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To Bangkok Conference programme

65th IFLA Council and General
Conference

Bangkok, Thailand,
August 20 - August 28, 1999


Code Number: 112-98-F
Division Number: 0
Professional Group: Opening Session
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 98
Simultaneous Interpretation:   Yes

Discours Présidentiel

Christine Deschamps
Présidente


Paper

Un an déjà… Depuis l'année dernière, que de choses se sont passées ! Nous avons travaillé à maintenir l'IFLA , à visiter des pays et des associations membres, et à faire avancer certains dossiers sensibles.

Un nouveau Secrétaire Général

Maintenir l'IFLA, parce que, vous le savez tous, en septembre 1998, notre Secrétaire Général, Leo Voogt, m'a soudain proposé de venir à Paris me voir pour me parler d'affaires importantes. Vous devinez tous que l'affaire en question, c'était son départ. Il voulait quitter l'IFLA et partir travailler dans le secteur du livre et de l'édition à Amsterdam. Finis les longs voyages, il en avait sans doute un peu trop fait, et fini l'aspect international.

Vous imaginez ma première réaction de désolation devant cette annonce : Y avait-il quelque chose que nous eussions pu faire pour prévenir ce départ, et pouvions-nous le faire revenir sur cette décision ? Il semblait bien que non. L'expérience m'a appris que lorsque quelqu'un veut partir et quitter le poste qu'il occupe, il est vain d'essayer de l'en empêcher. S'il reste, c'est malgré lui, « à reculons », et cela ne donne jamais de bons résultats.

Il fallait donc accepter la situation. Leo partirait au 31 décembre 1998.

A partir de là, il fallait agir vite. Avec lui, et avec le Comité Exécutif du Bureau, nous avons rédigé le profil du poste de Secrétaire Général de l'IFLA., nous inspirant de divers documents publiés par des Associations similaires, ou par les Nations Unies (recommandations pour l'emploi d'un Secrétaire Général d'Organisation non gouvernementale internationale. Puis, il a fallu le diffuser très vite dans le monde entier. Je suis heureuse de dire que nous avons eu 18 candidatures, en provenance du monde entier (tous les continents y figuraient). Ce nombre est sensiblement plus élevé que celui des propositions reçues la dernière fois, lors de la nomination de Leo Voogt. Je veux y voir la preuve de la vitalité de la Fédération, et de l'intérêt de ses membres pour nos activités. La première sélection n'était déjà pas facile, mais nous avons pu garder 5 candidats pour un premier entretien. Que dire de l'étape suivante, sinon que le choix était encore plus difficile. A vrai dire, chacun de ces candidats aurait pu être un excellent Secrétaire Général ; le difficile était de trancher. Pour ces interviews, nous nous étions adjoint le précieux conseil de Mr Adrian Staats, bien connu des membres néerlandais, diplomate de haut rang, et mentor avisé de l'IFLA. Qu'il en soit ici remercié. Des représentants du personnel du Siège de l'IFLA étaient également associés.

Nous avons finalement réussi à retenir deux candidats ultimes. Le Bureau Exécutif de l'IFLA a tenu une réunion exceptionnelle (et songez que certains viennent de très loin jusqu'aux Pays-Bas) début janvier pour une dernière entrevue avec les deux finalistes. Vous savez la suite : Ross Shimmon, le Directeur Général de la Library Association du Royaume Uni était nommé Secrétaire Général de l'IFLA.

Malheureusement, les grandes personnalités comme lui ne sont pas libres immédiatement, et nous comprenions bien le souci de la Library Association de le garder le plus longtemps possible… A part un voyage éclair pour assister à la réunion de printemps du Bureau Exécutif, Ross n'a pu être vraiment des nôtres à La Haye qu'à partir du 17 mai 1999.

4 mois et demi sans Secrétaire Général, en pleine période de préparation de la Conférence Générale de Bangkok, avec une année d'élections, vous imaginez le travail qui devait être accompli ces mois là. Evidemment, ayant la chance de vivre dans un pays très proche des Pays-Bas, j'ai pu aller environ toutes les 2 semaines passer quelque temps à La Haye, encourager le personnel, et « diriger » en quelque sorte l'IFLA de manière plus directe qu'habituellement. Je voudrais ici féliciter tout le personnel du Siège de l'IFLA qui a assuré le bon fonctionnement de la Fédération pendant tout ce temps-là, avec une énergie redoublée, une solidarité sans faille, et une efficacité souriante. Pas une plainte pour le supplément de travail ou de responsabilité, et une coopération étroite avec la Présidente, je crois que cela mérite des félicitations officielles, et je vous demande de les applaudir ici pour leur dévouement et leur motivation.

Enfin Ross arriva, et bien sûr il connaissait déjà tout de l'IFLA, y ayant travaillé depuis de longues années. Nous sommes toujours certains d'avoir fait le bon choix et nous voulons l'encourager dans sa prise de fonctions. Une petite pensée pour sa femme, Pat, qui a quitté sa maison, son pays, son travail, sa famille pour aller s'expatrier. Merci encore, Pat.

