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To Bangkok Conference programme

65th IFLA Council and General
Conference

Bangkok, Thailand,
August 20 - August 28, 1999


Code Number: 065-122-F
Division Number: II
Professional Group: Science and Technology Libraries
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 122
Simultaneous Interpretation:   No

La crise économique et autres défis dans l'accès à l'information scientifique et technique en Asie

Robert D. Stueart
Graduate School of Library and Information Science
Simmons College
Boston, Massachusetts, USA


Paper

Introduction

Je dois vous avertir au début de ma présentation. Bien qu'on m'ait demandé de parler de l'accès à l'information scientifique et technique en Asie, je ne prétends pas être un expert, une autorité sur la situation de chaque pays de l'Asie et de la zone pacifique, sans mentionner l'Australie et la Nouvelle Zélande qui ont contribué à la fois financièrement et professionnellement au développement de l'accès aux données dans le Sud, le Sud-Est et l'Est de l'Asie. Cela étant dit, cependant, j'ai eu la chance de travailler avec des collègues dans une douzaine de pays asiatiques, dès 1981 en Chine1 et plus récemment, en 1986 dans le Sud-Est asiatique, et plus particulièrement en Thaïlande où j'ai passé l'essentiel de ma vie professionnelle depuis 1994. J'ai parlé avec des collègues, j'ai observé et utilisé des systèmes et des services développés pour accéder à l'information scientifique et technique dans des pays allant, à l'est, de la Chine au Vietnam, en passant par le Laos, le Cambodge, la Thaïlande et le Myanmar jusqu'à la Malaisie, l'Indonésie et les Philippines. De plus, j'ai effectué des visites professionnelles au Japon, en Corée du Sud, en Inde et au Népal. Les systèmes et les services varient beaucoup, comme on peut s'y attendre, entre ces pays et dans les autres pays de la région. Dans chaque situation cependant, des collègues fournissent le meilleur service possible dans des circonstances parfois encourageantes, mais toujours difficiles. Si j'ai omis de mentionner certains développements, je m'en excuse, car mes remarques ne sont alimentées que par mes propres observations, mes lectures et mes entretiens. Cette présentation aurait pu être sous-titrée d'après l'expression chinoise : « les fleurs vues d'un cheval », parce qu'il est difficile de voir les fleurs quand on voyage à cheval - de même il est difficile de couvrir ce sujet compliqué d'un seul large trait de plume.

La crise économique

Un rapport récent du Centre de recherche sur le développement international établit que : « la différence la plus vitale entre pays développé et en développement est l'écart des connaissances - la capacité à générer, acquérir, diffuser et utiliser le savoir scientifique et technique ». Ceci renforce une idée développée plus tôt par le premier ministre malais Mahathir Mohammed qui disait : « Ce n'est pas par hasard qu'aujourd'hui il n'y a pas de pays riches et développés pauvres en matière d'information, ni de pays riches en information mais pauvres et sous-développés »2 Le plus grand défi pour l'Asie s'est mis en place au début de cette décade lorsque quelques économies connurent une croissance à deux chiffres alors que d'autres étaient solidement en expansion.. Mais cette effervescence économique ne devait pas durer. Ce qui est arrivé en Asie ces deux dernières années a mis fin à un schéma de croissance sans précédent sur les six dernières années. La crise économique mondiale a d'abord frappé l'Asie, en juillet 1996, elle a traversé les frontières et les pays, avec des ondes de choc en retour jusqu'à maintenant. La crise a forcé les gouvernements à réexaminer les politiques économiques et les priorités et elle a eu un impact sur les budgets de chaque institution. Cette crise est simplement le dernier défi pour beaucoup de pays en voie de développement qui traditionnellement, s'appuyaient plus sur la tradition orale que sur le papier pour la diffusion de l'information.

