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64th IFLA General Conference
August 16 - August 21, 1998
Code Number: 001-98-F Division Number: V. Professional Group: ACQUISITION AND COLLECTION DEVELOPMENT Joint Meeting with: - Meeting Number: 98 Simultaneous Interpretation: Yes
Projets de bibliothèque numérique aux Pays-Bas : nouvelles options pour le développement partagé des collections
Trix Bakker
Coordinator Collection development, Koninklijke Bibliotheek,
National Library of the Netherlands
Koninklijke Bibliotheek,
P.O.Box 90407, 2509 LK
The Hague, The Netherlands
Résumé:
L'Internet a complètement changé le monde de l'information au cours de ces cinq dernières années. Beaucoup de projets de bibliothèques numériques dans les bibliothèques de recherche aux Pays-Bas ont été initiés. L'expansion de l'infrastructure du réseau Surfnet, un cadre de politique national et des financements appropriés sont les conditions préalables aux progrès réalisés entre 1995 et 1998. Cette contribution donne un court aperçu de la plupart des projets de bibliothèques numériques nationales et locales. Les rapports avec les fournisseurs et les éditeurs jouent un rôle dans les projets concernant les licences et le copyright. Les consortia sont essentiels pour coordonner les négociations avec les éditeurs. En cas de succès, les périodiques électroniques offriront de meilleures options pour un développement partagé des collections.
Paper
Stratégies coopératives pour construire des bibliothèques numériques
Construire une bibliothèque numérique nationale requiert un cadre politique national au même titre qu'une architecture informatique en réseau. En 1987, la fondation SURF a été créée pour coordonner l'utilisation et la promotion de la technologie de l'information (IT) dans les universités, les écoles supérieures et les instituts de recherche aux Pays-Bas1. Au cours de ces activités, SURF est devenue un fournisseur national de services, essentiellement par le biais de SURFnet et SURFdiensten. Surfnet pilote le réseau informatique national du même nom, tandis que SURFdiensten négocie des contrats de licences dans les domaines des logiciels, du matériel et des services d'information. La mise en place de la structure politique nationale repose sur des rapports rédigés à partir de 1991 par le conseil scientifique technique : Scientific Technical Council (WTR), l'organe principal de la fondation SURF, s'appuyant sur les grandes tendances de la technologie de l'information dans les sphères de la recherche et de l éducation supérieure. Les rapports incluent des recommandations pour investir dans le monde du savoir et pour organiser la coopération entre centres de recherche informatiques et les bibliothèques universitaires. Pour stimuler l'innovation dans le domaine de l'information, la bibliothèque royale et l'université d'Amsterdam décidèrent en 1993 de monter un comité d'innovation dans la fourniture d'information scientifique (IWI), qui devint un comité de la SURF fondation 2. Le comité est constitué de membres des universités, de l'Académie royale hollandaise des arts et sciences (KNAW) et de l'organisation hollandaise pour la recherche scientifique (NWO) et de la bibliothèque royale. Il est financé conjointement par le Ministère de l'éducation, la culture et les sciences et par les institutions participantes. Il a un budget annuel de 4 millions de couronnes. La première étude de l'IWI en 1995 était prospective (jusqu'à l'an 2000) et avait pour but d'identifier les forces nationales nécessaires pour développer une bibliothèque virtuelle.scientifique hollandaise.et pour développer localement des bibliothèques numériques. Le plan d'action d'IWI pour 1996-98, intitulé «Action et politique » fut un moteur essentiel pour promouvoir le changement dans la fourniture d'information scientifique et permit l'éclosion d'un grand nombre de projets nationaux et locaux de bibliothèques numériques. En plus des projets financiers par l'IWI, quelques bibliothèques de recherche hollandaises participent également à des projets de bibliothèques numériques, financées par l'Union européenne et par la Commission européenne des nouvelles technologies pour les bibliothèques3.
Projets nationaux de bibliothèques numériques
2.1 Projet de dépôt des publications électroniques hollandaises (DNEP) (O4/1996-02/1998)
La bibliothèque du Département recherche de la Bibliothèque royale initia ce projet ; les problèmes techniques organisationnels légaux et économiques furent pris en compte tels que : les critères de sélection, les directives, les négociations avec les éditeurs, les techniques d'acquisition pour les publications en ligne ou locales, la description bibliographique, l'identification, le contrôle de la version et l'authentification, la conservation à court et long terme et les exigences du copyright pour la collection déposée. Un modèle réduit de dépôt de collection numérique a été testé pour définir les charges de travail et pour évaluer les problèmes pratiques.
