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   64th IFLA General Conference
   August 16 - August 21, 1998

 


Code Number: 057-136-F
Division Number: VII.
Professional Group: Continuing Professional Education
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 136.
Simultaneous Interpretation:   No

Les sondages sur le programme d'études de l'éducation continue apportent plus de questions que de réponses

Ruth Hafter

et

Blanche Woolls

San Jose State University
San Jose, California
United States


Résumé :

Analyse des résultats de cinq sondages récents sur ce que souhaitent les bibliothécaires, en ce qui a trait au contenu et à la forme des cours d'éducation continue offerts. L'étude se concentre sur les différences apparentes entre les planificateurs de bibliothèques et les bibliothécaires sur le marché du travail dans leur vision du but, du contenu et du contenu intellectuel des programmes et des cours d'éducation continue proposés. Il faudrait que les professeurs de bibliothéconomie encouragent les conversations professionnelles et les dialogues universels sur les programmes d'éducation continue appropriés. Les contraintes à l'initiation d'un programme d'éducation continue dans une institution décernant des diplômes sont exposés. Une mise à jour sera présentée à la réunion CPERT.


Paper

Introduction

Le monde de l'information changeant rapidement et l'usage grandissant d'une grande variété de sources d'information électroniques ont créé un consensus parmi les planificateurs, les bibliothécaires sur le marché du travail, les gestionnaires et les enseignants. Tous ces groupes s'entendent pour dire que l'apprentissage tout au long de la vie est maintenant essentiel à la survie et au développement professionnel de chaque bibliothécaire et ce ci s'applique à l'ensemble des professions de l'information. En Californie, la baisse de l'économie du début des années 1990 a donné lieu à une forte impulsion de développer de nouveaux programmes d'enseignement étendus et innovateurs. Les compressions dans les fonds publics et dans les diminutions des profits des entreprises ont mené à la perte de plusieurs postes dans les bibliothèques publiques, à des compressions budgétaires significatives, à des menaces de fermeture des programmes de bibliothéconomie et des sciences de l'information à la University of California Los Angeles et Berkeley, au démantèlement de plusieurs bibliothèques spécialisées et à la croissance de l'impartition pour tous les types de bibliothèques. Depuis environ 1995, les tâches demandées au bibliothécaires ont beaucoup changé : ils sont passés des compétences directes, des applications et des services au public aux autres employés et à la demande grandissante de devenir professeurs en information et de consacrer plus de temps à la planification, à la formation et aux activités de recherche dans l'organisation.

La faculté de bibliothéconomie et des sciences de l'information de la San Jose University a tenté de répondre à la demande croissante en éducation continue et de développer des programmes appropriés pour une grande partie des travailleurs de l'information. Plus particulièrement, l'ancien directeur de l'école, Dr Stuart Sutton, a travaillé en collaboration avec la California Library Association (CLA) et son groupe de travail sur l'avenir de la profession de bibliothécaire pour rédiger une série de recommandations sur la planification de l'éducation en bibliothéconomie et en sciences de l'information dans tout l'État. Le Dr Blanche Woolls, la présente directrice de l'école, s'est toujours intéresssée à l'éducation continue, surtout pour les bibliothécaires des milieux scolaires et public. Elle était présentatrice à la 3e conférence IFLA CPERT (Third International Conference on Continuing Education for the Library and Information Professions). En 1995, le Dr Ruth Hafter s'est vue décerner une bourse du Département de l'éducation pour mettre sur pied un institut d'été sur l'ethnologie et le comportement dans la recherche de l'information. Durant les deux dernières années, elle a travaillé en collaboration avec le bureau du président de la California State University (CSU) à la préparation d'un séminaire de deux jours sur l'implantation des changements technologiques. Mme Hafter a aussi travaillé à améliorer les programmes d'un groupe de gestionnaires de l'information provenant de plusieurs unités de la University of California at Berkeley.

Dernièrement, la San Jose State Faculty a étudié la possibilité d'offrir un programme de développement professionnel complet ou un certificat de troisième cycle. Son analyse comprenait une revue de la documentation professionnelle sur le sujet et de sondages récents non-publiés questionnant les professionels de l'information sur leurs besoins en éducation. La faculté était surtout intéressée aux sondages interrogeant des bibliothécaires californiens parce que c'est dans cette région que l'on trouve le public cible de l'école pour son certificat d'éducation continue initial. Certains de ces sondages diffèrent dans la complexité de leur technique, dans l'importance, dans la variété de répondants, dans la méthodologie et dans les questions posées. Fait surprenant, toutefois, les réponses qu'ils ont obtenues sont très semblables. Ces réponses sont troublantes parce que, dans l'ensemble, elle brossent un tableau de bibliothécaires qui ont une perception rigide et restreintedes services, des produits et des activités professionnelles. Si toutefois ces sondages reflètent les aspirations professionnelles actuelles, les gestionnaires, planificateurs et enseignants en bibliothéconomie doivent agir pour créer des dialogues avec les bibliothécaires sur le marché du travail pour que ces derniers comprennent l'ouverture des activités professionnelles et son expansion à l'aube du 21e siècle.