On a soutenu que la croissance des services d'information était un facteur significatif sous-tendant le bien être économique des pays et c'est par conséquent un indicateur majeur du succès ou de l'échec des économies des pays en développement3 Quelques décideurs en Asie reconnaissent maintenant qu'un accès en temps opportun à l'information est l'un des facteurs les plus importants pour la reprise et la croissance économique. Alors que certains n'ont pas encore accepté cette idée, d'autres développent, ou songent à renforcer, les politiques nationales d'information, pour retrouver la force d'impulsion qui animait les « Tigres d'Asie » et les pays qui émergeaient lorsque la crise a frappé. Juste au moment où beaucoup de pays asiatiques s'orientaient vers ce qu'on peut appeler la troisième phase de développement - après avoir abandonné le seul recours à la tradition orale au profit d'une confiance exclusive dans les sources imprimées - en installant des infrastructures technologiques au coeur d'économies fortes et avec la possibilité de devenir riches de connaissances, ils ont dû faire face à de nouveaux défis, essentiellement financiers, à cause de l'effondrement économique. Par exemple, en Thaïlande, la plupart des grandes bibliothèques universitaires, avant que la crise ne devienne manifeste, avaient récemment installé des systèmes intégrés, la plupart étant des systèmes INNOPAC par Innovative Interfaces Inc (III). Avec la chute libre de leur monnaie, les nouvelles priorités de ces bibliothèques sont devenues l'extension des réseaux en développant les schémas de ressources partagées, d'identification des pôles d'excellence des collections, en déterminant les responsabilités institutionnelles pour le partage des sujets et la couverture en périodiques, soit par des abonnements soit par des licences. De plus, deux réseaux indépendants, THAILINET, qui au départ ne concernait que les universités métropolitaines de Bangkok, et PULINET, composé d'universités de province, ont fait les premiers pas vers leur fusion. La coopération et le partage des ressources avaient atteint un niveau sophistiqué dans les bibliothèques de Thaïlande qui s'appuyaient sur des outils bibliographiques précédemment développés, tels que des catalogues collectifs et une liste collective de périodiques.4 L'un des premiers exemples de cette coopération fut donné par le Ministère des Sciences, de la Technologie et de l'Environnement (MOSTE) qui a favorisé l'établissement d'un réseau intégrant les bases de données, les catalogues partagés de livres et périodiques et même les CD ROM. Grâce à ces efforts, l'accès aux bases scientifiques et technologiques est possible. Les périodiques en texte intégral sur CD ROM et en ligne sont disponibles, alors qu'un nombre important d'institutions universitaires ont un accès en ligne aux recherches bibliographiques de documents non thaï par le service First Search d'OCLC ou CARL d'Uncover. De plus, le Centre national d'électronique et d'informatique (NECTEC), à travers le MOSTE, a fourni des crédits substantiels aux bibliothèques universitaires et spécialisées pour mettre en place des réseaux. Le Ministère des affaires universitaires et le Ministère de l'Education ont aussi apporté une aide financière et technique à travers les comités professionnels.

Un schéma semblable peut être observé dans d'autres pays de la région. Par exemple, aux Philippines, le système TINLIB de IME a été installé dans la plupart des grandes bibliothèques universitaires et les réseaux coopératifs ont été développés dans les mêmes buts. Cependant, étant donné le coût de matériels puissants et de logiciels sophistiqués, beaucoup de bibliothèques de la région, grandes et petites, utilisent toujours un matériel de type PC et le logiciel Micro CDS/ISIS, qui est distribué gratuitement par l'Unesco aux organisations de bibliothèques des pays en développement..

