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   64th IFLA General Conference
   August 16 - August 21, 1998

 


Code Number: 004-108-F
Division Number: III.
Professional Group: Mobile Libraries
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 108
Simultaneous Interpretation:   No

La fourniture des services de bibliothèques scolaires au moyen des bibliothèques mobiles . l'expérience du Zimbabwe

Robin W. Doust,
Biblbiothèque publique de Bulawayo, Zimbabwe
E-mail: bpl@telconet.co.zw


Conférence

Un des problèmes majeurs à la réalisation d'une éducation de bonne qualité dans les pays en voie de développement est le coût élevé du service des bibliothèques pour les écoles. Beaucoup de pays du tiers monde ont été entraînés dans une spirale descendante des moyens d'éducation résultant de la dévaluation des monnaies locales couplée à une tendance inflationniste dans les pays d'outremer où ils achètent les livres.

Un tel problème existe au Zimbabwe où les bibliothèques dans les écoles primaires sont quasi inexistantes et où elles existent elles sont généralement constituées de livres donnés qui sont totalement inutilisables pour des enfants qui désire les lire. C'est une situation très dangereuse depuis que les enfants trouvent des livres mal stockés et sans date dans les bibliothèques mais aussi du matériel de lecture carrément inutilisable. De plus ils sont amenés à croire que les bibliothèques sont un endroit ennuyeux et sont ainsi de manière permanente découragés de lire pour le plaisir.

Un problème complémentaire existe dans le fait que l'importance de la formation du personnel de bibliothèques n'est par reconnue au Zimbabwe et les bibliothèques scolaires où elles existent sont conduites par un enseignant, généralement du personnel enseignant de la langue anglaise qui ne reçoivent pas de salaire supplémentaire pour ce travail et doivent le faire en un temps très limité. Il y a donc une réticence générale des enseignants à dépenser le temps nécessaire pour faire fonctionner la bibliothèque, et ce fait couplé avec un manque total de fonds pour l'achat des livres entrave grandement le développement de bibliothèques scolaires. Dans l'année financière courante, 94 % du budget du ministère de l'éducation a été utilisé pour payer les salaires du personnel, il reste seulement 6% pour entretenir et construire de nouvelles écoles, fournir les livres de texte, les livres d'exercices les livres des bibliothèques et le développement général des services d'éducation. Il est inutile de dire que ce n'est pas assez et que les services des bibliothèques sont les premiers à être oubliés.

Ce problème est apparu quasi immédiatement que la Bibliothèque publique de Bulawayo a commencé son service de bibliothèque mobile en 1978, le premier dans ce qui était la Rhodésie. A l'origine le service, qui utilisait un bus transformé qui était le seul véhicule disponible à cette époque, fournissait essentiellement les centres commerciaux et les maisons de personnes âgées dans les zones résidentielles européennes. La bibliothèque publique fonctionnait comme une bibliothèque de souscription comme le sont aujourd'hui toutes les bibliothèques du Zimbabwe et servait à l'origine uniquement les lecteurs européens avec un service séparé et des fonds séparés fournis directement par le conseil de la ville de Bulawayo pour les zones résidentielles africaines. La bibliothèque publique doit recevoir chaque année une importante subvention du conseil de la ville mais c'est une structure indépendante fonctionnant comme une coopérative entre ses membres, elle travaille en collaboration étroite avec les autres bibliothèques de la ville pour offrir l'échantillon de plus vaste possible de service.

Quand le service mobile a commencé, de nombreuses demandes ont été reçues de la part des écoles primaires pour recevoir des services directs une fois par semaine pour leurs élèves et un certain nombre d'école reçu effectivement ces services. Ensuite quand le service devint plus populaire, de nombreux points d'arrêt pour le service mobile furent remplacés par des bibliothèques fixes et plus de temps devint disponible pour les bibliothèques mobiles. Peu de temps après la création du Zimbabwe en 1980, il est rapidement apparu qu'il y avait une demande massive pour le service des bibliothèques scolaires dans les zones résidentielles africains où la bibliothèque n'avait pas prévu d'intervenir. Dans de nombreux cas, ces demandes émanaient des anciennes zones où les services de bibliothèque du conseil de la ville n'avaient jamais opéré et dans d'autres cas elles venaient des nouvelles zones résidentielles suburbaines où de nombreuses écoles étaient en construction.

L'opportunité fut prise de développer la portion de la bibliothèque scolaire dans le service mobile et quand la bibliothèque fut capable d'acquérir un second véhicule pour sa flotte, suite à une donation des Pays-Bas en 1996, il y eut une grand expansion du service dans les écoles. La bibliothèque a maintenant construit deux bibliobus qui remplacent les vieux bus transformés dont un (qui a l'origine était utilisé par les services de bibliothèques de l'Ecosse du Nord Est et donné à Bulawayo par Aberdeen) est entièrement consacré aux écoles. L'autre véhicule, un grand DAF, prévu pour par les services de la province du Nord Brabant, offre des livres pour adultes et pour enfants.

