnellement, les bibliothèques ont un contact très proche avec leurs usagers, ce qui leur permet de bien cerner leurs besoins spécifiques. Nous devrions prendre en compte le fait que les besoins documentaires peuvent varier selon l'environnement (par exemple entre une bibliothèque universitaire et une bibliothèque au service d'une institution gouvernementale) ; de plus les demandes peuvent également varier en fonction des disciplines. Ainsi les besoins des chimistes sont différents de ceux des étudiants en théologie.

 

3 . l'usager en tant que bibliothécaire

Si les bibliothèques connaissent leurs utilisateurs, développent avec eux des bonnes relations et connaissent leurs besoins, quelles possibilités ont-elles pour améliorer leurs services dans un monde qui change technologiquement ?
En premier lieu, elles ne doivent pas devenir elles-mêmes un obstacle dans ce nouvel environnement (en étant un intermédiaire de plus dans le processus) ; en d'autres termes, elles devraient devenir invisibles. La bibliothèque virtuelle offrirait les services suivants à ses usagers :

  1. Facilités de recherche

    Ces facilités de recherche étant la base des besoins des utilisateurs, les plus importantes peuvent être résumées ci-dessous. Les utilisateurs veulent être capables de démarrer le processus de recherche sans avoir à étudier la complexité des interfaces et des codes. Ils recherchent l'information et ne sont pas concernés par la structure technique ou le format des données. De même, les usagers ne s'intéressent pas à l'origine de la source (identité de l'éditeur ou du fournisseur) ni à l'endroit où l'information est physiquement stockée. Ils veulent trouver une réponse à une question précise. De plus, ils veulent seulement les réponses pertinentes à leurs questions sans être inondés de milliers d'articles marginaux. Ces demandes des utilisateurs doivent être traduites en termes fonctionnels, ce que le système de recherche documentaire (IR) permet.

    Ce système est sollicité pour

    • permettre des recherches en langage naturel

    • la recherche simultanée de toutes les sources de données à partir d'une seule question

    • l'utilisation d'un logiciel de haute qualité et professionnel (incluant des indices pointus de pertinence et de rappel) ; la plupart des logiciels développés rapidement par du personnel non qualifié ne remplit pas ces critères.

    • La possibilité pour les utilisateurs de rechercher dans des sous fichiers ; ce qui implique que les sources elles-mêmes soient divisées en sous disciplines.

    Ces demandes fonctionnelles sont dérivées des besoins des utilisateurs et serviraient de principes de base pour le développement des systèmes de recherche documentaire.

  2. Système actif personnel

    Il est nécessaire de fournir un système d'information facilement accessible pour l'utilisateur quel que soit son équipement. De plus, l'utilisateur serait assisté par son propre assistant personnel qui permettrait des informations sur mesure. De tels outils auxiliaires ont déjà été créés dans des logiciels d'apprentissage, connus comme outils intelligents. Ces auxiliaires sont utilisés pour construire un système d'action personnel. La mise en place et le test de ces systèmes se font sous la responsabilité de services tels que les bibliothèques universitaires. Leur utilisation ne demande aucune aide supplémentaire.
    Les chercheurs, les professeurs et les étudiants pourront tous utiliser cet outil et ne solliciteront l'aide de la bibliothèque que lorsqu'ils seront confrontés à un problème particulier ou qu'ils auront besoin d'instructions spécifiques.

