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66th IFLA Council and General
Conference

Jerusalem, Israel, 13-18 August

 
 


Code Number: 001-142-F
Division Number: VI
Professional Group: Information Technology
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 142
Simultaneous Interpretation:   Yes

Vers la bibliothèque hybride : développements dans l'enseignement supérieur au Royaume Uni

Chris Rusbridge
Information Services,
University of Glasgow, UK
E-mail: C.Rusbridge@compserv.gla.ac.uk

Bruce Royan

CEO, Scottish Cultural Resources Access Network
E-mail: bruce@scran.ac.uk


Résumé :

Le véritable monde dans lequel les professionnels de l'information se débattent pour fournir des services de haute qualité n'est pas simplement le monde des services de ce que l'on appelle couramment la " bibliothèque numérique ", mais est bien plutôt caractérisé par la complexité et la diversité de presque tous les aspects de la chaîne de l'accès à l'information. Faire face à la diversité est le vrai problème pour les fournisseurs qui souhaitent offrir un service de qualité et pour les utilisateurs qui cherchent à accéder à des sources pertinentes pour résoudre leurs problèmes informationnels.

Cet article souligne les efforts entrepris par le JISC au Royaume Uni pour aider les institutions d'enseignement supérieur à faire face à cette diversité croissante des ressources d'information. Ces efforts comprennent deux aspects : le Programme pour les Bibliothèques Electroniques (eLib) et le développement des collections du JISC. Ces aspects se rejoignent maintenant que le JISC se concentre sur le développement des Ressources Numériques Nationales Réparties (DNER) et encourage les organisations à en harmoniser et faciliter l'accès ainsi qu'à une pléthore d'autres ressources, numériques et conventionnelles, à travers le modèle de la Bibliothèque Hybride.Cet article contient des éléments présentés lors de la Conférence VALA, à Melbourne (Australie) en février 2000


Paper

Introduction

L'expression " Bibliothèque Hybride " suggère l'image de quelque triomphe du génie génétique ; moitié maison des livres, moitié scorpion avec un rien d'œil de grenouille. Pour filer la métaphore, c'est une forme de bibliothèque qui s'adapte à l'environnement, toujours plus complexe et agité, de l'information d'aujourd'hui. Le terme n'est pas nécessairement synonyme de Convergence Organisationnelle, puisqu'il décrit un processus de fourniture de service plutôt qu'une structure administrative. Moins élégant peut-être que son équivalent américain de " Bibliothèque portail ", il traduit néanmoins l'idée d'un service à tête de Janus, guidé par la reconnaissance du fait qu'en dépit de l'essor de la publication numérique et sur Internet, la grande majorité des ressources d'information utiles dans les bibliothèques du supérieur sont et resteront imprimées. La bibliothèque hybride, en ménageant à la fois l'accès et les magasins, les clics et le mortier, cherche à fournir à l'utilisateur final, selon la phrase de Ian Winkworth, " un mélange élaboré de ressources traditionnelles et électroniques ".

Le rapport Follett

Le développement des bibliothèques hybrides au Royaume Uni a connu un démarrage plutôt inattendu. L'abolition en 1992 de la " division binaire " entre les anciennes universités et les " instituts polytechniques " a approximativement doublé le nombre de d'universités. Les collections des bibliothèques des ex-" instituts polytechniques " avaient été sous-dotées de façon chronique et il y avait une sérieuse inquiétude quant à les conséquences potentielles d'une mise au niveau " qualité recherche " de ces bibliothèques.

