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   64th IFLA General Conference
   August 16 - August 21, 1998

 


Code Number: 046-117-F
Division Number: VI.
Professional Group: Audiovisual and Multimedia
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 117.
Simultaneous Interpretation:   No

L'archivage audiovisuel en Hollande, structure et projets
(Audiovisual archiving in Holland: structure and projects )

Robert Egeter-van Kuyk
Archives audiovisuelles des Pays-Bas


Abstract:

Available in English only

The safeguarding of audiovisual documents has started quite early in Holland, around 1920, and has been given increasing attention throughout the years. This applies more in particular to the years since 1988, when the four then national archives (the NOB Dutch Radio and TV archives, the Film & Science Foundation, the Film Archive of the Government Information Service and the Netherlands Film Museum) presented to the Assistant Secretary for Culture a Memorandum on the issues involved in audiovisual archiving. After some discussion the Council of Ministers decided to establish the Netherlands Audiovisual Archive comprising the first three archives mentioned earlier and the Broadcasting Museum. NAA was established in May, 1997 with the mandate to work out a national infrastructure for AV archiving, which it has since begun. NAA as general AV archive and the Film Museum for film as an art form have started a project to inventorise what other collections in the country would qualify for inclusion into the National Audiovisual Collection. A similar project for documents of regional and local importance is being worked out by a section of the Royal Association of Archivists. Work has continued on a central catalogue and a cataloguing format for nationwide use. NAA has drawn up its first four year plan to attack the backlog in preservation of film and sound documents, and work has started meanwhile. The rôle of a broadcasting museum in an archive setting is being studied. The Council for Culture Management has recommended to the responsable Ministry to initiate a national plan to safeguard historical audiovisual collections, and to create a central Preservation Fund for audiovisual materials.


Paper

L'histoire Si l'importance des documents dits audiovisuels a été reconnue en Hollande dès la fin de la Grande Guerre par la création des Archives centrales néerlandaises du film et si la fin de cette autre Guerre a vu tant la création du Musée du Film que des Archives du film au sein du Service d'information du Gouvernement, la sauvegarde du patrimoine audiovisuel est restée pendant longtemps un champ d'action réservé aux initiatives d'organisations et de personnes particulières. Le document cinématographique - car évidemment il n'y avait pas encore de cassettes vidéo - et l'enregistrement sonore de la première moitié du XXe siècle survivaient, plus ou moins, grâce au hasard et aux initiatives privées et isolées.

Ce ne fut qu'en 1988 que les responsables des quatre grandes archives nationales (à savoir celles du Gouvernement, du Musée du Film, de la Fondation Film et Sciences et de la NOB Télévision et Radio néerlandaises) se sont réunis pour dresser l'inventaire des problèmes et des demandes de l'archivage audiovisuel en Hollande dans le Mémorandum sur les problèmes des archives audiovisuellesprésenté au ministre de la Culture. Ce Mémorandum a été suivi par d'autres, en 1993 et 1994, écrits par les archives mêmes et par un groupe de travail polydisciplinaire mandaté par le ministre de la Culture. Or, quels étaient ces problèmes ? J'imagine qu'ils ne sont pas particuliers au pays à une exception près: le dépôt légal n'existe pas en Hollande, ni pour les oeuvres écrites, ni pour celles sur porteur moderne. Passons en revue les thèmes les plus importants des documents, qui sont toujours importants maintenant.

Par la suite des discussions le Conseil des Ministres, fin octobre 1992, a décidé de faire commencer les préparatifs pour mettre en place une infrastructure nationale pour l'archivage audiovisuel, qui s'est fait le 27 mai 1997 sous la forme de la Fondation des Archives audiovisuelles des Pays-Bas groupant les archives audiovisuelles du Gouvernement, celles de la NOB (qui elles consistent en une importante phonothèque et des archives des organisations de télédiffusion publiques) et de la Fondation Film et Sciences, et le Musée de la Radiodiffusion-Télédiffusion. Fut excepté le Musée du Film, qui est responsable pour les films jugés d'importance artistique cinématographique.