Revue de cinq sondages récents

Les sondages qui suivent ont été effectués en 1996 ou en 1997. Aucun n'a été publié et en général, les résultats ont été diffusés à leurs groupes respectifs seulement. Les sondages ont été faits à l'aide de questionnaires distribués lors de conférences, par la poste, au téléphone et par Internet. Certains s'adressaient à tous les travailleurs des bibliothèques et de l'information, d'autres à des groupes particuliers (bibliothécaires des milieux publics, de l'éducation, spécialisés ou membres de certaines associations professionnelles). En général, les répondants étaient au beau milieu de leur carrière (10 ans ou plus d'activité professionnelle). En général, les répondants étaient au beau milieu de leur carrière (10 ans ou plus d'activité professionnelle), mais les travailleurs jeunes et plus âgés sont aussi représentés. Une étude examine les besoins en éducation des autres employés de bibliothèques. Ce groupe à apparence disparate est uni par sa perception du développement professionnel. Le mantra veut que tous les membres redemandent encore et toujours les applications technologiques.

  1. Les sondages des membres et non-membres de la Special Library Association (SLA)
  2. Les sondages de la SLA des membres et non-membres sur l'évaluation de leurs besoins, menés en 1996, sont des modèles de méthodologie et d'analyse. Ils sont connus sous le nom de Super Survey (super sondage). Des cinq sondages que nous avons analysés, celui-ci comptait le plus grand nombre de répondants et était le seul à avoir une portée nationale.

    Démographie des répondants

    1. Âge : 70% des répondants avaient entre 36 et 55 ans ;
    2. Années en bibliothéconomie : plus de 48% avaient 16 ans ou plus d'expérience ;
    3. Sexe : 85% étaient des femmes, 15% des hommes ; et
    4. Ethnicité : 92% étaient Blancs, 4% Asiatiques, 2% Noirs américains, 2% autres.

    Objectifs :

    Les objectifs du sondage sur l'évaluation des besoins des membres étaient :

    1. d'évaluer les programmes actuels de la SLA ;
    2. d'identifier les domaines où l'on devra développer de nouveaux programmes et services ;
    3. d'établir un profil démographique des membres de la SLA ; et
    4. d'analyser les données sur les tendances en utilisant les sondages de 1991, 1996 et 1997.

    Les objectifs du sondage sur l'évaluation des besoins des non-membres étaient :

    1. d'établir un profil démographique des non-membres ;
    2. d'identifier les programmes professionnels et les services importants pour les non-membres ;
    3. d'évaluer la connaissance et l'importance des programmes et des services de la SLA pour les non-membres.

    Instruments et méthodologie de sondage

    Le Super survey (super sondage) adressé au membres comprenait 55 questions divisées en 9 sections. La section sur le développement professionnel consistait en 6 questions sur les facteurs influençant la participation aux cours d'éducation continue et sur la connaissance des divers programmes de développement professionnel offerts par la SLA. Le questionnaire a été envoyé par la poste à un échantillon aléatoire de 4 004 membres stratifiés par chapitre et par division pour s'assurer d'une représentation proportionnelle de toutes les parties des membres de la SLA. Au total, 1 847 membres ont répondu au questionnaire, ce qui constitue un taux de réponse de 46,1 %, qui est un taux exceptionnellement élevé pour un long sondage auto-administré. À un niveau de certitude de 95 %, la portée de cet échantillon fournit des données à un niveau de précision de plus ou moins 5 %.

    Le sondage auprès des non-membres, qui était effectué par téléphone à l'aide d'un ordinateur, questionnait 300 personnes sélectionnées au hasard. Les gens interrogés étaient des non-membres qui avaient assisté à la conférence annuelle de l'association, ou s'étaient inscrits à un des programmes d'éducation continue, ou encore ils avaient acheté un livre publié par la SLA. Les entrevues duraient 15 minutes. À un niveau de certitude de 95 %, la portée de cet échantillon fournit des données à un niveau de précision de plus ou moins 5 %.

