As of 22 April 2009 this website is 'frozen' in time — see the current IFLA websites
This old website and all of its content will stay on as archive – http://archive.ifla.org
The most effective preventive measure against paper decay lays in papemaking, namely in manufacturing of acid-free and permanent paper for printed and manuscript documents. In Hungary there have been many efforts taken for research, spreading and producing of permanent paper for libraries and archives. The composition of a permanent paper suitable for copying of newspapers onto it has been developed by the National Library and the Paper Research Institute. By the early 90s all Hungarian papermills which produce writing and printing papers converted their technology for alkaline papermaking. The ratio of acid paper in book publishing in Hungary changed from 98,5% to 15% between 1986 and 1996.
Les enquêtes qui ont été menées dans les différentes bibliothèques à travers le monde montrent qu'il existe d'énormes quantités de livres, journaux et autres documents imprimés ou manuscrits déjà fragilisés aussi bien en Europe, qu'en Amérique ou en Asie. Aux USA, 80 millions de livres ont déjà un papier cassant, en Allemagne (dans la seule partie ouest) 30 millions. A la National Széchényi Library - la Bibliothèque nationale de Hongrie -, le papier est fragile dans 10% des livres, soit 230 000 volumes. A côté des livres, il y a également un demi-million de billets de théâtre dont la plupart sont acides et/ou cassants. Il existe évidemment de nombreux autres types de documents manuscrits ou imprimés sur papier acide et dans un état de plus ou moins grande fragilité.
Parmi eux, la plus importante est la collection de la presse, qui comporte aujourd'hui environ 300 000 volumes (périodiques et presse). Leur proportion respective ne peut être déterminée précisément bien qu'un département séparé pour la presse ait été créé en 1888 au sein de la bibliothèque. Mais plus tard les autres périodiques y ont été ajoutés.
En Hongrie, la conservation de la presse est une tâche qui incombe principalement à la Bibliothèque nationale. Dans les autres bibliothèques, les journaux qui sont conservés définitivement seront reliés un jour ou l'autre et conservés dans des conditions variées - parfois très médiocres. Environ 70% de la presse ancienne - antérieure à 1952 - hongroise ne peut être trouvée, dans un relatif état de complétude, qu'à la Bibliothèque nationale. Mais la Bibliothèque nationale n'a jamais eu les moyens suffisants pour stocker et relier correctement tous ces journaux. C'est pour cette raison, au delà de l'acidité et de la fragilité inhérente de leurs papiers, que dans les années 60 une très grande quantité était en mauvais état : très cassants, tombant en miettes, jaunes et même marrons.
Pour conserver autant que possible l'information contenue dans la presse, il a été décidé de microfilmer toute la presse hongroise de la Bibliothèque nationale. Les moyens budgétaires, techniques et humains pour ce travail ont été fournis par le gouvernement. Depuis 1969, le microfilmage rétrospectif de la presse est en cours et environ un million de pages sont reproduites annuellement. Avant le microfilmage, des réparations plus ou moins importantes, voire une restauration complète, sont effectuées sur les journaux anciens pour obtenir la meilleure lisibilité possible. Quand le papier est très cassant et s'émiette, nous le désacidifions et le renforçons. Ce renforcement est effectué par doublage de polyéthylène ou de papier japon.
Les films de première génération (microfilms négatifs-mères) sont préservés dans leur fonction d'archivage par des conditions de stockage avec air climatisé à 15-16°C et 30-40% d'humidité relative. Il n'y a pas de deuxième génération de négatifs. Les films positifs sont conservés dans les magasins de la presse. Les originaux ne sont plus consultés que de manière exceptionnelle à partir du moment où la copie en film positif est disponible. Après microfilmage les originaux sont conservés à la Bibliothèque nationale, dans la mesure où l'essentiel de la presse ancienne ne peut être trouvé que là, et le plus souvent en un seul exemplaire. S'ils ne sont pas reliés, les originaux sont placés dans des boîtes en carton ondulé faites sur mesure, doublées de papier alcalin. Le même mode de conservation est appliqué aux exemplaires de conservation de la presse courante. Le second exemplaire de la presse courante est relié pour pouvoir être consulté jusqu'à son microfilmage.