S'il y a un côté positif à cette crise économique, c'est que beaucoup d'institutions, soit par conviction, soit par nécessité, se concentrent désormais sur des stratégies de coordination de l'information, au niveau local et au niveau national. Cet accent mis davantage sur la coopération et la coordination des ressources et des services, particulièrement dans le champ scientifique et technique, propose aux bibliothécaires et autres gestionnaires de l'information de nouveaux défis, afin de fournir à temps une information à jour, pertinente, accessible, à un prix raisonnable, à une société de plus en plus dépendante de l'information. Dans ce processus, les gouvernements et les organisations ont été obligés de considérer non seulement le coût d'acquisition de l'information, mais sa valeur. D'abord, « Qu'est-ce que ça coûte d'avoir les documents et les services disponibles? », et tout aussi importante la question : « Qu'est-ce que ça coûte de ne pas avoir accès à l'information nécessaire à une organisation ou un individu pour atteindre un but ou prendre une décision vitale? ». Je me souviens d'une citation d'Oscar Wilde qui écrivait : « aujourd'hui, les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien ». Les décideurs en Asie commencent trop lentement à reconnaître les bénéfices économiques de l'accès à l'information.

La réponse des bibliothèques à la crise économique

Simultanément, les bibliothèques d'Asie ont dû lutter pour rester à flot devant l'explosion de la documentation imprimée et de son coût, tout en introduisant des nouvelles technologies et en formant le personnel pour accéder de plus en plus rapidement à des sources d'information de plus en plus variées, en faisant face à l'accumulation des coûts. Par malchance, alors que les bibliothèques commençaient tout juste à explorer les nouvelles technologies pour franchir le cap, elles ont dû faire face à une période d'inflation rapide du coût régulier des sources scientifiques et techniques et de déflation des monnaies locales. Il est facile de justifier des ressources financières supplémentaires, mais difficile de les assurer dans l'environnement actuel, surtout avec les fluctuations monétaires. Un bon exemple est ce qui est arrivé au pays qui nous accueille, la Thaïlande. En juillet 1997, le gouvernement Thaï a décidé de laisser flotter la monnaie locale, le baht. Avant cette date, le taux de change était de l'ordre de 25 bahts pour un dollar US. Dramatiquement, à un moment de l'année dernière, le taux de change a atteint 50 bahts pour un dollar US, soit une augmentation de 100% sur les achats étrangers. Certes, cette tendance inflationniste n'est pas limité à un seul pays ou même à la région asiatique. Ces deux dernières années, « 40% de l'économie mondiale sont passés d'une croissance vigoureuse à la récession ou la dépression »5 Quelle institution peut maintenir le développement de la bibliothèque avec un tel taux d'augmentation? Beaucoup de bibliothèques en Asie ont dû supprimer des périodiques de recherche et faire marche arrière sur les licences d'accès en ligne au texte intégral, une tendance qui peut aboutir à l'incapacité de se maintenir au niveau de la production académique. Ces restrictions ont été ressenties par tous les pays de la région, des « Cinq Tigres » au Japon et à la Chine, et certainement par tous ceux dont l'économie n'est pas florissante. Les bibliothèques universitaires examinent continuellement, et non plus juste occasionnellement, ce qui est fondamental dans l'offre de cursus de leurs institutions, et y adhèrent strictement comme directives d'achat et d'abonnement. Des choix drastiques doivent être faits. Inutile de préciser que ces coûts prohibitifs produisent une diminution des ressources qui finalement limite les services. De surcroît, la possibilité pour une bibliothèque asiatique de répondre aux besoins d'information de ses usagers est gravement menacée par la tendance actuelle qui cherche à mettre en place un Internet totalement commercial. Le débat en cours, reflété dans les délibérations de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO), se centre sur le droit d'auteur des bases de données6 De façon encourageante pour les bibliothèques d'Asie, alors que le sort du «bon usage» reste à déterminer, le préambule du nouveau traité proposé pour le droit d'auteur et discuté par WIPO reconnaît le besoin de maintenir un équilibre entre les intérêts des auteurs et l'intérêt public, particulièrement en ce qui concerne l'accès à l'information pour l'éducation et la recherche.