    Résultats sur l'éducation continue

    1. La majorité des membres (64 %) ne sont pas au courant de la variété des cours d'éducation continue offerts (les programmes d'éducation continue de la conférence annuelle, le Middle Management Institute, le Winter Education Conference, les programmes d'étude autonome et le State-of-the-Art Institute). Il n'est pas surprenant que le groupe le moins informé comprenait des répondants étant membres de la SLA depuis deux ans ou moins.

    2. On dénote un intérêt commun pour les applications technologiques parmi tous les types de bibliothécaires des milieux spécialisés, y compris ceux qui travaillent dans des bureaux non-spécialisés. On a remis aux répondants une longue liste de cours d'éducation continue potentiels, en leur demandant de les classer sur une échelle de 1 à 4, 4 étant le plus haut pointage. Les trois premiers choix étaient les technologies émergentes (3,36), suivies des technologies avancées (3,14) et des applications informatiques (3,11). De plus, les applications technologiques avancées et intermédiaires ont reçu les plus haut classement dans une question sur les domaines les plus importants dans le développement de la carrière.

    3. Les répondants préféraient des formes traditionnelles d'enseignement (séminaires, ateliers), et ce, même pour les cours traitant de technologies.

    4. Les sujets motivant le plus les membres à participer à la conférence annuelle, à s'inscrire aux programmes d'éducation continue ou à acheter les publications non-en-série de la SLA sont les technologies et les ordinateurs.

    5. La forme des cours d'éducation continue influence le choix des répondants. Alors que les séminaires étaient préférés de 82 % des membres, 66 % s'intéresseraient à la formation avec ordinateur, 43 % étaient intéressés par l'apprentissage autonome, 40 % par des cours sur enregistrements vidéo et 50 % s'inscriraient probablement à n'importe quel programme relié aux technologies s'il était aux frais de leur employeur.

    6. Par-dessus tout, le facteur déterminant pour 93 % des répondants était le contenu. Le lieu arrivait au 2e rang (72 %) et le temps à s'absenter du travail arrivait au 3e rang (51 %).

    Les analystes du sondage en concluent que les technologies sont au coeur des préoccupations. Elles constituent le fil conducteur de toutes les réponses aux multiples questions.

  3. Le sondage des membres de la California Library Association de 1997
  4. En 1997, la California Library Association (CLA) décida de commander un sondage approfondi de ses membres pour mettre à jour ses connaissances sur la démographie de ses membres, pour identifier ce qui satisfait ses membres et quels sont leurs besoins.

    L'association avait aussi choisi l'année 1997 pour se concentrer sur les questions reliées au développement professionnel, à la formation des bibliothécaires et au certificat.

    Démographie des répondants

    1. Titre : les répondants ont décliné leur poste présent comme professionnel (79 %), autres employés de bibliothèques (2 %), et autres (19 %).
    2. Instruction : seulement 6 % des répondants avaient un diplôme inférieur à une maîtrise ; 70 % détenaient une maîtrise et 24 % avaient plus d'une maîtrise ou avaient un diplôme plus élevé.
    3. Âge : la moyenne d'âge était de 49,8 ans.
    4. Sexe : femmes, 78 %, hommes, 18 %, sans réponse, 4 %.
    5. Ethnicité : Blancs, 86 % ; Asiatiques, 5 % ; Américains d'origine latine, 4 %, Noirs américains, 1 %, Métis, 1 %.
    6. Employeur : bibliothèques publiques, 65 % ; bibliothèques scolairees, 22 % ; autres, 13 %.
    7. Lieu : Californie, 90 % ; à l'extérieur de la Californie, 10 %.

    Objectifs :

    1. Trouver ce que les membres attendent de leur organisation ;
    2. Mesurer la satisfaction générale des membres ;
    3. Mesurer les connaissances, l'usage et la satisfaction en ce qui concerne certains programmes et activités ;
    4. Mesurer l'importance de certains programmes et activités en particulier, ainsi que l'efficacité de la CLA dans ces domaines ;
    5. Mesurer l'importance des facteurs qui font que les membres restent membres.
    6. Amasser l'information sur la formation continue et les conférences ;
    7. Intéresser les membres aux nouveaux programmes et services.

    Instruments et méthodologie de sondage

    Le questionnaire était inclus dans la documentation envoyée aux membres par la poste. Sur 1 950 membres, 526 ont répondu au questionnaire, ce qui constitue un taux de réponse plutôt bas de 26 %. La mesure statistique des différences significatives dans les réponses s'appuie sur un taux de certitude de 95 %.