Des visites dans le monde entier

A l'automne dernier, il était convenu que Leo et moi nous irions visiter les bibliothèques italiennes, à la demande de l'Associazione Italiane delle Biblioteche. Leo, sachant son départ proche, ne m'a pas accompagnée, et c'est donc toute seule que je suis partie pour Rome. Après en avoir parlé avec le Président de l'AIB, j'avais décidé de demander à visiter plutôt les bibliothèques du Sud de l'Italie, région moins favorisée, ayant un réseau de bibliothèques un peu moins développé, et certainement moins connu que les grandes bibliothèques du Nord (Florence, Venise, Milan, Turin, etc.). J'ai donc découvert les bibliothèques de Rome, Naples, Salerne, Matera, Bari, Fasano, Cagliari et Palerme. Je n'imaginais pas le trésor de collections anciennes, de manuscrits vénérables, d'incunables, déposés dans ces bibliothèques. Par contre, le développement de la lecture publique y laisse encore à désirer. J'ai été très heureuse d'apprendre qu'à la suite de mes discussions avec Mr Orlando Leoluca, le Maire de Palerme, la ville de Palerme avait décidé l'ouverture de certaines bibliothèques le dimanche, afin de développer leur rôle d'outil de développement économique et social.

Et bien sûr, parmi tous ces voyages, après la démission de notre Secrétaire Général, je suis allée environ une dizaine de fois à La Haye pour aider le Secrétariat dans ses tâches courantes, et jouer pleinement le rôle d'un Président.

L'année dernière, lors de mon Rapport Annuel, je vous avais annoncé que les voyages seraient cette année pour l'Asie. Et en effet, j'ai bien respecté ces engagements : entre Avril et Août, j'ai visité successivement la Corée, la Thaïlande, la Chine et le Vietnam. L'engagement de l'IFLA au niveau du continent asiatique est manifeste, et je dois dire que les réponses ont été partout extrêmement gratifiantes. Je serais d'ailleurs bien embarrassée s'il fallait décerner la palme du meilleur accueil à l'un de ces pays. Partout l'hospitalité, l'intérêt des visites, la qualité des rencontres et des entrevues, la gentillesse de l'accueil, ont été au-delà de ce que je pouvais attendre. Merci à tous ceux qui ont travaillé à organiser ces séjours, et qui m'ont fait découvrir les bibliothèques de leurs pays. Au Vietnam, nous avons même signé avec le Ministère de l'Education et de la Recherche un Projet de Protocole d'Accord concernant le soutien intellectuel de l'IFLA au développement de la bibliothéconomie dans ce pays.

Une dernière visite aux Etats-Unis a complété le panorama (et le décalage horaire), mais là encore la chaleur de l'accueil et l'intérêt des discussions m'ont bien récompensée de ma visite à l'Association of Research Libraries à Washington.

Un travail de fond

Toutes ces visites ne m'ont pas empêchée de participer à des actions de fond, voire même de les initier.

Pour les relations extérieures, ayant été invitée à la Table Ronde du Conseil International des Archives à Stockholm en Septembre, j'ai amorcé une coopération étroite avec la Présidence et le Secrétaire Général du CIA, en listant les actions à mener en commun et en définissant des priorités. La première d'entre celles-ci, la formation, trouvera son application dans un projet géré par le Conseil de l'Europe, dans lequel il cherche à définir le profil professionnel du nouveau spécialiste en information au 21ème siècle, et les formations adéquates. Une Conférence aura lieu à l'automne prochain à Rome (Italie) rassemblant des spécialistes des bibliothèques, des archives, et des musées, afin d'approfondir le sujet, et un projet d'Université d'été pour la formation commune des 3 professions est en cours. Tout ceci en rapport avec les travaux du Conseil de l'Europe sur le social, la notion de citoyenneté, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, et le marché du travail. Donc, une série d'études dans des domaines concrets, où l'on reconnaît le rôle des bibliothèques en tant qu'acteur fondamental, et en liaison avec les autres professionnels de l'information et de la communication. Les conclusions de ces travaux seront naturellement disponibles à tous (même les non-européens), et doivent nous faire progresser pour développer le prestige et l'activité des bibliothèques.

Toujours dans le domaine de la formation, je voudrais juste mentionner ici un nouveau Programme de Formation développé en commun avec OCLC, et avec le soutien financier de celui-ci, qui concernera à partir de l'an 2000 des bibliothécaires de pays en voie de développement. Je ne vous donnerai pas ici plus d'information sur ce Programme, car il est prévu d'organiser une Conférence de Presse pour le présenter plus complètement, et je ne veux pas en divulguer d'avance le contenu. Mais enfin, sachez que c'est un Programme auquel nous travaillons depuis un an déjà avec OCLC, et que je suis extrêmement satisfaite de le voir aboutir, tout en espérant que d'autres organismes se joindront à nous pour le financement, afin d'en élargir la diversité et l'audience.