Les autres défis

En plus de la situation économique, beaucoup d'autres défis se font jour en Asie pour l'accès à la documentation scientifique et technique, dans des institutions qui essaient de développer un accès globalisé. De nouveau, j'insiste sur le fait que l'Asie n'est pas seule dans ce combat, mais il est plus accentué dans certains pays de la région. Ces défis manifestes sont :

  1. Distribution inégale des richesses dans la zone. Il y a un écart de développement qui s'accentue entre les pays. Les pays les plus faibles, économiquement et dans les structures d'information, deviennent de plus en plus dépendants des pays d'Asie les plus riches, des organisations non gouvernementales (ONG), et de l'extérieur pour l'accès aux nouvelles connaissances. Ceci met en relief l'inégalité de développement des pays les plus faibles, qui restent plus faibles parce que leur besoin d'accès aux nouvelles technologies implique un plus grand investissement financier pour la formation et les coûts de démarrage.7

  2. Les finalités culturelles jouent un rôle déterminant. Il y a le souci de la disponibilité et de l'accessibilité des données domestiques ou locales dans l'espace international, avec en corollaire, l'idée qu'un flot d'information ouvert est opposé aux autres intérêts nationaux. Les exemples en sont évidents dans au moins un des pays voisin où l'accès à Internet est toujours officiellement non disponible, la raison la plus souvent invoquée étant d'ordre culturel. L'influence extérieure sur les ressources authentiquement nationales peut aussi être mal ressentie. La souveraineté culturelle, incluant les valeurs de l'héritage indigène, les coutumes, la langue et la sécurité nationale sont les points clefs de ce scénario. Ceci nous rappelle que si la production de l'information et les industries de l'information sont globales, les politiques de l'information sont locales. Par exemple, une politique locale de télécommunication a un impact sur l'usage de l'information dans l'économie générale, ce qui prolonge le débat sur les effets du transfert international des données, les aspects culturels étant les plus utilisés comme arguments politiques. Plusieurs pays ont limité l'accès à Internet pour des raisons différentes. D'un autre côté, penser l'accès à l'information scientifique et technique sur Internet, n'est-ce-pas estimer que tout le monde connaît l'anglais? De plus, les influences des émissions étrangères, des programmes radio et TV importés, des films et des autres produits d'information en langue étrangères sont violentes. Les débats sur « le droit de savoir » sont formulés en terme de culture et de sécurité nationale. Dans cette région, il y a une séparation visible entre le besoin d'échange d'information et la protection des valeurs culturelles. Ceci inclut même la télédétection par satellite. Certains considèrent la télédétection comme une menace pour les pays en développement parce que ces pays n'ont pas de contrôle sur les données collectées par satellite.

  3. L'absence d'accès organisé pose problème. Ceci inclut l'insuffisance des classification ou des systèmes de recherche et le besoin de développer et d'appliquer des normes communes. Un exemple est donné par nos collègues du Vietnam et de la Mongolie qui souhaitent faciliter un meilleur accès à leurs ressources. Ayant décidé d'abandonner le système BBK, utilisé précédemment, ils sont actuellement engagés dans la recherche du système de classification existant le plus approprié au développement de leurs bibliothèques et systèmes d'information. Il y a aussi le problème de la standardisation du format des enregistrements informatiques. Il faut aussi répondre au défi de l'adaptation des systèmes aux écritures locales, que ce soit le CJK (chinois, japonais, coréen) ou tout autre écriture non latine, y compris le thaï. Les professionnels thaïlandais ont résolu avec succès la plupart des obstacles rencontrés lors de la mise en oeuvre des systèmes en ligne. La plupart d'entre vous savent maintenant que le thaï n'est pas une écriture latine et qu'il possède des caractéristiques assez uniques : l'écriture est continue, sans interruption entre les mots et les phrases, les voyelles sont écrites avant, après, au-dessus ou en-dessous des consonnes. A côté de l'organisation des documents, il y a des manques plus fondamentaux dans les collections. Dans quelques pays, les collections sont de qualité insuffisante, particulièrement les collections de périodiques qui ont des lacunes et des doublons au niveau national. Certains pays ont été incapables d'acheter des documents ces dernières années ou ont été limité aux coupons d'achat de l'UNESCO. Il y a très peu d'argent pour les livres, les périodiques et les autres supports au Laos, au Cambodge et au Myanmar. Les taxes gouvernementales gênent aussi le développement dans certains cas. Par exemple, il y a quelques années, la Bibliothèque nationale du Laos, une institution gouvernementale, a reçu un don d'étagères de la Société bouddhiste du Japon mais elle n'a pas pu les installer parce qu'elle n'avait pas les crédits suffisants pour payer les taxes d'importation imposées par le gouvernement, en conséquence, les étagères croupissent dans un entrepôt. Il y a aussi des exemples d'absence de dépôt légal et de contrôle bibliographique par une bibliographie nationale, deux éléments importants dans le développement de service d'information. Ces insuffisances montrent que parfois l'information nécessaire existe, mais qu'elle n'est pas disponible, parce qu'il n'y a pas d'endroit pour la consulter, même si elle est imprimée. Il est très frappant de constater que moins de 1% de toutes les bases de données bibliographiques et numériques proviennent de pays en développement.