Les microfilms de la presse sont régulièrement enregistrés et publiés dans les catalogues de la Bibliothèque nationale, ce qui permet aux autres bibliothèques de passer commande - à titre onéreux - de ces microfilms pour compléter ou préserver leurs propres collections. Les microfilms réalisés par la Bibliothèque nationale sont le plus complets possible, puisque, lorsque les titres ne sont pas complets à la Bibliothèque nationale, les parties manquantes sont recherchées dans les autres bibliothèques. La Bibliothèque nationale a aussi microfilmé la presse hongroise (Hungarica) conservés dans les bibliothèques de pays voisins (Autriche, Slovaquie, République tchèque, Serbie et Croatie).
En 1997, un nouveau projet a été lancé à la Bibliothèque nationale : le microfilmage de certains livres fragiles. Le premier critère de sélection pour le microfilmage est le degré d'utilisation. Après sa première communication, le livre fragile est placé dans un conditionnement d'attente - s'il n'y était pas déjà - sur lequel on note la date de communication. La seconde communication est également notée, puis - après la troisième communication - le livre est microfilmé. Lorsque le microfilm positif est disponible, il est inscrit sur la boîte : "Ce livre est consultable uniquement sur microfilm". Si le papier du livre est extrêmement cassant, il sera même microfilmé avant ou juste après la première communication.
En Hongrie, les premiers essais des usines à papier pour produire du papier en milieu neutre en utilisant un agent d'encollage synthétique et du carbonate de calcium comme charge furent menés entre 1975 et 1980, mais à cette époque l'introduction de ces technologies dans la fabrication de papier d'écriture ou d'impression fut contrecarrée par l'instabilité de la dispersion des produits d'encollage et par des coûts trop élevés. Après ces premiers essais, la première percée véritable se fit en 1984, lorsque l'une des machines à papier de l'usine de Szolnok fut convertie à l'utilisation de matières non acides. Cette conversion fut rendue nécessaire parce que les déchets sur la machine d'encollage qui utilisait un pigment au carbonate de calcium ne pouvaient être recyclés tant que le milieu était acide. La conversion signifiait que non seulement le sulfate d'aluminium ne serait plus utilisé mais que l'introduction d'un agent d'encollage synthétique entraînait des changements dans l'ensemble du procédé de fabrication du papier. La conversion réussie de Szolnok, les prix en augmentation des agents d'encollage à base de résine de pin (qui nécessitent un milieu acide), le prix raisonnable et les qualités et quantités toujours croissantes des charges faites à partir de carbonates hongrois convainquirent les autres papetiers aussi. Le pourcentage de papier d'écriture et d'impression sans acide produit en Hongrie donne une indication très claire de la tendance : de 10% en 1984 à 30% en 1986, plus de 60% en 1990 et 100% aujourd'hui.
Dans les années 1980, le groupe de recherche en conservation de la Bibliothèque nationale a mené de nombreuses expériences avec un papetier et l'Institut de recherche sur le papier pour mettre au point un papier permanent sans lignine et sans acide, fin mais solide, avec une bonne opacité. La Bibliothèque nationale pensait photocopier sur ce papier la presse courante reçue par dépôt légal, afin de réduire la masse des documents qui auront des besoins de conservation dans l'avenir. Au début des années 90, nous avons réussi à mettre au point la bonne composition pour ce papier, mais ces dernières années, la bibliothèque n'a pas eu les moyens financiers de faire produire un papier fin d'une grande résistance mécanique (qui ne contiendrait pas de pâte mécanique mais de la pâte de coton et de pin), ni pour acquérir une photocopieuse d'une taille suffisante pour la photocopie de journaux.
Dans le même temps, les technologies de fabrication du papier journal importé en Hongrie ont également changé. Le milieu acide dans lequel l'encollage était jusque là effectué a été converti en milieu neutre, voire alcalin, et cela a rendu possible l'utilisation de charges au carbonate de calcium. Ainsi, ce papier journal n'étant plus acide, mais au contraire légèrement alcalin, ne se dégrade pas aussi vite et aussi gravement que le papier acide. Mais en raison de la faible qualité de sa composition fibreuse, sa tenue mécanique n'est pas suffisante pour conserver sa solidité de départ très longtemps.