Ce problème fut à l'origine du " Joint Funding Councils' Libraries Review Group ", qui énonça ses conclusions en novembre 1993 dans le " rapport Follett ", comme on le cite couramment, du nom du président de ce comité, le professeur Sir Brian Follett. Ce rapport est un de ceux qui a eu le plus d'influence ces dernières années si l'on mesure les montants dépensés sur ses recommandations. Le chapitre 7 de ce rapport est consacré à l'utilisation des technologies de l'information pour alléger les problèmes des bibliothèques. La mise en œuvre de cette partie du rapport a été déléguée au " Higher Education Funding Councils' Joint Information Systems Committee " (JISC), avec un budget de 15 millions de livres sur 3 ans. A l'intérieur du JISC, cette mise en œuvre a été confiée à un sous-comité nouvellement créé : le groupe Follett de mise en œuvre des technologies de l'information, au splendide acronyme de FIGIT.

eLib, étapes 1 et 2

Le FIGIT répondit aux préconisations exposées par le rapport Follett dans son chapitre 7 en lançant un appel à propositions pour ce qui devait devenir le programme pour les biliothèques électroniques ou eLib. Deux appels furent lancés et les étapes consécutives 1 et 2 de eLib réunirent presque 60 projets (http://www.ukoln.ac.uk/services/elib/)

Il est impossible de résumer les résultats de 60 projets en quelques phrases, mais quelques points sont à noter ici en vue des développements à suivre.

  • Un système coopératif et basse-technologie de distribution de documents (LAMBDA) a été mis en place, qui soutient la comparaison en prix et en performance avec le centre de fourniture de documents de la British Library, sans bien entendu inquiéter la position inébranlable de cette dernière. Nos ambitions en matière de fourniture de documents à la demande ne sont pas encore réalisées du fait d'une série de facteurs, dont des retards dans la livraison du logiciel.
  • La numérisation sans destruction des documents est extrêmement coûteuse, particulièrement pour les documents anciens (et spécifiquement pour ceux antérieurs au XIXe siècle). Il n'est pas facile de le justifier au motif d'un gain d'espace, même s'il peut être éminemment légitime en termes d'accessibilité. Les documents sous copyright, en particulier lorsqu'ils incluent beaucoup d'illustrations, posent un sérieux problème.
  • La mise à disposition sur demande d'extraits de textes classiques sous forme imprimée ou spécifiquement sous forme électronique constitue un support de valeur pour les apprenants. Les éditeurs commencent à le comprendre et même acceptent cette pratique ; quelques facteurs économiques sont mieux compris. De toute façon, sans élément dans la loi sur le copyright pour un usage juste dans ce domaine, la mise au clair des droits, puis le procédé de numérisation (en particulier lorsque l'OCR est utilisée pour convertir le texte, à cause des frais de correction des épreuves) introduit de tels délais dans un processus où le facteur temps est déterminant que le système ne peut apparemment fonctionner que pour les seules institutions.
  • L'évolution vers une production parallèle de versions imprimée et numérique des périodiques accroît les coûts à court terme. Tandis que de nouveaux périodiques sans équivalent imprimé peuvent être créés, ceux qui font un usage plein et effectif du nouveau médium (par exemple Internet Archaeology) sont aussi très chers. Et alors que les modèles économiques d'accès gratuit aux périodiques électroniques demeurent obscurs, la technologie de diffusion des périodiques électroniques fondée sur la souscription est bien plus envahissante que dans le monde de l'imprimé.
  • Les bibliothécaires répondent de façon extrêmement positive à la pression du changement, guidés par un fort sens du service. Certains universitaires saisissent aussi les opportunités de changement, mais une coordination prudente avec la sphère universitaire est essentielle (et souvent difficile à atteindre). Beaucoup d'universitaires n'ont pas le temps de faire des expériences dans leur propre usage des changements technologiques. Quelques universitaires sont clairement technophobes, du moins dans leurs pratiques d'enseignement. Le changement culturel par la retraite sera un facteur important !
  • La propagation des idées est donc un problème majeur et de ceux qui sont trop souvent insuffisamment soulignés. Si les buts d'un programme incluent le changement culturel dans une communauté, il n'est pas suffisant de rapporter des résultats à travers des pages web, des conférences ou des articles. Un programme soutenu de propagation est nécessaire.
Les commentaires ci-dessus sont des réflexions des auteurs plutôt que les résultats de l'évaluation indépendante et récapitulative de eLib qui s'est achevée récemment. Même si ces réflexions apparaissent quelque peu négatives, nous pensons que le programme a connu un énorme impact en orientant les collections des bibliothèques vers le domaine numérique, à savoir :
  • un changement radical des attitudes à l'intérieur et en direction de la communauté LIS.
  • Un changement de direction pour le JISC, qui, de gestionnaire de réseau et d'un peu d'information, devient une structure qui se consacre à favoriser la diffusion de l'information.

eLib, étape 3, et la bibliothèque hybride.