  3. Fonctions de la page d'accueil personnalisée

    L'organisation de la bibliothèque traditionnelle était caractérisée par une structure décentralisée avec la création de bibliothèques particulières dans les lieux où existaient des activités de recherche et d'enseignement (le plus souvent dans les bureaux des professeurs). Afin d'améliorer l'efficacité, de régler les problèmes de logistique et surtout de réduire les coûts, ouvrages et périodiques ont été transférés dans des bibliothèques centrales ou de facultés. Les doubles de collections de périodiques ont été annulés. Malgré les protestations des universitaires, cette opération était inévitable. Avec l'arrivée d'Internet et des sources numériques d'information, le stockage physique de ces sources est devenu hors de propos. A partir de son PC, dans son bureau, le chercheur d'aujourd'hui a accès à toute une série de sources (ce qui est incomparable avec l'accès fourni par la bibliothèque traditionnelle, dans le bureau du professeur). Bien que ce nouvel accès offre de grands avantages, cette extension des sources d'information pose un certain nombre de problèmes. Quelques-uns peuvent être réglés par le système et les agents personnels mais davantage d'outils sont demandés. Ces outils aident l'utilisateur à créer sa propre collection "taillée sur mesure ". Ces outils permettent également au chercheur de devenir lui-même un bibliothécaire, mais un bibliothécaire qui n'a pas d'autres usagers. Les chercheurs ont besoin d'outils pour remplir ce rôle, outils qui les aideront à organiser leurs propres articles, leurs données de recherche, leur matériel d'enseignement... ; outils développés conformément aux préférences des utilisateurs, pour construire leurs collections personnelles. C'est l'une des tâches de la bibliothèque de réaliser de tels outils qui sont des outils " facilitateurs " et liés à ces outils seront fournies des instructions ainsi que l'aide nécessaire en cas de problème ; ces outils sont développés en adéquation avec les demandes des utilisateurs.

  4. Outils pour faciliter l'intégration des services d'information dans les processus primaires des utilisateurs

    L'information ne peut être séparée de ce pourquoi elle est utilisée. Dans les universités, son utilisation est liée à l'enseignement et la recherche. Aussi les tâches de la bibliothèque universitaire sont elles focalisées sur l'intégration des services d'information dans ce processus. Cependant, une telle intégration ne se fait pas automatiquement. Pour illustrer notre propos, nous allons donner un exemple dans le monde de l'enseignement : un professeur qui prépare un nouveau manuel en ligne, aura besoin d'avoir accès non seulement à toutes les sources pertinentes, à la recherche, aux outils de sélection mais également à toutes les techniques d'édition en ligne. Celles-ci peuvent être des systèmes fournis avec des programmes de conversion adaptant les contenus (texte, image, vidéo) pour la présentation sur le Web, ou bien de vieux manuels dont l'ancien format sera converti afin de permettre au professeur de supprimer et de coller des données sélectionnées pour construire un nouveau manuel, ou bien des interfaces d'édition de bases de données ou des procédures administratives qui concernent l'espace disponible sur le serveur, des mesures de sécurité ou des privilèges techniques accordés au professeur en question. Un autre exemple est le " premier livre " virtuel. En plus de la préparation de nouveaux manuels pour leur cours, il est courant que les enseignants réalisent des mélanges incluant des livres, des périodiques et autres sources d'information pour leurs élèves qui sont sensés les lire. Dans ces exemples, les outils qui peuvent aider les chercheurs à construire ces outils ainsi que les systèmes d'édition en ligne sont adaptés au processus primaire. La bibliothèque fournit l'information et le logiciel et a été complètement intégrée au processus d'enseignement.

  5. Interactivité

    Les tâches de la bibliothèque peuvent dépasser la simple fourniture efficace et réelle d'information. Les chercheurs ne consomment pas seulement de l'information mais ils communiquent également beaucoup avec leurs collègues. Quand ils lisent un article scientifique, beaucoup d'entre eux veulent répondre, poser des questions à l'auteur, donner des commentaires critiques. De fait, les périodiques scientifiques qui apparurent dans les années 70 permettaient ce type de dialogue " académique ". L'échange de résultats de recherche et les tentatives de les valider ou de les réfuter par le débat et les commentaires ne sont pas moins importants que l'accès à des sources pertinentes d'information.
    Etant donné que les tâches de bibliothèque se concentrent sur le développement et la facilitation du processus primaire, il semble évident d'y inclure toute la facilitation liée à la communication scientifique. L'usager ne crée pas seulement sa propre bibliothèque. Au travers de l'accès à celle-ci, il peut participer au dialogue scientifique avec ses collègues. C'est pourquoi, ces liens entre facilités d'interaction et sources d'information devraient être inclus dans les tâches de la bibliothèque.
    L'intégration de la bibliothèque dans les processus primaires peut atteindre un tel degré que la bibliothèque devient entièrement invisible comme un institut séparé. L'utilisateur assure le rôle du bibliothécaire. Il acquiert l'accès à une énorme quantité d'informations et est pourvu d'outils et d'aides qui l'aideront à extraire les données dont il a besoin et qui lui seront le mieux adaptées.