    Résultats sur l'éducation continue

    1. Les membres ont accès à une grande variété de sources de formation continue, telles que les universités (20 %), les systèmes de bibliothèques (17 %) et la CLA (16 %).
    2. La CLA a reçu un taux d'appréciation favorable à 58 % comme source de formation continue, tandis que les systèmes de bibliothèques ont reçu un taux de 45 % mais aucune autre organisation n'a reçu un taux d'appréciation de plus de 20 %.
    3. Seule la formation continue offerte dans la région a reçu un taux d'appréciation favorable élevé (51 %). La proximité est un facteur très important.
    4. La participation des autres employés de bibliothèques dépend grandement du lieu. En fait, 73 % des employés assisteraient probablement à de la formation continue offerte dans leur région seulement. Et ce, parce que leur employeur ne les libère pas de leur travail et ne débourse pas les frais d'inscription ni les dépenses.
    5. Les bibliothécaires et les autres employés (41 % des répondants) indiquent que la formation technologique est ce dont ils ont besoin le plus. Les membres âgés de 56 ans et plus sont ceux qui auront vraisemblablement besoin de formation technologique et sont aussi ceux qui auront le moins besoin de formation sur le leadership et la carrière.
    6. Six facteurs sont déterminants pour assister à des programmes de formation et à des conférences :
        a) Pertinence et valeur anticipée par le répondant (95 %)
        b) Valurr du temps alloué (91 %)
        c) Valeur de l'argent investi (87 %)
        d) Lieu à proximité (81 %)
        e) Avis à l'avance (76 %)
        f) Réputation et qualité anticipée de l'instructeur (73 %)

    Les professionnels autant que les autres employés de bibliothèques s'intéressent aux contenus reliés aux technologies. Au moins 75 % des membres de la CLA sont intéressés à apprendre sur les applications des technologies de l'information à des conférences et à des réunions régionales, et cet intérêt est une des raisons qui motive les institutions à rester membres.

  5. Le Partnership for Librarian Continuing Education (PLCE) (Partenariat pour l'éducation continue des bibliothécaires)
  6. Le PLCE est un projet de collaboration entre la bibliothèque de la University of California Berkeley (UCB), la University of California Extention et la Information Management and Systems (SIMS) de l'UCB. Ce groupe a reçu une subvention fédérale (HEA titre II-B) et a préparé une analyse sommaire des activités subventionnées (partenariat 1997).

    Démographie des répondants

    Le projet du PLCE a été administré par un conseil de consultation formé d'importants représentants des domaines de la bibliothéconomie et de l'information. Après plusieurs réunions, le conseil a identifié les objectifs des subventions suivants :

    1. Augmenter le nombre de bibliothécaires dans le domaine qui ont récemment mis à jour leurs compétences en gestion de l'information en accord avec l'environnement changeant des services de l'information.
    2. Développer et tester un programme de formation continue qui serait reproduit pour les bibliothécaires par le biais d'instituts expérimentaux destinés à améliorer significativement les compétences des bibliothécaires qui pratiquent actuellement.

    Le résultat escompté du projet était la mise sur pied d'un modèle de formation qui permettrait aux professionnels de l'information actuels d'exercer leur leadership lorsqu'ils aborderont la société du 21e siècle.

    Instruments et méthodologie de sondage

    Afin d'identifier un groupe de participants potentiels aux programmes des instituts expérimentaux, le conseil consultatif du PLCE a envoyé un sondage sur les besoins par la poste à des bibliothèques sélectionnées et a affiché le sondage dans un site Web. Les réponses obtenues constituent d'elles-mêmes une preuve de l'influence grandissante des technologies. Sur 1 300 sondages envoyés par la poste, on a obtenu 671 réponses par la poste ou par courrier électronique ; la plupart des réponses provenaient du courrier électronique du site Web. Le questionnaire était composé de 16 questions reliées aux choix des programmes d'éducation continue et à la démographie des répondants.