  4. L'absence de sophistication technologique, incluant la compatibilité des systèmes, la non fiabilité des télécommunications et parfois l'alimentation électrique irrégulière, l'insuffisance de la maintenance des équipements et même le manque de fournitures gênent fortement les efforts dans certains endroits. Dans quelques pays, il n'y a même pas assez de lignes téléphoniques pour développer un réseau basique d'accès en ligne. Parfois, l'infrastructure manque pour assurer la continuité des accès. Les méthodes traditionnelles de collecte de l'information, de traitement, de stockage et de diffusion prédominent toujours dans quelques pays.

  5. En Asie, on a tendance a considérer le droit d'auteur comme un refus d'accès. Bien entendu, aucune discussion sur les obstacles ne sera complète sans au moins faire allusion à cet aspect. C'est un point essentiel parce que la propriété intellectuelle est un caractère fondamental d'une politique nationale de l'information. Dans le même temps, le renforcement des lois sur la propriété intellectuelle se révèle inefficace devant la copie systématique et parfois commerciale de textes entiers. Les décisions positives relatives au «bon usage» des ressources électroniques et une relecture de l'interprétation du droit d'auteur pour les imprimés devrait grandement faciliter l'accès dans beaucoup de pays d'Asie. Il doit y avoir « l'équilibre entre les droits d'utiliser les sources d'information et les droits de contrôler leur usage »8 Le principal objectif de la législation sur le droit d'auteur est : « non de rémunérer les auteurs, mais de promouvoir le progrès des sciences et des arts utiles », comme l'a si bien établi un décret de la Cour suprême des Etats-Unis. Une résolution sur le moyen d'adapter les droits de distribution à la technologie électronique et à la mise en réseau éviterait bien des migraines.

  6. Finalement, il y a l'absence d'une masse critique de professionnels. C'est mon thème permanent. Dans beaucoup de pays, il y a un manque très grave de professionnels de l'information, bien formés, capables de développer des services pour stocker, traiter, analyser, mettre en forme et diffuser l'information scientifique et technique. « La gestion efficace de l'information exige des professionnels qui comprennent l'information, comment elle est produite, organisée, recherchée et utilisée par des gens dans leur travail et leur vie professionnelle. L'une des activités les plus importante dans la société de l'information est le maintien d'un cadre de professionnels qualifiés de l'information »9 Bien sur, ce cadre doit être en phase avec les sources et la technologie, ce qui implique un engagement de formation continue pour les individus et aussi des actions de formation du personnel pour chaque institution. Un tel schéma n'est pas encore fixé en Asie. L'obsolescence est l'un des plus sérieux problèmes que doit partout affronter la profession, et plus encore ici. « L'obsolescence est le moment à partir duquel les professionnels et les autres employés manquent de connaissances à jour ou des compétences nécessaires pour rester performants dans les activités courantes »10 Les causes de l'obsolescence sont multiples, mais elles comprennent : « 1) l'explosion de l'information et les changements dynamiques stimulés par la révolution des savoirs ; 2) les caractéristiques personnelles, particulièrement celles de nature psychologique ; et 3) l'environnement de travail »11 Plusieurs pays voisins de notre lieu de rencontre d'aujourd'hui n'ont pas de programme de bibliothéconomie, ou, dans certains cas, des programmes de bibliothéconomie très sommaires, assurés par des enseignants atteignant ou ayant dépassé l'âge de la retraite, dont les diplômes ont été obtenus il y a quarante ou cinquante ans et qui ne connaissent pas ou très peu les technologies avancées.