Actuellement 37 écoles reçoivent un service hebdomadaire grâce aux deux bibliobus et il en résulte qu'environ 3700 enfants ont accès aux services de la bibliothèque. En plus il y a une liste d'attente d'écoles qui n'ont pu encore être satisfaites mais la bibliothèque est actuellement en train de négocier avec les autorités des bibliothèques provinciales néerlandaises pour l'acquisition d'un véhicule supplémentaire qui permettrait d'étendre le service.

Notre expérience à Bulawayo a été tellement réussie que je pense que d'autres pays en voie de développement devraient être capable d'en profiter et pour cela je propose de développer les aspects financiers d'un service de bibliothèque pour les écoles au moyen des bibliothèques mobiles.

En raison du très sérieux manque de fonds pour la bibliothèque publique de Bulawayo, nous avons été totalement dépendants des donations d'outre-mer pour le stock de livres pendant les dix dernières années et nous avons cependant acheté le premier bibliobus sur nos propres fonds en 1984, même si les véhicules couramment utilisés proviennent de donations. Toutefois, en ce qui concerne les comparaisons financières, je veux assumer que le prix commercial plein pour les livres et les véhicules d'occasion soit payable. I suis absolument contre le fait que les bibliothèques dans le monde développer ne veulent pas considérer l'avenir des bibliobus usagés, mais les restrictions financières imposées au bibliothèques dans le monde en voie de développement qui doivent être ouvertes à l'acquisition d'un véhicule d'occasion au lieu de ne rien avoir. A Bulawayo, notre premier véhicule, un vieux bus, a fonctionné pendant six ans avant d'être remplacé par un bus plus moderne converti en 1984 qui lui-même a été utilisé pendant neuf ans avant d'être remplacé par un bibliobus usagé venant d'Ecosse. Le véhicule écossais et le bibliobus DAF acquis plus récemment des Pays-Bas sont tous les deux encore en service régulier et il est clair que la durée de vie d'un bon bibliobus d'occasion est un élément déterminant.

D'autres économies peuvent être faites dans la provision de livres, depuis l'usage du bibliobus un seul stock de livres sert à beaucoup d'écoles. Notre petit Bedford désert 19 écoles et possède un stock de 3500 livres. Nous avons un stock d'approximativement 5500 livres dont 2000 sont régulièrement prêtés. Les livres sont rendus à chaque départ du bus pour que l'école suivante puisse avoir les même livres et ainsi il y a un grand mouvement des livres. En comparaison pour donner une bibliothèque de deux mille ouvrages à chacune des 19 écoles servie par ce bus, il faudrait pas moins de 38000 livres auquel il faudrait ajouter le coût et les fournitures des salles de lecture pour 19 différentes bibliothèques qui seraient une dépense extraordinaire énorme.

Du côté des défaut il y a le fait que le bibliobus ne se trouve à l'école qu'une heure par semaine, la bibliothèque n'est pas accessible pour l'étude ou la recherche en d'autres temps. Malheureusement, il n'y a pas de solution facile à ce problème, mais ces écoles n'auraient aucune bibliothèque s'il n'y avait pas de service mobile et l e nombre important de livres empruntés (à peu près 72000 par véhicule chaque année) montre clairement le bon usage qui en est fait.

Un domaine future d'économies réside dans les implications en personnel. Chaque bibliobus transporte une équipe composée de deux personnes dont une est qualifiée et a une expérience de bibliothécaire et l'autre une expérience d'assistant junior. En raison de la nécessité de collecter des cotisations de la part des utilisateurs, le travail est nettement plus compliqué que dans une bibliothèque libre mais ces équipes de deux personnes traitent 6000 prêts de livres par mois. Si une bibliothèque séparée existait pour chaque école, il faudrait au moins 19 personnes pour faire fonctionner le service qui devraient avoir leur propre formation et la connaissance des livres et de la littérature. Si le coût raisonnable d'administrateurs non formés pour faire ce travail est comparé au coût de deux personnes à temps plein du bibliobus, ce ne serait pas une dépense dramatique, mais c'est aussi un meilleur service qui est rendu aux usagers par le personnel formé et expérimenté du bibliobus .

Face aux avantages manifestes qu'offre le service aux bibliothèques scolaires au moyen des bibliothèques mobiles, il faut tenir compte du coût en essence et en entretien du véhicule. A Bulawayo, ces coûts atteignent 1500 Z$ (US$ 75) par mois, ce qui n'est pas excessif. Même la dépréciation du véhicule sur une durée de vie évaluée raisonnablement à six ans revient à US$ 3500 par an ou moins de 300 US$ par mois, ce qui est un bas prix à payer pour des avantages éducationnels importants apporté par le service et c'est probablement moins que le coût du nettoyage et de l'entretien de 19 bibliothèques dans différentes écoles.