En réfléchissant à ce qui devait être fait après les deux premières étapes du projet eLib, il apparut qu'il était temps de dépasser les limites du rapport Follett. L'étape 3 fut consacrée à la transformation des projets eLib efficaces en services autonomes, en construisant un catalogue commun national et partagé, en travaillant à une politique nationale de conservation numérique et, en particulier, en examinant la faisabilité de la bibliothèque hybride. Comme expliqué plus haut, la motivation, derrière le programme de bibliothèque hybride, était la nécessité de faire face à la diversité. La diversité est le problème majeur que doivent affronter les bibliothèques " réelles " quand elles en viennent aux prises avec le monde de l'information numérique :
  • Les résultats des projets des étapes 1 et 2 de eLib, et d'autres programmes de par le monde, ont été extrêmement variés, mais il y a eu peu d'études sur l'impact de l'intégration d'un ensemble de ces technologies dans l'environnement de vraies bibliothèques.
  • Un corollaire du point ci-dessus est que beaucoup de projets de " bibliothèque numérique " (particulièrement ceux, aux Etats-Unis, de la " Digital Libraries Initiative " de la Fondation Nationale de Sciences) ont été exprimés en termes complètement indépendants de l'environnement des bibliothèques " réelles ". Les projets de bibliothèque numérique apparaissent souvent comme des services isolés sans l'envergure nécessaire. Nous considérons que les bibliothèques ont continuellement apporté de la valeur aux institutions d'enseignement supérieur, dans le domaine de l'imprimé ou du numérique. En particulier les bibliothèques ont un rôle de sélection, de présentation et de médiation des ressources, bien que ce rôle s'exerce de façon très spécifique à chaque format. La diversité existe donc déjà à l'intérieur des bibliothèques ; on peut voir la bibliothèque comme ce qui impose de l'ordre à la diversité. Même pour les documents numériques actuels ou antérieurs (principalement des cédéroms et des bases de données bibliographiques ou en texte intégral), les interfaces qui sont offertes sont extrêmement variées, pour ne pas dire toutes différentes ; la spécialisation et la différentiation des interfaces sont apparues comme outils de marketing. Le résultat est une mixture d'approches différentes au milieu desquelles l'utilisateur potentiel d'informations doit naviguer. En fait, ces différentes approches se dressent comme des barrières devant l'utilisateur ; elles sont viables tant qu'il n'existe qu'un faible nombre de ressources numériques, mais plus lorsque ce nombre s'accroît.

L'idée d'un ensemble de programmes sur la bibliothèque hybride a germé de ces réflexions et d'autres, connexes. Comme c'est souvent le cas, le programme final qui a émergé des propositions présentées en réponse à l'appel à contribution n'a pas pu explorer tous les domaines aussi profondément que nous l'aurions souhaité. Quoiqu'il en soit, le programme exposé ci-dessous produit quelques résultats très intéressants, ce qui révèle que l'on peut faire beaucoup avec quelques réflexions attentives et un investissement modeste.

Agora

Agora fonctionne avec un partenaire commercial pour le développement d'une interface normalisée (s'appuyant sur une architecture tripartite : client web fin, interfaces intelligentes inspirées des politiques documentaires et serveurs de ressources répartis) adapté aux fonctions de la bibliothèque hybride. Cette organisation s'appuie l'Architecture de l'Information MODELS (Gardner, Miller et Russell). L'interface a vocation à fournir des accès intégrés à différentes bases de données, en recourant principalement à Z39.50, l'objectif étant d'intégrer plus de 40 bases utilisant cette norme. Ce projet a malheureusement pâti des difficultés rencontrées par le partenaire commercial.