Dans le domaine de la normalisation, dont je vous disais l'an dernier à quel point il me tenait à cœur, je voudrais dire ici que l'IFLA participe depuis toujours notamment aux travaux du Comité Technique 46, Sous-Comité 9, et que nous sommes satisfaits de l'avancement des travaux sur le catalogage, les métadonnées, et les formats bibliographiques internationaux. Cependant, nous avons quelques inquiétudes sur le numéro d'identification nouvellement créé par les éditeurs, le « Digital Object Identifier » (DOI), et nous sommes extrêmement vigilants pour nous assurer que ce numéro n'empêche pas la bonne distribution des anciens systèmes de numérotation (ISBN et ISSN notamment), afin de ne pas avoir à changer de paramètres dans nos catalogues informatisés. Les spécialistes des bibliothèques y travaillent, et espèrent pouvoir conclure des accords avec les membres du groupe de travail DOI.

Dans le domaine des relations avec les éditeurs, après la très remarquée présentation du Dr Götze (des éditions Springer Verlag) l'année dernière à Amsterdam, un Comité de Travail (Task Force) a été créé pour développer ces relations, et conduire des négociations qui pourraient faciliter les rapports entre le monde de l'édition et le monde des bibliothèques : c'est bien sûr pour le copyright, mais aussi pour une réflexion commune sur la propriété intellectuelle, sur les possibilités de catalogage à la source par les éditeurs, en utilisant les mêmes métadonnées pour les deux professions, et sur la disponibilité des documents électroniques (avec accords de consortium ou non). Klaus-Dieter Lehmann, anciennement Directeur de la Deutsche Bibliotheek, et membre du Bureau Exécutif de l'IFLA, présidait ce Comité ; mais à la suite de sa récente nomination à la Fondation du Patrimoine Culturel à Berlin, il a dû démissionner à la fois du Bureau Exécutif, et de ce Comité. Nous espérons pouvoir annoncer bientôt son ou sa remplaçant(e). Ce travail est tout à fait prioritaire, car si nous pouvons espérer régler nos différents avec les éditeurs, c'est tout ce qui touche au document électronique qui pourrait être facilité, et à terme, moins cher.

Pour rester dans le domaine technique, puis-je rappeler qu'après le site miroir européen en France, le site miroir asiatique a été installé à Singapour et fonctionne régulièrement et avec efficacité. Vous pourrez en voir une démonstration sur le stand de la Bibliothèque Nationale dans le hall des expositions.

Une vision pour l'an 2000

L'IFLA est une institution qui existe depuis bien longtemps (1927 !). Comme toute institution de ce genre, il faut de temps à autre savoir prendre du recul, et analyser l'adéquation des structures courantes par rapport à l'évolution de la conjoncture, des technologies, et du métier de bibliothécaire.

C'est pourquoi il nous a semblé opportun, avec le Bureau Professionnel, d'amorcer une réflexion sur les statuts et les règles de procédure de l'IFLA. Un certain nombre de décisions anciennes ont paru soit obsolètes, soit inappropriées. Le Groupe de Travail sur la Révision des Statuts et des Règles de Procédure vous présentera ici son rapport. Toutes les composantes de l'IFLA y ont été associées, et les propositions ont déjà été discutées une première fois en Bureau Exécutif l'hiver dernier. Il s'agit pour l'IFLA d'aborder le prochain millénaire avec des structures adéquates, qui renforcent l'efficacité de ses actions, et qui favorisent la convergence des programmes professionnels.

L'année dernière à Amsterdam, je vous avais dit que mes priorités pour l'IFLA étaient : la formation, la normalisation, l'aide aux pays en développement, et le soutien à la liberté d'expression. Le Comité FAIFE nous rendra compte de son activité au cours de cette Conférence. Mais je peux déjà dire que l'IFLA sera bientôt membre de l'IFEX : International Freedom of Expression Exchange. Une résolution sur les 'bibliothèques et la liberté intellectuelle » vient d'être adoptée par le Bureau Exécutif et a été distribué dans les sacs de la Conférence. Tous les renseignements sur leur activité figurent dans notre site web réorganisé : www.ifla.org

Pour les autres sujets, vous voyez que le Programme suivi a bien été conforme aux engagements. Cette action, nous devons la continuer encore et encore, afin d'en améliorer toujours les résultats, et d'engager l'IFLA dans la voie de la rigueur et de l'efficacité à l'approche du nouveau millénaire. Pas de bogue de l'an 2000, ni pour l'IFLA, ni pour ses membres, mais au contraire, une activité décuplée, et toujours dans le sens de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. Telle sera notre devise pour l'année à venir.

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Latest Revision: July 28, 1999 Copyright © 1995-2000
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