 

4. Conséquences pour la gestion des collections

Dans les paragraphes précédents, nous avons présenté une vue des services de bibliothèque grâce auxquels les bibliothèques fournissent l'accès à autant d'informations numériques que possible et offrent des outils supplémentaires qui permettent aux utilisateurs d'organiser les sources d'information dont ils ont besoin dans leurs propres pratiques professionnelles.

Dans les discussions concernant le devenir de la bibliothèque, la collection tend à être vue comme un concept qui continuera à jouer un rôle important. La question est de savoir si cette proéminence sera confirmée par les développements futurs. Une caractéristique clef des collections est leur statut en tant que sources d'information collectées au bénéfice des usagers ; cela implique que l'information ait été sélectionnée délibérément. Cependant, ce type d' "explicit " et cette sélection sont absents de la plupart des services de bibliothèque, décrits ci-dessus. La bibliothèque fournit n'importe quoi, n'importe quand, n'importe où, à partir de la collection des sources de haute qualité scientifiques. Les conditions financières peuvent être différentes (licence pour le campus ou paiement à l'acte) mais elles ne sont pas tant influencées par la sélection de la bibliothèque que par le comportement actuel de ses usagers. En d'autres termes, il n'est pas réaliste de considérer l'acte d'accès aux périodiques électroniques comme une activité constituant une part de la collection d'une bibliothèque. Ces sources ensemble, constituent une sorte de collection universelle qui continuera à grossir. Nous sommes témoins de l'avènement d'une collection scientifique vraiment globale. Dans ce schéma, ce n'est plus la bibliothèque qui décide quelles données sélectionner mais l'usager lui-même. Celui-ci peut organiser les sources d'information utiles pour ses propres besoins professionnels en une collection taillée sur mesure, avec l'aide d'outils proposés par la bibliothèque ; il peut aménager ces sources en fonction de l'usage qu'il veut en faire et les intégrer dans ses propres publications ou programmes d'enseignement. Ces considérations ne s'appliquent pas aux sources authentifiées telles que les sources accessibles librement sur l'Internet . Dans ce domaine, les bibliothèques continueront à être responsables de la sélection des données de haute qualité scientifique : une sélection sous forme de pointeurs et d'ensembles de références. Cependant la sélection des données n'est pas le privilège de la bibliothèque. Au contraire, la bibliothèque devrait se limiter principalement à la collection de signets qui tour à tour sont collectés par les chercheurs pour leur propre utilisation. Comme tâche secondaire, la bibliothèque devrait automatiquement annuler les doublons, organiser les références par disciplines et les offrir via les pages d'accueil. Ces activités sont indispensables pour permettre aux outils et agents du système documentaire de fonctionner de façon optimale et pour visualiser les sources choisies.

Dans ce domaine, la coopération avec les chercheurs sera très utile. Des formes de coopération d'une grande portée entre bibliothèques elles-mêmes sont également tout à fait concevables. Ce qui est connu dans le monde physique comme un alignement de profils de formation de collections, ou comme une zone prioritaire de formation est rarement réussi. Ce concept peut présenter un grand nombre d'avantages pour la sélection virtuelle des sources d'internet. La tâche de nommer des sources de qualité peut être répartie, étant donné que l'emplacement physique de l'information est hors de propos et désormais ; ce qui permet l'accès universel. C'est pourquoi cette tâche n'implique pas le développement d'une collection centrale mais plutôt l'authentification d'une sous collection d'informations.

De ce point de vue, la notion de développement de collection acquiert une nouvelle dimension. L'organisation des collections est en partie limitée à la mesure de la fréquence avec laquelle les sources sont consultées et de leur type d'utilisation.En fait, ce n'est pas l'organisation de la collection elle-même qui est concernée, mais les différents types de licences. De plus, l'organisation des collections se rapporte au processus d'évaluation de la qualité des sources accessibles sur l'Internet.

*    

Latest Revision: July 20, 2000 Copyright © 1995-2000
International Federation of Library Associations and Institutions
www.ifla.org