Agora propose une agrégation des ressources sous formes de groupes appelés " paysages informationnels ", qui peuvent être explorés. La même idée se retrouve dans Headline (cf. infra) et Agora s'est associé à d'autres projets de l'étape 3 pour développer des descriptions de niveaux de collections (Brack), qui aident à définir le " paysage informationnel ". Agora offre à l'utilisateur un parcours complet, de la découverte d'une collection à la commande et à la fourniture de documents.

BUILDER

BUILDER fonctionne dans un contexte institutionnel, et vise à exploiter toutes les synergies possibles dans le domaine des ressources institutionnelles, en vue d'offrir des services innovants. Si BUILDER semble s'être concentré sur les produits, c'est dû à la foi de ses instigateurs dans le fait qu'une démonstration vaut mieux qu'une explication. Leur fonctionnement pourrait être décrit comme " penser globalement, construire localement, tester et évaluer ". Ils ont centré beaucoup de leurs travaux sur des " boîtes à outils " à destination de leur propre environnement local : Talis pour le système de gestion de bibliothèque et IIS associé à SiteServer pour le serveur web. Ces outils sont reliés entre eux de façon intelligente de façon à produire une grande variété de produits de démonstration que l'on peut visionner sur leur site web.

Le service probablement le plus populaire est celui des sujets d'examen, qui a été officiellement évalué (Dalton et Nankivell). l'accès était initialement restreint au campus pour des raisons légales, mais a été cette année étendu hors du campus, sous réserve d'identification. A cette fin, des techniques d'identification liées au réseau local Novell ainsi qu'au système propre d'identification des emprunteurs sur l'OPAC ont été mises en œuvre. On s'est aussi préoccupé de l'intégration des périodiques électroniques, ainsi que des ressources numérisées localement ou à distance. Un système pilote de prêt électronique court, portant sur plus de 60 documents dont 4 livres complets, a été lancé ; là encore le dispositif a été évalué officiellement (Dalton et Nankivell).

HeadLine

" Le paysage informationnel " est l'expression utilisée pour désigner l'ensemble des ressources d'informations susceptibles d'intéresser un utilisateur à un moment donné. HeadLine s'occupe particulièrement de définir des paysages informationnels. A cette fin, HeadLine conçoit une interface inspirée de l'Environnement Informationnel Personnel (PIE) qui permet à des groupes d'utilisateurs d'être mis en présence de vues définies par leurs enseignants et d'ensuite adapter ces vues à leurs propres besoins. Identification et autorisation sont impératives pour ce faire comme le sont les liens en direction du Système d'Information afin que les besoins initiaux des étudiants puissent être évalués automatiquement. Construire ces liens s'est révélé considérablement plus complexe qu'attendu. Le projet a également mené à bien l'analyse significative d'enquêtes sur les services d'information des bibliothèques et réalisé le prototype d'un système nommé SHERLOC (Shelfmark and Ressource Locator), destiné à aider les utilisateurs à trouver des documents sur des rayonnages. Est enfin testé un service de fourniture de documents entre sites partenaires, adapté à une institution multi-campus.

HYLIFE

HYLIFE s'emploie à démontrer la grande variété de solutions qui peuvent s'avérer appropriées pour différents groupes d'utilisateurs. C'est notre projet géographiquement le plus ambitieux, qui associe Plymouth au sud et Le projet d'Université " of the Highlands and Islands " à l'extrême nord, avec plusieurs partenaires entre ceux-ci. Quelques aspects de ce projet ont déjà été mis en service à l'université de Northumbria, à Newcastle.

Les intéressantes conclusions de HYLIFE apportent la preuve que les étudiants considèrent l'information qu'ils retrouvent sous forme électronique comme intrinsèquement plus valide que les sources imprimées. Etant donné la difficulté, largement partagée dans la communauté des bibliothèques, qu'il y a à distinguer le déchet de la bonne information numérique, l'accent s'en trouve doublement mis sur le besoin d'une démarche qualitative.