Conclusion

Le plus grand obstacle dans l'accès à l'information pour les bibliothèques en Asie n'est pas la technologie, mais plutôt les coûts et les prix, ainsi que les politiques éventuelles et les règlements qui les renforcent. La plus grande frustration, pour des professionnels essayant de faciliter les accès, est de constater que le texte intégral scientifique et l'information technologique cités dans les bases de données bibliographiques restent inaccessibles financièrement pour la plupart de ces bibliothèques. L'éducation de professionnels et d'utilisateurs individuels sur leur bon ou mauvais usage de l'information peut grandement contribuer à résoudre le problème, peut-être même plus que le développement de systèmes complexes ou l'introduction de technologies avancées.

Annexe

La réponse des bibliothèque

Le partage des ressources et la coopération entre bibliothèques ont une longue histoire dans cette partie du monde. Les développements récents illustrent cet engagement permanent. Ceci n'a pas l'ambition d'être une liste exhaustive, c'est simplement un exemple du développement de systèmes d'accès à l'information scientifique et technique en Asie.

Bangladesh : BANDASOC (Bangladesh National Scientific and Technical Documentation Center) fournit de l'information scientifique et technique aux scientifiques, aux techniciens, aux industriels, aux planificateurs et aux décideurs politiques pour développer le bien être économique du pays en utilisant BANSLINK (Bangladesh National Scientific and Library Information Network)

China : ISTIC (Institut of Science and Technical Information of China) rassemble et traite les documents chinois et autres, au même titre que les bases de données développées pour les documents chinois et coordonne un réseau national d'accès en ligne. NTSC (National Scientific and Technic Commission) est responsable de la collecte et de la diffusion de l'information gouvernementale dans ces domaines et le DSTI (Department of Scientific and Technical Information) de la Commission d'Etat scientifique et technique est responsable des services d'information scientifique et technique dans le pays.

India : INSDOC (Indian National Scientific documentation Center) est responsable du développement de sources d'information pertinentes dans le domaine des sciences et de la technologie pour compléter et augmenter toutes les autres sources de niveau national ; pour développer les liens entre systèmes d'information dans tout le pays ; pour constituer un dépôt national de tous les rapports et travaux scientifiques (publiés ou non) indiens. La Bibliothèque nationale scientifique a constitué une très importante collection de littérature scientifique indienne. NISSAT (National Information Systems in Science and Technology) fonctionne comme le point focal national dans le champ de l'information scientifique et technique.

Indonésie : PDIN est une partie de l'Indonesian National Scientific Documentation Center. C'est un réseau national pour les bibliothèques, la documentation et les sciences de l'information. C'est le centre désigné et le point focal national pour - 1) le développement des collections nationales de littérature et le transfert d'information, - 2) la gestion de la littérature scientifique et technologique produite par l'Indonésie, à travers la bibliographie nationale. Il - 3) promeut aussi la coopération régionale et globale pour le transfert de l'information scientifique et technique nécessaire au développement national.

Japon : NSCIS (National Center for Science Information Systems) est semblable aux autres présentés ici.