De la même manière que les fabricants de papier journal, de nombreux fabricants de papier d'écriture ou d'impression d'Europe centrale ou occidentale ont opéré la conversion de leur procédé de fabrication de l'encollage en milieu acide vers l'encollage en milieu neutre ou alcalin. Cela a rendu possible l'usage d'une charge alcaline, le carbonate de calcium, à la place du kaolin qui est certes neutre mais sans effet sur la permanence du papier. Dans la seconde moitié des années 80, le prix des carbonates, qui ont un meilleur résultat en terme de blancheur des papiers, a diminué, rendant possible la production du papier sans acide plus économique. Cela est important car le coût est un facteur dominant dans l'industrie, contrairement à la permanence.
La quantité de papier non acide fabriquée en Hongrie n'est pas égale à la quantité actuellement consommée, en tenant compte des importations et des exportations. En conséquence de la complète libéralisation des importations en Hongrie à partir de 1989-90 de grandes quantités de papier d'impression ont été importées, les nombreux nouveaux éditeurs et imprimeurs préférant souvent le papier étranger en raison de sa bonne qualité et de son prix relativement bas.
Sachant le grand changement intervenu entre 1986 et 1996 dans la production des papiers d'impression non acides en Hongrie et le fait qu'une grande quantité de papier a été importée de l'Europe occidentale, centrale et du nord pour les livres publiés en Hongrie depuis une dizaine d'années, on peut admettre que la position dominante du livre sur papier acide a pris fin. Pour avoir une vision claire de la question, nous avons testé l'acidité/alcalinité et la présence de lignine dans le papier des livres entrés à la Bibliothèque nationale par dépôt légal entre 1986 et 1996. Un échantillon statistiquement représentatif de 450 livres imprimés sur papier non couché a été établi et testé. Les résultats sont présentés dans le tableau 1.
Le pourcentage de papier sans acide utilisé pour l'impression des livres semble se stabiliser en Hongrie à 85% pour les cinq dernières années. Cela prouve d'une part que l'encollage en milieu neutre ou alcalin et l'utilisation de carbonate de calcium comme charge progressent régulièrement dans la technologie papetière européenne, d'autre part que l'usage de papiers d'impression neutres ou permanents est déjà majoritaire en Hongrie.
En 1993 et 1994, l'Institut de recherche pour l'industrie papetière a testé dix papiers différents (impression, photocopie, conservation) produits par trois usines hongroises, afin de déterminer si ces papiers répondaient aux prescriptions de la norme ISO 9706. Les Archives nationales et la Bibliothèque nationale étaient à l'initiative de cette campagne de tests. Tous les papiers étaient conformes aux prescriptions, mais les fabricants n'avaient pas attaché une grande importance à cela, la preuve en était qu'ils n'avaient pas mentionné cette permanence de leurs papiers dans les caractéristiques de leurs produits. Les éditeurs et les imprimeurs ne pouvaient donc avoir l'information et ils ne pouvaient utiliser délibérément ces papiers sans acide et souvent permanents, même s'ils le souhaitaient. Et à l'intérieur des documents publiés, ils ne pouvaient pas faire figurer la mention "Ce papier est conforme aux prescriptions de la norme…". Je pense pour cette raison que les bibliothèques et les associations de bibliothécaires doivent poursuivre leurs efforts pour que la qualité du papier (y compris la permanence) soit bien indiquée dans les descriptifs des produits des papetiers. Le nom, la qualité et l'origine du papier ainsi que le nom exact du fabricant devraient également figurer sur les documents publiés. Cela fournirait une base pour l'estimation de la durée de vie de chaque document, notamment lorsque les propriétés de vieillissement du papier utilisé sont connues.
Tableau 1
Le papier dans 450 livres
Année d'édition | Acide | Neutre ou alcalin | ||
---|---|---|---|---|
Avec pâte mécanique | Sans pâte mécanique | Avec pâte mécanique | Sans pâte mécanique | |
1986 | 18% | 80,5% | - | 4,2% |
Total : 98,5%* | Total : 4,2%* | |||
1989 | 32% | 37,5% | 1,4% | 30,6% |
Total : 69,5%* | Total : 32%* | |||
1992 | 8,3% | 4.2% | 25% | 62,5% |
Total : 12;5% | Total : 87,5% | |||
1993-96 | 10,2% | 4,8% | 11,5% | 73,5% |
Total : 15% | Total : 85% |
* Le total est supérieur à 100%, car certains livres contenaient des papiers acides et des papiers neutres assemblés dans le même document. Ces livres ont été comptés dans les deux catégories.