Le rapport annuel de HYLIFE pour 1999 soulève également les problèmes liés à ce que l'on appelle " la convergence du livre et de la toge " (chapitre 3). Il devient de moins en moins possible de distinguer clairement et de séparer le processus universitaire d'enseignement, géré par les facultés, de la fourniture d'information, gérée par les bibliothèques. La fourniture d'information devient une part indissociable du processus d'enseignement. Si HYLIFE s'inquiète de la menace qu'elle perçoit quant à l'indépendance financière des bibliothèques, il y a aussi à gagner à devenir un élément toujours plus irremplaçable du processus global.

MALIBU

MALIBU a également progressé sur plusieurs fronts, mais deux en particulier méritent d'être notés. Le premier concerne un pré-prototype d'agent de recherche, qui permet des recherches croisées de sites web, via HTTP (parfois dénommé de façon désobligeante " raclage d'HTML ") (Harris). L'avantage prétendu de cette solution sur ses rivales est de contourner l'état de la cible tout en maintenant son propre état de recherche propagée. Même si elle demande potentiellement une maintenance lourde, cette approche pourrait se révéler extrêmement valable à court ou moyen terme.

L'autre progrès majeur au sein du projet MALIBU est la paire de modèles complémentaires de bibliothèque hybride (Wissenburg). Le premier est un modèle?utilisateur et le second un modèle de services techniques. Modéliser la bibliothèque hybride était une des tâches assignées aux projets.

Graph

… support à distribution à paysages informationnels : descriptions de collections et profils d'utilisateurs à agents de recherche et metadonnées à adresses et directions : cartes interactives et identification à systèmes de fourniture à outils du commerce : logiciels, stylo et papier, pinceaux…

Ce modèle de services techniques expose les services logistiques nécessaires au parcours de l'utilisateur. Cf. la documentation MALIBU pour plus de détails quant à l'applicabilité de ces modèles. L'idée clé ici est à quel point l'utilisation de l'information doit être étroitement liée à - ou ancré dans - la fourniture de l'information.

Le temps de la bibliothèque hybride semble être arrivé ; à côté des projets eLib exposés ci-dessus, plusieurs candidats non retenus ont tout de même décidé de poursuivre leur plan de bibliothèque hybride, quoiqu'à une échelle réduite. Et tous les travaux relatifs à la bibliothèque hybride au Royaume Uni se sont déroulés en phase avec les programmes, soutenus financièrement par le JISC, d'émergence des ressources électroniques à l'échelle nationale.

Le " réseau d'exploration des ressources " (RDN)

Un des succès de la première étape de eLib fut le bouquet de portails Internet thématiques (à savoir ADAM, EEVL,OMNI, SOSIG, etc.) qui offraient un accès, d'une qualité éprouvée, à des collections de ressources sur Internet. L'idée était déjà courante, mais il n'était pas facile d'imaginer comment cela pouvait s'appliquer à l'ensemble du spectre de la connaissance. On décida d'instituer une organisation en réseau, le RDN, qui intègrerait et étendrait cette action, en recherchant de nouveaux soutiens, entre autres financiers.

L'organisation du RDN repose sur le modèle déjà testé avec le Service des Données en Arts et Sciences Humaines : le centre RDN gère les services communs, les normes et les systèmes d'interopérabilité. Une série de plates-formes (hubs) universitaires, couvrant de larges portions du spectre de la connaissance sont installés dans des institutions dont les liens sont forts avec les sujets embrassés par la plate-forme ; ce lien par le sujet est vu comme une des forces de cette approche. Chaque plate-forme universitaire peut se voir associé un certain nombre de portails-sujets. Les premières plates-formes ont été créées à partir des projets eLib et couvrent les sciences sociales, le droit et les affaires d'une part, les sciences de l'ingénieur, les maths et l'informatique d'autre part, et enfin le domaine médical/biomédical. Sont actuellement mises en place des plates-formes supplémentaires couvrant les sciences humaines et les sciences physiques. Au moins trois plates-formes de plus seraient nécessaires, mais les financements sont difficiles à trouver.