    Résultats sur l'éducation continue

    1. Les répondants avaient un intérêt marqué pour :
      • les technologies avancées (75 %) ;
      • les technologies émergentes (73 %) ;
      • les applications technologiques dans les bibliothèques (70 %)

    2. Les facteurs motivant leur participation à l'éducation continue étaient :
        a) lieu (région métropolitaine) ;
        b) calibre et réputation des conférenciers ;
        c) forme des rencontres (les répondants ont demandé massivement de petits séminaires pratiques ou de petits groupes de discussion). Moins de 20 % des répondants étaient en faveur de formation par le biais de vidéoconférences, de cédéroms ou de l'Internet.
        d) temps requis (la majorité des répondants ont préféré des ateliers de courte durée ou des cours intensifs de 1 à 4 jours). Malgré le fait que, ou parce que la majorité des répondants étaient des gestionnaires ou des superviseurs, ils n'étaient pas prêts à s'engager à aucun programme nécessitant de longues périodes d'étude ou ne résultant pas au développement rapide de nouvelles compétencees reliées aux technologies.

  7. Le groupe de travail sur les directions futures sur les forums à l'échelle de l'État
  8. En mai 1996, le conseil exécutif de la CLA était préoccupé par la possibilité de la fermeture de l'école de bibliothéconomie et des sciences de l'information de la University of California Berkeley, par les compressions touchant les budgets et les employés des bibliothèques publiques et scolaires, par l'impartition croissante des opérations des bibliothèques et par les demandes constantes de conseils sur la formation continue de la part de ses membres. Le conseil a donc mis sur pied un groupe de travail pour faire des recommandations sur les programmes futurs s'adressant aux étudiants et aux bibliothécaires. Les membres du groupe de travail ont remis un rapport par interim intitulé : les directions futures de la formation et de la profession de bibliothécaire. Le rapport a été remis en janvier 1997 et un rapport final en mai 1997. Leurs recommandations sur la formation continue étaient :
    1. Les domaines fondamentaux d'expertise professionnelle et d'éducation continue tout au long de la vie sont l'information, les technologies de l'information et les usagers.
    2. La priorité de toutes les bibliothèques de Californie est l'éducation continue, peut-être liée à un certificat.
    3. Les nouvelles compétences demandées seront dans les domaines de la gestion, de la communication, de la conservation et des relations interpersonnelles.
    4. Il devrait être question des recommandations du groupe de travail dans une série de forums régionaux dans tout l'État.

    En réponse à la recommandation finale, quatre forums régionaux (San Jose State University, Berkeley Conference Center, University of California at Los Angeles (UCLA), Oceanside Public Library) ont eu lieu en mars 1997. Les forums étaient gratuits et avaient été largement annoncés par la CLA, le San Jose State, UCLA et UC Berkeley. Malgré cet effort et le haut calibre et l'importance des conférenciers, seulement 110 personnes ont assisté aux forums. Les membres du groupe de travail en ont conclu que la nature théorique de la discussion sur les besoins futurs en fait de formation continue n'était pas intéressante pour les bibliothécaires sur le marché du travail. Il est clair que 110 participants, dont 26 étaient des étudiants en bibliothéconomie, ne formaient pas un échantillon représentatif des bibliothécaires, ni des membres de la CLA. D'autre part, ils formaient un groupe unique de professionnels motivés à connaître la planification de la formation continue et à y participer.

    À la fin de chaque forum, on demandait aux participants de remplir un questionnaire d'une page sur leurs impressions face aux recommandations du groupe de travail. Seulement 44 ont répondu, et 18 d'entre eux ont écrit des commentaires plus longs indiquant les aspects des recommandations avec lesquels ils étaient d'accord ou non. Par conséquent, les résultats des questionnaires des forums sont difficiles à quantifier à cause du mélange de réponses qualitatives et quantitatives. De plus, ils ne peuvent aucunement être considérés pour représenter l'opinion des bibliothécaires de tout l'État. En tenant compte de ces limites, il est intéressant de noter que ce groupe a préféré la gestion, la pensée critique, l'entrepreneurship, les études sur les usagers et les ressources humaines avant les technologies.

  9. Le sondage des anciens étudiants de la San Jose State University
  10. Dans leurs recherches courantes sur les besoins en éducation continue, l'école de bibliothéconomie et des sciences de l'information de la San Jose State University a cherché à identifier les besoins de formation de leurs anciens étudiants. En novembre 1997, un pré-test du sondage a été fait et a été rendu disponible aux anciens étudiants qui assistaient à la conférence annuelle de la CLA. À cause d'un manque de publicité, seulement 18 pré-tests ont été remplis (San Jose State 1997). On s'attend à ce que la version finale de ce sondage soit distribuée en juin 1998 par le biais du site Web de l'école.