Un peu plus tard un développement parallèle et complémentaire s'est ébauché pour les archives audiovisuelles dans le contexte régional, provincial et encore municipal. Ce développement a pris la forme d'un groupe de travail de la Section des Archives audiovisuelles de l'Association royale des Archivistes aux Pays-Bas.

L'état actuel

Les Archives audiovisuelles néerlandaises, que je vais désigner par la suite par leurs sigles néerlandais NAA, sont responsables de la sauvegarde et de la mise en valeur des documents audiovisuels d'importance culturelle et historique nationale, soutiennent et développent l'archivage audiovisuel dans tous ses aspects dans le pays, y compris les recherches scientifiques et l'utilisation éducative, la gestion d'archives et les techniques spécialisées. Les NAA sont aussi responsables de l'acquisition d'objets de la technologie des média et entendent informer le public sous la forme de présentations muséales concernant l'histoire et le rôle actuel des média aux Pays-Bas. Finalement il convient d'observer que les NAA ont aussi le rôle d'archives d'entreprise, pour certaines catégories de collections, pour la radio et la télévision publiques. En attendant leur nouveau bâtiment à Hilversum en centre-pays prévu pour 2001 elles gardent encore leurs établissements à Amsterdam et surtout à La Haye, où se trouvent aussi les dépôts strictement climatisés pour les films en nitrate, les films de couleur et les bandes magnétiques. Les archives comptent quelque 150 personnes d'effectifs.

Si les NAA ont reçu leur mandat concernant les films d'importance historique et culturelle, donc comme des sources d'information historique nationale, le Musée du Film néerlandais a gardé sa responsabilité nationale pour les films comme oeuvres d'art et les documents qui en général ont influencé l'art cinématographique en Hollande. La coopération entre les deux entités nationales est chose acquise. Inutile de dire que tant l'une que l'autre participe dans les réseaux internationaux et européens appropriés.

Les Archives nationales, elles, sont responsables de tous les documents, y compris les audiovisuels, émanant de ministères et services gouvernementaux suivant la Loi sur les Archives de 1995. Cependant ce sont les NAA qui gèrent les fonds audiovisuels, modestes, des Archives nationales à La Haye comme elles le font pour ceux des Archives de la Maison Royale et d'autres archives mal équipées pour les média modernes.

Finalement les archives audiovisuelles des provinces, des conseils culturels régionaux ou des municipalités n'ont pas encore de cadre de coopération institutionalisé, mais collaborent au fur et à mesure du possible au sein de l'Association royale des Archivistes. Autrement les Archives nationales dans les 12 provinces du Royaume entendent se développer aussi comme des centres d'expertise dans la matière pour les collections autres que nationales.

Le caractère plutôt décentralisé de la Hollande, où les différents niveaux de gouvernement gardent une grande autonomie vis à vis le gouvernement central, a mené d'un côté à une certaine souplesse de collaboration des différentes archives, d'autre côté à un émiettement des responsabilités surtout financières. Il s'imposait et s'impose toujours un effort de coordination soutenu afin d'éviter de doubler les services et les activités archivistiques, mais aussi afin de viser une certaine unité d'approche de l'audiovisuel en même temps qu'une discussion et un échange mutuels entre les archives dites traditionnelles et les audiovisuelles,. mais aussi entre les archives et les producteurs audiovisuels, les juristes ou les représentants des média et de l'industrie.

Les projets

Dans son rapport de fin mars 1998 au Secrétaire d'Etat à la Culture, le Conseil pour la gestion culturelle (en néerlandais Raad voor het Cultuurbeheer) a proposé la création d'un Plan national pour la sauvegarde et la mise en valeur des collections audiovisuelles d'importance nationale. Ce rapport recommande aussi la création d'un fonds national pour la conservation des documents audiovisuels. Pour y accéder il faudrait d'abord déterminer quelle est exactement la collection «nationale».