Les collections JISC

Pendant ce temps, le JISC a continué à développer sa panoplie de collections numériques. Au départ, elles étaient présentées aux utilisateurs via des interfaces maison et propriétaires. Le premier exemple en fut le service de citations de l'ISI, proposé par le BIDS (Bath Information and Data Services). Les services suivants furent développés d'abord sur cette base, offrant un air de famille aux utilisateurs. Les services étaient hébergés par 3 centres de données. Puis, comme toujours, les limitations d'un développement propriétaire en interne commencèrent à émerger sans compter la pression pour l'utilisation d'une interface commerciale que les étudiants étaient susceptibles de rencontrer dans le monde professionnel. On en arriva à un point où une base de données (INSPEC) était proposée avec un choix d'interfaces provenant de 6 fournisseurs, choix définitif pour la bibliothèque une fois prise la décision de souscrire. Même si cette approche a engendré quelques bénéfices, elle commença à accroître les problème de diversité déjà évoqués.

Maintenant la collection s'étend à plus de 40 bases de données, comprenant des bases statistiques, géospatiales aussi bien que bibliographiques ou en texte intégral. Une importante avancée a été le développement par le JISC d'une " politique documentaire " (An integrated information environment for higher education), qui décrit le cadre dans lequel les décisions de management des collections et de conservation doivent être prises.

Le DNER (Ressources numériques nationales réparties)

Le DNER fut d'abord l'expression de deux idées simples. La première était que les ressources numériques devaient être physiquement réparties pour assurer la redondance et éviter les points de panne. La seconde était la conviction que l'offre documentaire devait s'inscrire dans un cadre national : la politique documentaire du JISC.

Au fil du temps, cette approche du DNER se développa, encouragée par la diversité croissante des ressources offertes et les inquiétudes liées à la viabilité de cette diversité :

  • La localisation des ressources fut déterminée plus par d'historiques " accidents de négociation " que par la logique (du moins pour autant que les utilisateurs pouvaient en juger). Cela correspondait à l'idée de répartition, mais il apparut que différents centres de données avaient leur propre système de différentiation (plus de diversité). Aussi il est clair que les utilisateurs ont un plus grand sens de " l'espace du réseau " que nous nous y attendions.
  • La diversité des interfaces a déjà été notée. Ce n'est pas tant la diversité elle-même qui est en cause (puisque s'adapter à un objectif induira toujours un peu de diversité), que le recours délibéré à la diversité comme outil pour se distinguer sur le marché. Nous croyons à l'intérêt de différentes interfaces, orientées en fonction des besoins de groupes d'utilisateurs particuliers.
  • Une diversité des techniques d'identification commença à apparaître. Comme l'idée du DNER évolua d'un petit ensemble de ressources individualisées à des ressources considérées comme composantes d'un tout, le problème de l'identification et de l'autorisation fut mis en relief de façon aiguë. Honnêtement, les utilisateurs ne voulaient pas se souvenir de plus d'identifiants et de mots de passes. La réponse apportée fut ATHENS3, à propos de quoi il ne peut pas être écrit beaucoup plus ici, si ce n'est que c'est : - de grande valeur, - loin d'être parfait, - probablement inadapté à la tâche, -un triomphe du pragmatisme, - et/ou d'une réalisation désastreuse. Faites votre choix !
  • Il y avait une demande croissante de pouvoir relier différents services, de façon à ce que, lorsqu'une référence bibliographique est trouvée après recherche dans une base de dépouillement, la localisation du périodique puisse être retrouvée dans un catalogue commun et l'article commandé par PEB ou autre système de fourniture de document. Cette intégration était impossible avec une telle diversité d'interfaces. Un protocole d'interrogation indépendant tel que Z39.50 apparut potentiellement comme un composant essentiel.
L'ensemble des bases de données auxquelles un groupe d'utilisateurs s'intéressera sont issues de fournisseurs différents. Le DNER permet à un groupe d'utilisateurs d'accéder à cet ensemble de ressources, indépendamment du fournisseur, de la même façon exactement que les livres d'une bibliothèque sont classés par sujets et non par éditeurs.