    Démographie des répondants au sondage

    Tous les répondants sauf 2 (88 %) avaient obtenu leur diplôme durant les 6 dernières années. Les deux autres avaient plus de dix ans d'expérience. Un tiers travaillait dans les bibliothèques publiques, un autre dans des bibliothèques scolaires et un autre était composé de bibliothécaires spécialisés et de spécialistes de l'information.

Les résultats du sondage sur l'éducation continue

On a demandé aux répondants de dresser une liste de ce qu'ils devaient apprendre durant les deux prochaines années. Quatorze des dix-huit ont répondu par une technologie spécifique (par exemple, Windows, sites Web). Les quatre autres ont choisi les sources d'information générales, la programmation, la gestion, l'enseignement des technologies. Trois quarts des répondants (75 %) ont indiqué qu'ils préféraient une formation offerte en une demie ou une journée. Le faible taux de réponse au pré-test ne permet pas de généraliser. Il est toutefois intéressant de relever que ce sondage correspond à ceux de la SLA et de la CLA, qui eux sont statistiquement valables. En fait, il y a un consensus provenant de tous les sondages sur les préférences de contenu et de durée des cours de formation continue.

Il faut demander aux utilisateurs de quel genre de formation ils ont besoin. Les programmes de formation continue doivent s'appuyer sur les résultats des documents sur l'évaluation des besoins. Il faut utiliser les résultats pour construire un programme officiel et respecter les contraintes de l'agence commanditaire, les attitudes des employés et les règlements de l'agence pour offrir le programme de formation continue. Certains participants réclameraient une reconnaissance concrète, comme une équivalence collégiale ou, tout au moins, un certificat. C'est pourquoi le procédé nécessite un contrôle professionnel du contenu. Un système devrait être établi pour conserver les dossiers comme la transcription des certificats de l'institution. Ces certificats deviennent souvent des étapes dans un programme de crédits et une source de fierté personnelle continue.

La formation continue dans les institutions d'enseignement supérieur est devenue une mine d'or aux États-Unis. Les coordinateurs des programmes de formation continue des universités sont souvent au rang de vice-présidents. Et à ce titre, ils établissent des frais qui peuvent limiter les écoles de bibliothéconomie dans leur souhait d'offrir une formation continue à un prix que les participants peuvent payer. Dans une institution, des frais de 100 dollars sont perçus des étudiants qui désirent recevoir la transcription de leurs crédits de formation continue pour avoir participé à un atelier.

DISCUSSION

En 1996, un comité conjoint de la California State University (CSU), de la State University of New York (SUNY) et de la City University of New York (CUNY) a publié un dépliant sur les bibliothèques scolaires et l'âge de l'information et sur leurs rôles changeants (groupe de travail 1997). Le document présentait les résultats de deux ans de consultation entre les planificateurs des trois plus grands milieux scolaires des États-Unis à propos du rôle changeant des bibliothèques scolaires et de leurs bibliothécaires. Les technologies de l'information ont poussé les campus universitaires à mettre sur pied des discussions à grande échelle. Elle ont aussi poussé les bibliothèques à passer de l'imprimé au numérique. Les planificateurs étaient tous enthousiastes à l'égard de ces changements bénéfiques et de l'usage croissant des technologies de l'information. Certains bibliothécaires voulaient croire que ce changement se ferait rapidement et que l'imprimé jouerait un rôle réduit dans les recherches scolaires. Malgré cela, les planificateurs des universités ont pris soin de mettre l'accent sur le fait que les changements technologiques ne limitaient pas automatiquement les bibliothécaires à la gestion de et à l'application des technologies à l'avenir. Au contraire, ils envisageraient un rôle étendu d'enseignement pour les bibliothécaires et de grands changements dans les activités des autres employés. Sur le rôle changeant des bibliothécaires, ils ont fait état de ce qui suit :

Le rôle de bibliothécaire devient de plus en plus près des salles de classe, c'est-à-dire qu'il se tourne vers la formation et la discipline et il comprend :

Ces changements auraient aussi un impact sur les responsabilités et les tâches des autres employés, et par conséquent, ils pourraient avoir plus de responsabilités dans les opérations journalières de la bibliothèque, et libérer les bibliothécaires pour que ces derniers se concentrent sur leurs nouvelles tâches énumérées plus haut.

En d'autres mots, cet important groupe de planificateurs scolaires prévoyait que les bibliothécaires participeraient à des procédés de plus en plus abstraits et intellectuels comprenant des recherches et des applications vastes axées sur les disciplines. Les tâches des autres employés seraient reliées à une plus grande variété d'applications et de services. Tous les niveaux d'employés de la bibliothèque devraient suivre une formation substantielle pour les préparer à leur nouveau rôle.