Dès les premières consultations des archives fin années '80 il s'est avéré que les politiques d'acquisition des archives devaient être mieux intégrées. Si les critères de sélection à l'époque se conformaient à un degré inattendu aux recommandations de l'UNESCO dans ses Etudes RAMP il n'en était pas moins vrai, d'un côté que les critères cumulés des participants d'autrefois ne suffiraient pas comme critères des NAA actuelles, d'autre côté que la politique d'acquisition laisse toujours des trous très «normands» dans la collection unifiée des NAA. Ou dit en simple français: les collections des Archives néerlandaises ne couvrent pas la production audiovisuelle nationale, qui n'est pas soumise au dépôt légal. Ici, encore, une discussion importante que nous devons remettre à plus tard.

Or quels peuvent bien être ces domaines laissés à côté, quelle serait l'importance nationale de leurs collections en entier ou en partie, quel est l'état de leur conservation et quels seraient les moyens d'accès ? Pour répondre à ces questions les NAA et le ministère de la Culture ont initié leProjet d'inventaire national des collections audiovisuelles. Pour les domaines à court d'attention on pense aux films d'entreprise, au domaine de l'information gouvernementale et politique et de la publicité y compris la «Holland Promotion» , aux films d'amateur, aux émissions de radiotélévision régionale, aux films scientifiques et éducatifs ou bien aux films anthropologiques ou ethnographiques. L'importance nationale relative, autant comme l'état de conservation, sont à déterminer par les responsables du Projet avec les responsables des collections intéressées. Ces deux activités forment la première tranche du Projet et serviront de base à un Plan national pour la sauvegarde sélective des collections audiovisuelles d'importance pour le pays.

La seconde tranche du Projet - qui, il faut le souligner, est d'ores et déjà partie intégrante des NAA mais se fait aussi avec la collaboration du Musée du Film - s'occupe surtout de l'accès aux collections, des points de vue catalogue et droits d'auteur. Le Projet contribuera donc, du dehors du fonds national audiovisuel connu et avec l'aide des responsables des collections intéressées, à l'amélioration de l'accès aux collections. Il est à prévoir que le catalogue national qui a été mentionné mène finalement à une banque de données audiovisuelle centrale.

Les NAA sont jeunes pour ainsi dire. Ceci dit il convient d'ajouter immédiatement que cette jeunesse relative a aussi les avantages des jeunes, donc une grande énergie pour s'attaquer aux thèmes de priorité tel que le projet d'inventaire que je viens de résumer. Audelà du projet on risquerait de se perdre dans les détails tous aussi intéressants et importants, mais qui me mèneraient bien audelà des 20 minutes qui m'ont été accordées ici. Je m'en tiens donc à quelques-uns des plus importants.

Les arriérés en conservation ont beaucoup inquiété tant les archivistes que les historiens ou encore ceux qui sont intéressés à la réutilisation des documents, car il s'agit de millions de mètres de film dont une quantité non négligeable de film en nitrate et des dizaines de milliers de bandes vidéo de différents formats courants ou désuets. Jusqu'ici les quatre archives responsables ont dressé chacune son propre programme de conservation et ce n'est que grâce à la création des NAA qu'un programme intégré a pu être mis en place. Pour l'année budgettaire qui court les NAA disposent de quelque Ffr 12 millions additionnels, pour ce programme qui a été étalé sur quatre ans et calculé à quelque Ffr 60 millions. Dans la conservation le tri des documents et donc la priorité du traitement se fait selon quatre catégories, à savoir A (documents uniques), B (documents importants pour la collection permanente), C (documents de référence) et D (documents pour la désélection).

Le catalogage des documents conservés revêt une place de haute priorité afin de faciliter l'accès aux collections pour les utilisateurs scientifiques ou de l'éducation ou les producteurs. Un catalogue unifié est mis en place à partir des trois systèmes existants, et sur base d'un thésaurus commencé il y a 15 ans par les archives audiovisuelles du Gouvernement. Tant pour la conservation ou la production des documents de consultation que pour le catalogage les NAA entendent se servir des possibilités de la digitalisation y compris l'indexation automatique et, à la longe, la consultation en ligne. Ce catalogue n'est pourtant pas le but final, car déjà le projet du catalogue audiovisuel national initié il y a quelque temps avec l'aide de la Bibliothèque royale a été repris par le Musée du Film en collaboration avec les NAA.