Bien sûr les économies à l'échelle dans les grandes lignes ne peuvent être réalisée que par un service mobile opérant dans une zone urbaine, et je crois que l'usage des bibliobus dans les villes d'un pays en voie de développement offre un coût effectif nettement moindre que l'organisation d'un service similaire dans les zones rurales. Alors que nous sommes conscients que les services de bibliothèque en zone rurale sont très importants, mais c'est aussi un fait que, les populations rurales tendent à se concentrer dans les zones urbains et que c'est meilleur marché d'organiser un service de bibliothèque urbain que rural. Dans le cas du service de bibliobus, les distances à parcourir sont très réduites, donc réduisent la consommation de carburant, les routes sont généralement refaites avec un bénéfice pour les coûts de maintenance des véhicules. De plus beaucoup d'endroits peuvent être visités en un seul jour, apportant le bénéfice d'un service à un plus grand nombre d'usagers. Je me rends compte que c'est une manière controversée de voir le service des bibliobus dans les pays en voie de développement mais je suis aussi conscient que beaucoup de comptes publiés dans lesquels il est question de fournir un service en zone rurale sont basés sur les coûts élevés de fonctionnement et la vie courte des véhicules due à l'état du terrain où ils opèrent. A Bulawayo, nous avons expérimenté avec succès depuis vingt ans ce service et je suis convaincu que de tels services peuvent offrir un moyen de développer des services de bibliothèque dans de nombreux centres urbains où les finances pour le développement de bibliothèques scolaires multiples manquent.

En analyse finale, le problème entier des services de bibliothèque dans les pays en voie de développement vient du coût du service et de la nécessité de la faire à prix aussi serrés que possible. A Bulawayo, en raison de la manière dont la bibliothèque s'est constituée, nous avons faire des cotisations pour les usagers qui couvrent la moitié des coûts de fonctionnement de la bibliothèque. Néanmoins les utilisateurs de nos bibliobus sont des enfants de familles africaines avec des bas revenus dans des zones de haute densité de population. Nous demandons Z$ 22.50 (environ US$ 1.50) par enfant pour emprunté un livre par semaine pendant un an, et l'importance attachée à la lecture est telle que nous ne pouvons faire face à toutes les demandes existantes. Les entrées que nous recevons pour chaque bibliobus sont suffisantes pour payer le fonctionnement et le coût du personnel du véhicule, et ce service s'autofinance largement pour ses opérations quotidiennes.

Le fait que nous soyons capable de fournir un service à tant d'enfants grâce à nos bibliothèques mobiles et en fait toute une série d'autres services comme l'accès à Internet et à l'email, un service de prêt de livres de texte, un service de livres en braille pour les aveugles, le prêt des vidéos et des livres audio en plus de nombreux services conventionnels de bibliothèque est essentiellement du à l'aide que nous recevons de la communauté internationale et je pense qu'il est justifié que je termine ma présentation avec des remerciements sincères aux nombreuses organisations étrangères qui ont aidé ma bibliothèque au cours des dernières années. Je veux penser que nous sommes un bon exemple de ce qu'on peut réaliser par le recyclage du matériel de bibliothèque des pays développés. Nos bibliothèques mobiles ont été offertes par l'Ecosse et les Pays-Bas, nous avons des ordinateurs offerts par l'UNESCO, le service d'information des Etats-Unis nous a donné l'accès au service Internet, les livres ont été donnés par Book Aid International à Londres et le service des volontaires de la Banque mondiale à Washington, je regrette personnellement que notre gouvernement et conseil de ville soient tellement en retard qu'ils n'ont pas compris l'importance des bibliothèques et sont très peu enthousiastes à en fonder. Je reste très reconnaissant vis-à-vis de l'aide que nous avons reçue de l'étranger qui nous a permis de développer la bibliothèque publique de Bulawayo en l'une des meilleures bibliothèques du Zimbabwe. Merci

ANNEXE

Coût comparatif pour un service de bibliothèque fixe et mobile pour 19 écoles

					Bibliothèque mobile		Service fixe
Coût d'utilisation d'un bibliobus
(y compris transport) en 
comparaison avec 19 nouvelles 
salles de bibliothèque dans les 
écoles (Z$ 20.000 chacune)		Z$ 450.000			Z$  380.000

Coût du stock d'ouvrage 
(5.500 dans le bibliobus contre 
2000 pour chacune des 19 
écoles) avec un prix moyen par 
livre de Z$50				Z$ 275.000			Z$ 1.900.000

Côut annuel du personnel ( 2 pleins
temps pour les bibliobus contre 1
temps-partiel dans chacun des 19
écoles gagnant Z$ 1.000 par mois)	Z$  95.000			Z$  228.000

Carburant et entretien du bibliobus
contre le nettoyage et la décoration 
des 19 salles de bibliothèques à 
Z$ 50 par mois (par an)			Z$  18.000			Z$   11.400
Total des dépenses			Z$ 838.000			Z$ 2.519.400
Cours du change: environ Z$ 16 = US$ 1

BIBLIOGRAPHY

  1. BULAWAYO PUBLIC LIBRARY. Triennial Reports 1975-1995. Bulawayo: The Library

  2. Robin W. Doust "Mobile Library for Bulawayo" Zimbabwe Librarian, Vol. 11 Nos 1+2. Jan-June 1979

  3. Robin W. Doust "Mobiles on the cheap". Library Association Record (UK) Vol. 87 No. 5 pp 178 & 189.