Les facteurs significatifs de cette vue d'ensemble des changements au sein des bibliothèques scolaires sont la complexité de la formation et de l'éducation requises pour faire un travail efficace en tant que bibliothécaire dans un établissement scolaire. Les bibliothécaires doivent connaître les technologies et comprendre plusieurs applications et leur impact sur la recherche et l'apprentissage scolaire. Par contre, la formation sur les applications technologiques particulières ne peut satisfaire aux besoins de formation continue de toute une vie en bibliothéconomie. En fait, le rapport soutient la vitalité de l'éducation traditionnelle en bibliothéconomie (sélection, organisation et évaluation des ressources) et souligne la nécessité d'étudier les politiques d'information, la gestion, le marketing et les compétences d'enseignement.

Évidemment, les points de vue exprimés dans ce document ne surprennent pas les bibliothécaires. Ils expriment la vision de l'éducation continue émise par un grand nombre de professeurs, de gestionnaires, de planificateurs et de leaders en bibliothéconomie. En juin 1997, à la conférence annuelle de l'American Library Association, le comité sur l'éducation de la Library and Information Technology Association (LITA) a commandité une réunion sur l'apprentissage tout au long de la vie pour les bibliothécaires et la mise à jour des compétences techniques. Tous les conférenciers avaient une expérience impressionnante en technologies de l'information, mais aucun n'a mis l'accent sur les applications technologiques en bibliothéconomie comme tel. Ils ont plutôt mis l'accent sur une stratégie de formation continue personnelle qui comprend le développement d'une vue d'ensemble des innovations technologiques, en tenant ses connaissances à jour, et en décidant ensuite quoi apprendre pour améliorer les services aux usagers au profit de leur organisme. « Après avoir échangé avec leur auditoire, les conférenciers en sont venus à la conclusion que la profession avait besoin non pas d'un ensemble de compétences mais d 'un concept qui permettrait aux bibliothécaires de placer leur besoins de formation dans le contexte de leur carrière et des besoins de leur organisme ». Jane Fisher, spécialiste en formation continue pour la University of California Berkeley a noté que « nous ne devons pas tous devenir des programmeurs en JAVA ou des webmestres mais nous devons savoir utiliser le Web et comprendre suffisamment les technologies en jeu, et les implications qu'elles peuvent avoir sur nos services en particulier. De là, nous pouvons décider de ce que nous devons apprendre, et nous devons être capable de trouver, d'engager et de superviser les gens qui sont spécialistes de ces technologies spécifiques ». Trois importants professeurs en bibliothéconomie, Eileen G. Abels, Gary Marchionini et Paul Wasserman, ont publié récemment un modèle différent de formation continue (Abels, 1997). Ils ont conclu que les écoles de bibliothéconomie sont responsables de fournir à leurs finissants des programmes qui favorisent la pensée critique, le travail d'équipe, les stratégies de partage des ressources, des habiletés à accepter et à anticiper le changement et un engagement à améliorer l'environnement et la qualité de vie des communautés qu'ils desservent. Leur modèle coïncide avec la réalité. Presque toutes les écoles de bibliothéconomie revoient leurs programmes d'études pour y accorder plus d'importance sur la planification à long terme, les politiques d'information, les études sur les usagers, l'ethnographie, la conservation, la gestion de l'information et la propriété intellectuelle.

À un niveau plus pratique, presque toutes les annonces de postes de bibliothécaires et de spécialistes de l'information énuméraient de nombreuses compétences (relations interpersonnelles, capacité d'enseigner, analyse des systèmes) avec la connaissance d'un quelconque programme devant être maîtrisé ou l'étant préférablement. La connaissance d'une application technologique spécifique est rarement exigée et lorsqu'elle l'est, c'est habituellement pour un poste d'entrée.

Alors que les leaders et les gestionnaires de bibliothéconomie perçoivent une grande variété de domaines que les professionnels doivent connaître, pourquoi les résultats des sondages des bibliothécaires sur le marché du travail indiquent si unanimement que la solution à tous les problèmes est d'apprendre sur les technologies? Nous devons nous pencher sur ce qui sépare les leaders des travaillers. L'écart est peut-être causé par la façon dont les questions étaient posées. Par exemple, le questionnaire de San Jose demandait ce qui était le plus important d'apprendre dans les deux années à venir. Il se peut que la courte période pousse les répondants à se concentrer sur leurs besoins immédiats au travail au lieu d'ouvrir leurs horizons à la croissance professionnelle à long terme. Il n'y a aucun doute que les résultats du sondage de l'Institute for the Future Surveys étaient biaisés à cause d'un manque d'échantillon aléatoire. Plus de la moitié du groupe a répondu par le biais de l'Internet. De plus, la publicité initiale à propos des instituts expérimentaux mettait l'accent sur l'accroissement des compétences technologiques. Il est intéressant de noter que les forums à l'échelle de l'État étaient les seuls à préférer un concept élargi d'éducation professionnelle. Ils constituaient aussi la seule conférence qui tenait pour acquis que l'éducation, et non la formation, était le but de l'éducation professionnelle continue.