Le DNER prévoit la mise en œuvre de portails facilitant un accès aux ressources orienté?utilisateur. Ces portails sont conçus comme des interfaces web normalisées (utilisant probablement Z39.50 et autres protocoles appropriés), semblables aux interfaces de bibliothèque hybride du projet Agora, ouverte à de multiples sortes d'intégrations. Ces intégrations comprendront :

  1. Intégration des accès aux services existants, à travers une variété de points d'entrée, adaptés à une communauté précise plutôt qu'aux propriétaires des données, aux fournisseurs, ou même aux types de données.
  2. Intégration grâce à la possibilité de recherches croisées : pouvoir, en une seule recherche, accéder à plusieurs bases de données (on parlera d'étendue, plutôt que de profondeur de la recherche, puisque seules les données principales pourront être examinées et quelques unes des fonctionnalités seront perdues).
  3. Intégration par le lien vers des services à valeur ajoutée tels que le PEB, l'achat de documents, etc., et spécifiquement dans une perspective relationnelle où l'information est transportée de façon appropriée et n'a pas besoin d'être ressaisie.
  4. Intégration croisée des domaines, par exemple des recherches portant sur des types de médias différents…
  5. Accès à un vaste ensemble de sources à travers des interfaces non traditionnelles.
On se retrouve donc à nouveau avec une architecture à trois couches : un ensemble de ressources à la base, un ensemble de portails interfacés au milieu et les utilisateurs au sommet, via des navigateurs web. Cela suppose de nombreuses interrelations entre les couches.

L'ensemble de portails pourrait se composer des éléments suivants :

  1. Un portail central du JISC : un point de départ pour tous et en particulier pour ceux qui n'ont pas encore identifié un portail spécialisé qui correspond à leurs besoins.
  2. Un ensemble de portails thématiques ; il sont vus comme des extensions naturelles des plates-formes universitaires RDN et de leurs passerelles thématiques.
  3. Une extension de l'idée de bibliothèque hybride pour englober des portails locaux dans le DNER. Des portails locaux pourraient offrir l'accès aux ressources hors JISC auxquelles l'institution serait abonnée. Un portail local pourrait même être décliné en portails personnels, pour l'accès aux ressources auxquelles un particulier aurait adhéré.
  4. Des portails plus spécialisés dans le futur. Les premiers et les plus simples pourraient être des portails dédiés à certains types de médias tels que les images fixes, les documents audiovisuels ou encore les cartes.
  5. Des portails offrant des vues particulières sur le monde, tels que des portails géographiques.
L'idée qui émerge de cela est d'avoir, pour une même donnée, différentes vues adaptées à différents groupes d'utilisateurs.

Conclusion

Pour conclure, le programme eLib, qui s'était construit dans ses deux premières étapes sur un ensemble divers de projets, s'est précisé dans sa troisième phase, où les projets de bibliothèques hybrides ont constitué un fil directeur particulièrement important. L'idée de DNER, simple au début, s'est transformée en un concept complexe de " services reliés ". Les problèmes sous-jacents d'infrastructure (gestion des accès, middle-ware et normes) ont été maîtrisés. Une palette significative de bases de données a été constituée. Le futur verra une amplification des efforts pour contrôler une diversité toujours plus grande et ce en associant l'offre nationale d'un DNER et le souci institutionnel de rendre les ressources numériques plus accessibles pour les étudiants et les enseignants.

Travaux et projets cités

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Dernière révision : 7 mai 2000 Copyright © 1995-2000 International Federation of Library Associations and Institutions

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Latest Revision: July 21, 2000 Copyright © 1995-2000
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