2.2 CERBERUS (04/1998-12/1998)
CERBERUS est la suite du projet DNEP-IWI et met l'accent sur les questions d'authentification et d'intégrité du document. La Bibliothèque royale travaille avec l'Université technique d'Eindhoven. L'Université d'Amsterdam et l'Université technique de Delà participent également à ce projet en tant que fournisseurs de données. Divers aspects et niveaux d'authentification seront étudiés : authentification d'un document après transmission sur le réseau, après migration vers un autre support, après conversion sur un autre système, après émulation du logiciel d'origine. Des critères de perte d'informations seront définis et formulés en termes de perte de données, de présentation typographique, de fonctionnalité, etc… et des méthodes d'évaluation seront identifiées.
2.3 Le WebDOC-project (02/1995-11/1997)
C'était un projet de Pica en collaboration avec des bibliothèques de recherche hollandaises, allemandes, américaines et quelques éditeurs commerciaux4. Le projet avait été monté pour offrir à l'usager un accès garanti aux documents électroniques en texte intégral. Un catalogue central appelé le WebCAT, hébergé par le système central de catalogage de Pica, est le pivot de ce service WebDOC. Les bibliothèques participantes et les éditeurs construisent et maintiennent leurs propres serveurs de documents reversés dans le WebCAT. En général, les éditeurs offrent des contrats de licence pour leurs périodiques, afin d'en permettre l'accès à tous les utilisateurs, d'une université précise. Quand il n'y a pas de contrat, l'accès sera payé par l'utilisateur pour chaque transaction. Une partie de la collection est disponible gratuitement, tels que les rapports de recherche des universités participantes.
2.4 DutchESS (O6/1996-06/1998)
En 1993 la Bibliothèque royale ouvrit un service d'information par sujets. Avec l'aide financière d'IWI, le projet prit corps en 1996 grâce à un effort conjoint d'un nombre important de bibliothèques de recherche hollandaises. DutchESS (Dutch Electronic Subject Service) s'étendit à toutes les sphères de la recherche scientifique. 5 Les ressources Internet sont sélectionnées par des spécialistes de la discipline, au sein de la communauté scientifique (étudiants et chercheurs) et classées selon la classification de base hollandaise. Un Comité éditorial local vérifie la conformité des ressources avec des critères de qualité et les choix politiques. DutchESS est également utilisé comme base test pour des développements internationaux réalisés dans le projet DESIRE (Development of a European Service for Information on Research and Education)6, projet financé par le programme d'applications télématiques des Communautés européennes.
2.5 L'information scientifique et le projet de contrats nationaux (WILL) (05/1997-05/1998)
WILL, un projet Pica et SURFdiensten, est né pour réaliser des contrats nationaux concernant l'information scientifique numérique et pour permettre l'intégration de cette information dans l'infrastructure existante des réseaux en ligne. Une des pré-conditions du succès du projet était la construction d'un consortium. C'est à SURFdiensten que revint ce rôle d'organisateur. Des négociations ont été menées avec ISI (sans succès) et avec Chadwyck-Healey, le but de cette organisation en consortium étant de payer moins cher l'accès aux produits électroniques prohibitifs.
2.6 DELTA (O5/1998-05/2OO1)
L'importance grandissante d'une interface transparente pour l'utilisateur a abouti à la récente initiative d'un groupe de bibliothèques universitaires hollandaises, la Bibliothèque royale et de Pica d'organiser le consortium DELTA.(Dutch Electronic Library Technology Association)pour développer une nouvelle génération de services intégrés. Le premier objectif de DELTA est la mise en place d'une bibliothèque de recherche virtuelle « via » un ensemble de services offerts à l'usager pour l'utilisation de ressources sélectionnées et fournies par les bibliothèques de recherche ; ce service combine les moyens traditionnels des bibliothèques et les nouvelles techniques proposées sur le Web.