Le consensus à propos des horaires des cours d'éducation continue est aussi troublant que le contenu limité désiré par les bibliothécaires sur le marché du travail. Les cinq sondages ont révélé une préférence marquée pour les cours de courte durée offerts dans une salle de classe traditionnelle. Les contraintes de telles demandes mènent à des ateliers pratiques, ce qui est loin des programmes axés sur les concepts et la recherche envisagés par les planificateurs. Malheureusement, si les résultats des sondages disent vrai, les bibliothécaires choisissent des cours d'éducation continue qui conviennent mieux aux nouvelles tâches des employés de soutien.

Il est facile de comprendre que les bibliothécaires occupés trouvent difficile d'allouer du temps pour des cours d'éducation continue menant à un diplôme, surtout parce que leur employeur paie rarement les cours durant un semestre et/ou ne permettent pas de se libérer du travail. D'autre part, la majorité des répondants étaient au milieu de leur carrière, et plusieurs d'entre eux occupaient des postes de gestionnaires et de superviseurs. Mais même sans le soutien de leur employeur, il semble raisonnable de tenir pour acquis qu'ils sentiraient le besoin d'investir dans des études post-universitaires pour élargir leurs capacités intellectuelles, de gestion et de planification et par le fait même augmenter leur polyvalence d'emploi et leurs options de carrière. Alors pourquoi les résultats des sondages sont-ils caractérisés par une vision étroite et rigide de la mission de la profession? Quels facteurs motivent les travailleurs d'autres professions à sacrifier des ressources personnelles, du temps et de l'argent pour prendre part à l'apprentissage tout au long de la vie? Ces facteurs manquent-ils au contexte actuel de l'éducation en bibliothéconomie, et si oui, y a-t-il des mécanismes disponibles pour les enclencher?

Pour faire en sorte que les programmes d'éducation continue répondent aux besoins des participants dans le milieu collégial ou universitaire, il faut comprendre que l'accent doit être mis sur les étudiants misant sur un diplôme. Lorsque la planification de l'éducation continue doit répondre aux besoins d'un groupe cadre, on perd l'individualité. L'horaire et l'usage des installations requièrent souvent des manoeuvres politiques et beaucoup de relations publiques, pour attirer des participants à l'éducation continue. En tant que professeurs de bibliothéconomie préoccupés par la mise sur pied de programmes d'éducation continue appropriés, nous pensons qu'il est important pour les leaders, les planificatuers et les professeurs de chercher activement des réponses à ces questions, d'engager un meilleur dialogue avec nos collègues californiens travaillant dans les bibliothèques et de continuer l'échange à un niveau universel ici à la conférence de l'IFLA .

REFERENCES

Abels, Eileen G., Marchionini, Gary, and Wasserman, Paul (1997). "A Prospective alternative direction for educational practice: a conceptual and operational model." Journal of Education for Library and Information Science 38 (3): 211-214.

California Library Association (1997). CLA member survey report summary. Sacramento: California Library Association.

Education Committee of the Library and Information Technology Association (LITA) (1997). Lifelong learning for librarians: Updating your technical skills. Conference notes. Chicago: American Library Association.

Partnership for Librarian Continuing Education. (1997) Summary report of survey results Berkeley.

San Jose State University. School of Library and Information Science (1997). Alumni survey. San Jose: San Jose State University.

Task Force of the California Library Association on the Future of the Library Profession and its Education (1997). Future directions for the library profession and its education. Sacramento: California Library Association.

Woolls, Blanche (1997) "Measuring continuing education needs and results: competency for the twenty-first century." Papers from the IFLA CPERT Third International Conference on Continuing Professional Education for Library and Information Professionals. Munich: K.G. Saur.

Working Group on the Changing Role of the Library Staff of the CSU-SUNY-CUNY Joint Committee (1996). The Academic library in the information age: changing roles. Long Beach: California State Library.