La disponibilité de documents dépend entre autres choses des conditions posées par la Loi sur le droit d'auteur et si les NAA détiennent ces droits pour une partie de leurs collections où figure aussi la Collection nationale d'enregistrements sonores à la Phonothèque, les droits d'auteur des productions radio ou télévision restent aux organisations productrices. Soucieuses de garantir ces droits et en même temps de réaliser l'accès optimum aux documents les NAA ont proposé un contrat-cadre qu'il reste encore à finaliser avec les partis intéressés. En même temps elles étudient avec grand intérêt les conséquences des Directives sur l'utilisation des banques de données et sur le Droit d'auteur et les droits voisins dans la télématique, issues de la Commission Européenne.

Les NAA continuent le programme de publications scientifiques et de sources de recherche initié par la Fondation Film et Sciences, qui vise à communiquer au spécialiste mais aussi au public intéressé général les développements en sciences audiovisuelles. Récemment elles ont eu le plaisir de voir que l'Université d'Utrecht a accepté la Chaire de fondation pour les Sciences de l'audiovisuel que les NAA avaient offerte. On devrait faire mention aussi du projet de productions interactives éducatives connu sous le nom d'EDUNET, pour familiariser les écoles avec les média modernes dans l'enseignement.

Le rôle du Musée de la Radiodiffusion-Télédiffusion dans un contexte archivistique est dans un sens une nouveauté, qui souligne l'importance de sauvegarder non pas seulement les images en mouvement ou les enregistrements sonores, mais aussi l'environnement physique de leur développement en Hollande. Le Musée sera pour ainsi dire le premier poste d'accueil pour le visiteur futur, qui pourra y acheter des bandes vidéo historiques thématiques ou chronologiques, des enregistrements de programmes de radio, de musique ou encore littéraires.

La formation du personnel pour les archives spécialisées est un autre sujet qui demande l'attention et qui a déjà été le sujet de quelques études faites par l'UNESCO. En Hollande l'Ecole des Archives a étudié les possibilités de donner un cours spécialisé qui complémente les cours pratiques déjà existants et qui devra mener à la fin à un cours international donné en coopération avec une ou plusieurs institutions étrangères, cours qui entend entre autres choses marier les disciplines des archives audiovisuelles et celles des archives dites générales.

Nous avons beaucoup parlé des activités à l'échelle nationale et émanant des Archives des Pays-Bas. Qu'on nous en fasse grâce, car il s'agit là de développements importants pour tout ce qui sera fait par la suite. Il est pourtant vrai que beaucoup se passe aussi dans les régions et les provinces du pays. On a vu déjà des archives audiovisuelles qui se mettent en place en Groningue, en Zélande, en Frise, en Brabant du Nord et au Limbourg et l'on voit dans la section des Archives audiovisuelles de l'Association royale des Archivistes que l'intérêt que portent ses membres à la profession se fait plus concret et structuré. C'est ainsi que se prépare aussi un projet d'inventaire des archives régionales, provinciales, municipales ou thématiques pour identifier les besoins en conservation et en catalogage, en développement d'expertise, les possibilités de coopération entre elles et avec les services nationaux, et les possibilités de financement supplémentaire. Car il est évident que si nous voulons parler du patrimoine national, la province y a aussi sa place à elle.

On voit par l'aperçu de cette introduction que la politique néerlandaise en archivage audiovisuel a passé du stade de la prise de conscience et des préparatifs à celui de l'exécution des projets qui contribuent à une infrastructure vraiment efficace. Même si sa réalisation ne sera pas encore pour demain. Les collections sont soumises au tri, les archives collaborent davantage les unes avec les autres, au fur et à mesure des possibilités on obtient du financement additionnel, et les collections s'ouvrent aux sciences et à l'éducation, au producteur de film, de télévision ou de radio, et finalement encore au public général.