2.7 Directives pour mettre en place des contrats d'information électronique
En octobre 1997 les bibliothèques universitaires hollandaises et allemandes publièrent une « charte » des directives pour négocier des contrats électroniques avec les éditeurs les plus connus sur le marché international7. Des principes similaires peuvent être trouvés dans le Statement of Coalition for the Selection and Practices of Electronic Information Perspectives of the ICOLC (International Coalition of Library Consortia) fondé le 17 mars 19988. L'objectif fondamental de ce genre de coopération internationale est de créer une situation qui
soit acceptée à la fois par les bibliothécaires et par les éditeurs.
Projets locaux de bibliothèques virtuelles
3.1 Projet de numérisation
Les bibliothèques de recherche ont démarré des projets de numérisation de collections. La Bibliothèque royale a publié une directive pour la numérisation de tous les documents fragiles et chers et plusieurs projets ont été réalisés. Ils concernent des cartes, des manuscrits médiévaux enluminés et des filigranes. D'autres bibliothèques de recherche ont numérisé également des collections spécifiques telles que les manuscrits orientaux et les ouvrages hébreux du XVIIe siècle de l'éditeur Menasseh Ben Israel à l'Université d'Amsterdam, les partitions de musique italiennes et les archives hollandaises d'orgue à l'Université d'Utrecht. Ces projets ont souvent été cofinancés par les Instituts et le NWO. Des efforts ont été faits pour créer des produits multimédia.
3.2 Projets d'édition électronique et services « préprint » (O3/1997-08/1998)
La Bibliothèque universitaire de Tilburg, de l'Université catholique du Brabant (KUB) a réalisé un nouveau périodique de référence en droit comparé. L'Institut international d'études asiatiques de l'Université de Leiden a fait des études sur la plus-value d'un périodique électronique multimédia pour les arts du spectacle en Asie. D'autres projets d'édition concernent les documents de recherche en texte intégral. La plupart des bibliothèques de recherche alimentent des serveurs de documents avec les contributions des chercheurs et des étudiants, accessibles sur le Web. Les descriptions bibliographiques sont faites par les bibliothèques et indexées sur le serveur local de même que dans WebCAT. L'Institut interuniversitaire ophtalmologique/KNAW développe un service d'archivage de préprint alimenté par des publications « validées » dans le secteur de la génétique moléculaire et médicale. Ce projet est réalisé en commun avec le Beta Préprints de l'Université d'Amsterdam.
3.3 Réseau d'expertise des documents (04/1997-07/1998)
Ce projet de l'Université d'Utrecht vise à transférer le savoir et l'expérience concernant les méthodes et les techniques de numérisation, de conservation, de présentation, de maintenance et d'indexation des documents. Une coopération étroite existe avec l'Université de Groningen, où un centre d'expertise s'est monté pour les étudiants et les employés des universités afin de publier des documents sous forme électronique sur l'Internet.
Conclusion
Grâce à la coopération entre bibliothèques et entre bibliothèques et centres de calcul, une bibliothèque de recherche virtuelle est en train de devenir une réalité. Pour l'utilisateur final cela veut dire qu'il peut, de son lieu de travail, avoir accès à un plus grand nombre d'informations bien qu'on ne puisse pas parler d'une source unique qui serait accessible de façon fiable, avec un bon rapport qualité-prix, et avec un maximum de transparence.
Pour les bibliothèques, le concept de bibliothèque virtuelle ouvre de nouvelles perspectives pour le développement partagé des collections, principalement pour les périodiques électroniques. Une approche de type consortium pour mettre en place des contrats de licence pour accéder aux documents numériques est essentielle et peut permettre une baisse importante des coûts d'accès.
L'ère électronique semble offrir des possibilités pour briser la « crise des périodiques ».
Par opposition aux plans de développement des collections traditionnels, les approches partagées des contrats de licence visent à mettre à l'accent sur les bases de données les plus utilisées et les plus demandées par les membres du consortium. De plus, les bibliothèques coopèrent pour le choix et l'acquisition de tout type de collections électroniques pertinentes (y compris les collections rétrospectives) et également dans l'aide à la production des auteurs et dans le développement de modules de recherches avancées et de formation
Cependant il y a encore beaucoup à faire pour développer et intégrer les informations dans les systèmes.