Corée : KIET (Korean Institute of Science and Technology) est responsable de la diffusion de l'information technologique. Le Système national d'information technologique gère une base de données centralisée, il est soutenu par le KAIST ( Korean Advanced Institute of Science and Technology).

Malaisie : MASTIC (Malaysian Science and Technology Information Center) achète et organise les documents scientifiques et technologiques, il assure le traitement et l'analyse de l'information. MOSTE (Ministry of Science, Technology and the Environment ) soutient le projet JARIG (Joint Advanced Research Integrated Networking) pour l'échange d'information scientifique et technique.

Pakistan : PASTIC (Pakistan Scientific and Technical Information Center) offre la même coordination des activités que les organisations nommées ci-dessus.

Philippines : DOST (Department of Science and Technology) soutient un réseau pour - 1) construire des ressources et des services en bibliothèques et - 2) fournir la connectivité en utilisant les autoroutes de l'information aux Philippines. Son ESEP (Engineering and Science Education Project) a été possible grâce à un prêt de la Banque mondiale (comme plusieurs des autres projets mentionnés ici. L'Asia Development Bank donne aussi des fonds importants pour ces activités). Le S&T InfoWeb est la base de l'information scientifique et technique et des services de communication aux Philippines. Il est développé et maintenu par le Science and Technology Information Institute, une agence du Department of Science and Technology. Leur NISST (le National Information System for Science and Technology) intègre le système d'information scientifique et technologique dans une base de données.

Thaïlande : NECTEC (Le National Electronics and Computer Technology Center) donne des fonds, par l'intermédiaire du Ministère de la Science, de la Technologie et de l'environnement (MOSTE) pour créer un réseau de bibliothèques au niveau national. NIDCST (National Documentation Center for Science and Technology), en plus des institutions déjà citées dans cet article, est impliqué dans la coordination de l'information scientifique et technique.

Vietnam : MOSTE (Ministery of Science, Technology and the Environment) est responsable de la gestion de la science, de la technologie et de l'environnement au niveau national et par l'intermédiaire de ses NACESTID (National Center for Science and Technology Information and Documentation), il est responsable de l'organisation d'un réseau national pour l'information scientifique et technique, il soutient un réseau d'information scientifique et technique. La base de données SCITEC décrit les documents vietnamiens et les articles dans les domaines scientifiques et technologiques.

Notes:

1 Où la seconde édition de mon manuel, intitulé « Library management » a été traduit en chinois, aussi bien qu'en Corée où la dernière édition « Library and information center management » a été traduite en coréen

2 H. Nagy, "Information Technology in World Bank Lending: Increasing the Development and Development Impact,: World Bank Discussion Papers, v. 120 (1991)

3 UNCTSD, "Towards an information technology resources strategy in development," ATAS Bulletin, v. 3 (1986):163-65.

4 Praditta Siripan, "Library networking in Thailand: a pursuit toward resource sharing," Asian Libraries, v. 2 (March 1993):11.

5 "The Three Marketeers," Time, v. 153, no. 6 (Feb. 15, 1999):36.

6 James Neal, "Copyright & Cyberspace: A Librarian's View of the WIPO Conference," American Libraries, v. 28, no. 2 (Feb. 1997):34-37.

7 K. P. Broadbent, "Challenges for development in the Asia-Pacific region," Journal of Information Science, v. 18 (1992):196.

8 Robert M. Hayes, "The Needs of Science and Technology," in Sci-Tech Libraries of the Future, p. 14.

9 Robert D. Stueart, in A Curriculum for an Information Society, UNESCO Principal Regional Office for Asia and the Pacific, Bangkok, 1998, p. 3.

10 Robert D. Stueart, "Preparing Information Professionals for the Next Century," Education for Information, vol. 16, no. 3 (Sept. 1998):248.

11 Robert D. Stueart, "Continuing Education - Who's Responsible?" Arkansas Libraries, v. 34 (1977): 10.

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